En 2015, Thomson Reuters a publié une liste des scientifiques les plus influents au monde, ne mettant à l'honneur que quatre personnalités d'origine vietnamienne. Parmi elles, le professeur Nguyen Son Binh, professeur de chimie à l'université Northwestern (États-Unis) et membre éminent du Laboratoire national d'Argonne, est une figure marquante. Son parcours et sa carrière témoignent de sa détermination, de sa passion et de son dévouement indéfectible à la science et à la communauté.
Le parcours du plongeur à professeur d'université célèbre
Le professeur Nguyen Son Binh est né à Hô-Chi-Minh-Ville dans une famille pauvre de cinq frères et sœurs. L'événement historique de 1975 a bouleversé sa vie. Espérant que leurs enfants auraient un avenir meilleur et pourraient aider la famille, ses parents l'ont envoyé aux États-Unis avec son frère cadet de deux ans chez leur tante.
Cependant, la vie en Amérique n'était pas un rêve rose. La tante ne pouvait qu'aider les deux frères à trouver un logement. Tous les frais de subsistance et d'études reposaient sur le jeune homme fraîchement arrivé dans un pays étranger. La plus grande difficulté à l'époque était la barrière de la langue. Bien qu'il ait étudié et appris l'anglais auprès de sa mère au Vietnam, ses connaissances se limitaient à la lecture, à la traduction et à l'écriture. « La première chose à faire pour vivre et réussir à l'étranger est de savoir écouter et parler anglais », se souvient le professeur Binh.
En tant que frère aîné, il s'est donné pour mission de « montrer l'exemple à son cadet », ne se laissant pas aller à l'échec et cherchant à réussir à tout prix. Conscient de cela, il s'est investi dans l'apprentissage de la langue et le travail. Heureusement, les Américains ont fait preuve d'une grande patience, mais il a aussi compris que s'il ne progressait pas, ils abandonneraient. « L'ambition, la patience et le sens des responsabilités m'ont aidé à survivre en Amérique », a-t-il affirmé.
Pour gagner de l'argent afin de financer ses études et de réaliser son rêve de parrainer toute sa famille pour venir aux États-Unis, Nguyen Son Binh a cumulé toutes sortes de petits boulots. Certains jours, il travaillait trois fois par jour : de 7 h à 15 h, de 15 h à 6 h le lendemain matin, puis de 6 h à 23 h. Les durs travaux manuels, comme faire la vaisselle et servir en salle, ont forgé sa volonté de fer. « Non seulement j'avais besoin d'argent pour mes études, mais à l'époque, je cherchais toujours un moyen de parrainer toute ma famille du Vietnam aux États-Unis. J'ai donc travaillé sans relâche et, six ans plus tard, ma famille était réunie », a-t-il confié.
Une vie d'autonomie l'a aidé à grandir et à devenir plus fort. Il idolâtrait Michael Faraday, le grand scientifique qui, issu de la pauvreté et de l'ignorance, est devenu un professeur de renommée mondiale . Ce modèle lui a donné la force de poursuivre sa conquête du savoir.
Après avoir obtenu une licence en chimie à l'université PennState, il a obtenu sa maîtrise puis son doctorat en chimie au prestigieux California Institute of Technology (Caltech) en 1995. Sa carrière universitaire s'est poursuivie avec une bourse postdoctorale au Scripps Research Institute dans le cadre du programme de la National Science Foundation (NSF).
Les « magiciens » des matériaux souples et leurs contributions scientifiques de pointe
Réalisant son rêve d'enfant, le professeur Nguyen Son Binh a officiellement enseigné au département de chimie de l'université Northwestern, l'une des plus prestigieuses des États-Unis, et est devenu membre éminent du Laboratoire national d'Argonne. C'est là que son talent s'est véritablement épanoui.
Les recherches du professeur Binh se concentrent sur un domaine pionnier : la conception de matériaux souples pour diverses applications en catalyse, en médecine et en science des matériaux.
Son laboratoire est le berceau d'idées révolutionnaires dans la synthèse et les applications de matériaux organiques mous, notamment les structures hybrides organique-ADN, les structures liposomales, les matériaux poreux tels que les structures organométalliques (MOF), les polymères organiques poreux (POP) et, plus particulièrement, les nanocomposites à base de graphène et d'oxyde de graphène. Il s'intéresse également particulièrement au développement de catalyseurs et de biomatériaux respectueux de l'environnement.
Grâce à son talent et à son sérieux indéfectible, le professeur Nguyen Son Binh a connu un succès retentissant. Depuis 1996, il a publié plus de 250 articles scientifiques dans les revues internationales les plus prestigieuses, telles que Nature Nanotechnology, Nature Chemistry…
Son nom est associé depuis de nombreuses années au titre de « chercheur hautement cité », une distinction prestigieuse décernée par Thomson Reuters, puis Clarivate Analytics. Il est l'un des rares scientifiques vietnamiens, avec les professeurs Nguyen Thuc Quyen, Vo Van Anh et Nguyen Xuan Hung, à bénéficier de cet honneur.
Ses recherches ne sont pas seulement théoriques, elles sont aussi hautement applicables. Le professeur Binh est l'auteur de 30 brevets, dont beaucoup ont été développés en produits commerciaux. Un exemple typique est la technologie du diaphragme en graphène, qui a été appliquée à la création du premier casque ORA-SOUND de haute qualité au monde, démontrant clairement que la science de pointe peut entrer dans la vie.
une personnalité simple et un cœur pour la patrie
Malgré ses réalisations dont beaucoup rêvent, le professeur Nguyen Son Binh conserve un style de vie extrêmement simple et modeste. Dès qu'il a l'occasion de retourner au Vietnam, il refuse de séjourner dans des hôtels de luxe ou de manger des plats coûteux. Il insiste toujours auprès du comité d'organisation sur la nécessité d'économiser, car il estime que cet argent appartient au peuple et ne doit pas être gaspillé.
Son mode de vie simple se reflète également dans sa conscience environnementale. Il n'utilise presque jamais de bouteilles d'eau préemballées et emporte toujours une petite bouteille avec lui pour réduire les déchets plastiques. Aux États-Unis, pour les petits trajets, il préfère le vélo à la voiture, afin de « contribuer à la protection de l'environnement ».
Outre sa brillante carrière scientifique, le professeur Binh a toujours eu à cœur la jeune génération et son pays natal, le Vietnam. Il retourne souvent au Vietnam en tant que professeur pour mener des entretiens d'embauche pour le programme de bourses de la Fondation vietnamienne pour l'éducation (VEF), un programme prestigieux qui a permis à des centaines d'étudiants vietnamiens diplômés d'intégrer les meilleures universités américaines. Il est convaincu que les enseignants, comme les parents, doivent prendre soin de leurs élèves tout au long de leur vie, en les accompagnant même après l'obtention de leur diplôme jusqu'à leur pleine maturité.
Il s'intéresse particulièrement aux jeunes scientifiques et souhaite transmettre son expérience afin qu'ils puissent aborder et suivre avec confiance la science mondiale. Sa générosité se manifeste également par des actions discrètes, comme l'offre de vélos à des élèves pauvres mais studieux du Sud et son projet de faire de même dans les écoles des régions montagneuses du Nord.
Interrogé sur le secret du succès, il a humblement partagé : « C'est la persévérance car la vie comporte de nombreuses déceptions, puis la passion pour la recherche dévouée et enfin savoir bien la transmettre aux étudiants. »
Toujours autocritique lorsqu'il fait des erreurs et se pose la question « Puis-je faire mieux demain ? », le professeur Nguyen Son Binh est le modèle d'un véritable scientifique - quelqu'un qui non seulement conquiert les sommets de la connaissance mais gagne également le cœur des gens avec une grande personnalité et un cœur qui se tourne toujours vers la source.
Source : https://khoahocdoisong.vn/tu-rua-chen-3-ca-den-nha-khoa-hoc-hang-dau-post1551284.html
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