Après plus de 30 ans à vivre loin de chez moi, à affronter les changements du pays, l'impermanence, l'amour, le lâcher prise, l'adaptation... parfois j'ai vraiment l'impression que la vie est extrêmement compliquée et difficile.
Mais en contrepartie, je constate que j'ai encore assez de vitalité pour me consacrer au travail et lutter pour la vie. L'image de mon père, durant la période difficile des faibles subventions, s'efforçait toujours de travailler jour et nuit et encourageait ses enfants à étudier dur pour alléger leurs souffrances. Cette image, ces paroles de mon père, ont été pour moi une source de motivation pour surmonter les épreuves. Je m'efforce toujours d'être digne d'être l'aîné de la famille à qui il a confié tant d'espoir pour ses jeunes frères et sœurs. Je vis loin de ma ville natale et je travaille actuellement pour un salaire de l'État ; les fins d'après-midi de décembre marquent aussi la fin de l'année, avec ses joies et ses peines, ses gains et ses pertes. L'année écoulée touche à sa fin, et de nombreuses choses nouvelles vont commencer. Je suis sorti de la salle de réunion de fin d'année, réservée aux collectifs et aux individus, indécis quant à la joie ou à l'inquiétude, à la joie ou à la tristesse, alors que toutes les règles d'évaluation et de classification des personnes imposent un certain pourcentage et ne sont pas évaluées en fonction des capacités et du dévouement de chacun. Certains fonctionnaires et employés du secteur public travaillent avec enthousiasme, appliquant efficacement les connaissances acquises à l'école à leur travail professionnel ; contribuant à réduire considérablement le temps nécessaire à un groupe pour terminer son travail, favorisant la confiance et la confiance mutuelle entre collègues pour progresser ensemble, aidant les dirigeants à mettre en œuvre des initiatives utiles à la réalité de l'unité… mais à cause du pourcentage, ils ne sont pas jugés comme ayant accompli leurs tâches à un excellent niveau. J'ai alors vite oublié toutes les réglementations qui évoluent sans cesse. À la tombée de la nuit, tous les soucis du quotidien s'évanouissent peu à peu ; ce sont des notes de musique tristes, profondes et vagues qui occupent mon âme à ce moment-là. Peut-être est-ce le flou de celui qui regrette sa patrie. Les derniers après-midi de l'année m'inspirent toujours des sons colorés. Je souhaite souvent que les derniers après-midi de l'année n'arrivent pas, ou qu'ils arrivent lentement, simplement parce que le travail n'est pas terminé ou pour avoir le temps de préparer les choses nécessaires avant la nouvelle année. Mais souvent, je souhaite que cela vienne vite et dure longtemps pour que je puisse me souvenir d'un voyage d'années vécues loin de chez moi, même si ce n'est pas très long, mais suffisant pour voir ce qui est favorable et ce qui est difficile.
Non seulement moi, mais aussi ceux qui vivent loin de chez eux regrettent souvent leur ville natale à la fin de l'année. L'envie de rentrer vite au pays pour revoir leurs proches après une longue absence les ronge. Nombreux sont ceux qui souhaitent retrouver les paysages familiers de leur enfance, comme les champs, les monticules, les plaines alluviales ou les haies de bambous serpentant autour d'une petite rivière. Leurs parents, qui ont travaillé dur toute leur vie, les mains calleuses, économisant chaque centime pour élever leurs enfants jusqu'à l'âge adulte, espérant un avenir radieux, échappant à la vie de paysans qui travaillent dur, le dos tourné vers le ciel. En me remémorant la scène de mes frères et sœurs réunis autour de la table lors de ma visite dans ma ville natale à la fin de l'année dernière, j'étais tellement excité. Même si le dîner était simple, le temps passé ensemble était court, car chacun était occupé et pressé par son travail dans cette petite famille. Ce sont des marques d'amour si difficiles à effacer que rien ne peut compenser. Assis seul dans ma deuxième ville natale, Da Lat, aux mille fleurs, rêveuse en fin d'après-midi d'hiver ; chaque brise légère, la fraîcheur du climat, accentue encore les souvenirs étranges et simples de ma ville natale, une région rurale pauvre. Mon âme a trouvé refuge quelque part, tantôt au bord de l'étang à poissons, tantôt autour des bananiers, derrière l'été, tantôt se balançant dans le verger… tantôt longeant la rivière pour cueillir des pommes sauvages, tantôt choisissant un endroit avec un ruisseau frais et clair, coulant doucement pour m'y baigner à cœur joie… En me remémorant ces moments, j'éprouve soudain un étrange sentiment de paix et de sérénité. L'année solaire touche à sa fin, et le Têt approche. J'ai imaginé une campagne sans agitation ni foule, un endroit simple, une région rurale où la vie est difficile mais où tout est paisible et doux. Cet endroit a des maisons simples où peu de gens passent, c'est l'endroit où je suis né et j'ai grandi, laissant de profonds souvenirs de mon enfance, de profondes impressions de mes grands-parents, de mes parents et de mes proches auxquels j'ai toujours envie de revenir.
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