La fusillade du week-end dernier qui a fait quatre morts dans le nord du Kosovo, où vivent des Serbes, a été planifiée et coordonnée, et non perpétrée par un petit groupe isolé, a déclaré vendredi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
Des personnes se rassemblent lors d'une veillée à Mitrovica, au Kosovo, en mémoire des victimes d'une fusillade dans un monastère orthodoxe serbe le 24 septembre. Photo : NYT
L'attaque, qui a coûté la vie à trois Serbes et à un policier kosovar, a impliqué 30 avions de chasse, 20 SUV et du matériel militaire , a déclaré Kirby. « Il ne s'agit pas d'une attaque menée au hasard, de manière improvisée ou par un petit groupe », a-t-il précisé. « Le nombre et les types d'armes découvertes constituent une menace pour la sécurité non seulement du personnel kosovar, mais aussi du personnel international, notamment des troupes de l'OTAN. »
Il a déclaré que le Kosovo menait une enquête approfondie sur l'incident et que les États-Unis espéraient que Pristina ferait toute la lumière sur cette affaire. « Tous ceux impliqués dans la planification et l'exécution de cette attaque doivent être traduits en justice », a-t-il ajouté. Le porte-parole de la Maison Blanche a également déclaré que les États-Unis et leurs alliés occidentaux surveillaient « un renforcement militaire à grande échelle de la Serbie le long de la frontière avec le Kosovo, notamment un déploiement sans précédent d'artillerie, de chars et d'infanterie mécanisée serbes de pointe ».
« Nous pensons qu'il s'agit d'une évolution déstabilisatrice », a-t-il averti, soulignant que les États-Unis travaillent en étroite collaboration avec leurs alliés européens pour apaiser les tensions. L'OTAN, qui agit comme force de maintien de la paix au Kosovo, renforce sa présence militaire dans ce pays des Balkans après la fusillade de dimanche, au cours de laquelle des hommes masqués se sont retranchés dans un monastère et ont ouvert le feu sur une patrouille de police.
Le Kosovo a accusé la Serbie d'avoir perpétré l'attaque. Belgrade a nié cette accusation, mais le président serbe Aleksandar Vučić a salué les auteurs de l'attaque comme des héros.
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a salué la décision de l'OTAN d'envoyer davantage de troupes dans une interview accordée à l'agence de presse AP. « Nous avons besoin de l'OTAN car la frontière avec la Serbie est très longue, l'armée serbe a récemment renforcé ses capacités et dispose de nombreux équipements militaires provenant de la Fédération de Russie et de la Chine », a-t-il déclaré.
Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade n'a jamais reconnu cette séparation. Les deux pays sont entrés en guerre à la fin des années 1990 après l'éclatement de la Yougoslavie et une campagne de bombardements de l'OTAN visant à mettre fin au conflit.
Les tensions ont de nouveau augmenté en mai après le boycott des élections locales dans le nord par les Serbes du Kosovo. Les États-Unis, avec l'Europe, tentent depuis des mois de désamorcer le conflit, mais en vain, et Washington semble de plus en plus préoccupé.
Mai Anh (selon le NYT)
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