Je n'ai pas écouté la radio depuis longtemps, même si j'ai encore quelques vieux appareils chez moi, comme décoration nostalgique. Mais récemment, alors que j'étais dans la capitale, le chauffeur de taxi a soudainement allumé la radio, peut-être juste pour divertir les passagers.
La vieille radio dans ma maison depuis de nombreuses années - Photo : HCD
À cette époque, la station de radio diffusait une émission culturelle, des chants sur l'automne de Hanoï, accompagnés d'un récit émouvant. La voix du présentateur était chaleureuse et profonde, et il parlait lentement des feuilles jaunes qui tombaient sur le trottoir. En regardant par la fenêtre de la voiture, le paysage extérieur était identique, comme s'il y avait une harmonie entre le paysage et les sons. J'ai demandé au chauffeur de rouler très lentement, en traversant les rues bordées d'arbres verts centenaires jusqu'à la fin de l'émission. La voiture s'est alors arrêtée et a choisi une terrasse de café pour s'asseoir et admirer l'automne.
Le doux bruit de ce trajet en bus évoquait en moi une sensation particulière. C'était comme s'il m'aidait à ralentir, à prendre le temps d'apprécier pleinement la saveur de la vie. Il évoquait aussi tant de doux souvenirs du passé, lorsque la radio était comme une amie proche.
Au lycée, ma maison était à dix kilomètres de l'école. Le matin, je devais me lever tôt et faire le trajet à vélo du village à la ville, ce qui prenait une heure, puis revenir à midi. Je n'avais pas d'amis pour m'accompagner pendant ce long trajet, juste mon vélo. J'ai alors acheté une petite radio, du genre qui tient dans la poche et qui a une grosse batterie, mais qui peut durer longtemps. La radio est équipée d'un récepteur : il faut tourner la molette jusqu'à trouver la bonne fréquence pour écouter. Parfois, en écoutant, on entend un grésillement dû aux interférences du signal.
Je plaçais la radio devant mon panier et l'écoutais en pédalant. Il n'y avait pas autant de gros camions sur les routes qu'aujourd'hui, juste des motos, des vélos et parfois un camion transportant du matériel ; voyager était donc très sûr. Je pédalais et j'écoutais les émissions de radio, des informations aux… publicités. Grâce à ça, mes jambes étaient moins fatiguées et j'aimais même aller à l'école à vélo comme ça.
Le soir, après mes devoirs, j'allumais la radio pour écouter une émission culturelle ou lire une histoire de fin de soirée. Je me souviens encore de la voix chaleureuse et inspirante de la présentatrice lorsqu'elle lisait des nouvelles ou des romans. Grâce à la radio, j'ai acquis des connaissances sociales et des récits littéraires, et au moment du baccalauréat cette année-là, moi qui n'avais étudié que les matières scientifiques, je pouvais écrire librement des pages de littérature. Je suis reconnaissant de l'époque où j'allais à l'école à vélo avec cette radio. Sans elle, mes connaissances auraient été bien plus limitées.
Les soirs de pluie, la radio adoucissait la vieille maison, les informations étaient entrecoupées d'anecdotes. À l'époque, il n'y avait ni internet ni smartphones comme aujourd'hui ; la radio, comme le disait une publicité, « apportait le monde à la maison ».
Le plus pratique était qu'en cas de tempête ou d'inondation, il fallait couper l'électricité pour éviter tout danger. À l'époque, l'information se faisait uniquement grâce à la radio à piles, qui diffusait en continu les nouvelles de la tempête. Pendant les jours de crue, tout le monde était agité à la maison et, grâce à la petite radio, la maison recevait plus de voix humaines et des histoires plus divertissantes.
La radio n'a qu'une seule chaîne, on n'écoute qu'une seule station, pas d'autres options. On ne peut pas changer de chaîne comme on regarde la télévision, ni accéder à des sites web à volonté avec internet. Aujourd'hui, les smartphones permettent de surfer librement sur l'actualité. Parfois, à la recherche d'informations brûlantes et d'événements de masse, on se laisse progressivement gagner par un mode de vie précipité, voire par un manque de concentration au travail. Écouter la radio aujourd'hui semble dépassé, mais c'est un moyen de s'entraîner à la patience.
Aujourd'hui, j'ai sorti la vieille radio de ma pile de souvenirs, je l'ai nettoyée et j'ai mis des piles. Heureusement, elle fonctionnait encore. J'ai recommencé à l'écouter, comme quelqu'un qui avait vécu trop vite et qui avait besoin de se calmer. La saison des inondations approche dans la région Centre, et cette petite vieille radio me sera probablement très utile lors des prochaines coupures de courant.
Je me suis soudain souvenu du chauffeur de taxi de la capitale qui disait l'autre jour que les automobilistes écoutaient aujourd'hui la radio pour se concentrer sur la sécurité routière et s'informer, au lieu de passer du temps à surfer sur leur téléphone. Il s'avère que la nostalgie a parfois du bon.
Hoang Cong Danh
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