« Attraper la tristesse » plonge le lecteur dans l' univers innocent de Ken, un garçon de sept ans sur le point de devenir grand frère. L'auteur y résume et délivre des leçons simples mais profondes, naturellement, à travers les murmures des personnages. Par exemple, devenir un homme ne nécessite pas d'attendre l'âge adulte, mais dès les petites tâches quotidiennes, comme aider sa mère aux tâches ménagères, s'occuper de ses jeunes frères et sœurs et cueillir des légumes. L'auteur suggère aussi avec intelligence la philosophie de ne pas « juger un livre à sa couverture », mais de « se rapprocher de quelqu'un pour savoir à quel point il est beau », ce qui me rappelle Nam Cao dans « Le vieux Hac » : « Si nous n'essayons pas de comprendre les gens qui nous entourent, nous ne les verrons que comme des idiots, des stupides, des méchants, des vils… autant de raisons d'être cruels ; nous ne les verrons jamais comme des personnes pitoyables ; nous ne les aimerons jamais… ». Toujours ce message, Nhu Hien le transmet de manière plus douce et plus proche à travers le personnage de M. Tu, qui est une « sorcière » effrayante aux yeux de Ken et Nam.
Avec créativité, l'auteur a rapproché l'image de M. Ba Bi pour dissiper la peur de Ken lorsqu'il a été menacé par M. Tu. La réponse est imaginative, mais satisfait l'esprit curieux et rationnel des enfants en âge de découvrir le monde. La tristesse n'est plus abstraite, mais devient une « entité » captivante. Cette explication est à la fois humoristique, proche de la vision du monde des enfants et porteuse d'une profonde philosophie. En expliquant que M. Ba Bi n'a que trois sacs, l'auteur rationalise également la tristesse de chaque personne.
En particulier, face à la mort et à la perte, des choses que les adultes évitent souvent d'aborder avec leurs enfants, Nhu Hien choisit de les affronter non pas une fois, mais à maintes reprises. De la mort de l'épouse de M. Tu au départ de tante Xuyen, en passant par les victimes de la pandémie… Ken et les jeunes lecteurs ont été témoins de ces événements, pleinement, sans se cacher. L'auteur transmet ainsi la valeur du présent. En comprenant que tout le monde peut disparaître subitement, les enfants apprécieront davantage chaque instant passé en famille et entre amis, nourrissant un amour et une gratitude profonds.
« Going to catch sadness » ne comprend que huit nouvelles écrites dans un langage simple et clair, mais transmettant de nombreux messages humains et leçons de vie. Une fois de plus, Nhu Hien prouve que la littérature jeunesse, au-delà de son objectif de divertissement, est aussi une porte ouverte sur le monde des émotions, aidant les enfants à grandir pleinement, avec compréhension et compassion. À la dernière page du livre, les mots s'estompaient peu à peu, à cause des larmes de Ken ou parce que mes propres yeux étaient remplis de larmes, je ne saurais dire…
Nguyen Thi Nhu Hien (née en 1990 à Quang Nam ) est membre de l'Association des écrivains vietnamiens et travaille actuellement au magazine littéraire et artistique de Hô-Chi-Minh-Ville. Écrivant pour des journaux et compositrice, elle a remporté de nombreux prix littéraires. Ses ouvrages publiés sont : « Pluie sur Trien Rang » (2023) et « Assis sur le porche, regardant le soleil » (2024).
Source : https://hanoimoi.vn/di-bat-noi-buon-nhung-bai-hoc-lon-tu-cau-chuyen-nho-705720.html
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