Les zones frontalières montagneuses abritent des arbres précieux, tels que le groupe de trois kapokiers (banyan violet) et muoms du temple de Ky Sam (ville de Cao Bang) ou le dracontomelon tricentenaire du poste-frontière de Soc Giang (Ha Quang, Cao Bang), situé près de la frontière sino-vietnamienne, atteignant 38 m de haut et un diamètre de tronc de 3,13 m. Nombreux sont ceux qui connaissent le thé de Suoi Giang (Van Chan,
Yen Bai ), mais seront surpris par un groupe de 400 arbres âgés de 1 à 3 siècles, reconnus comme arbres patrimoniaux. Un arbre devenu un symbole des Hauts Plateaux du Centre est le kơ nia (également connu sous le nom d'arbre à civette), populaire dans la région du Centre-Sud, avec plusieurs arbres patrimoniaux comme à Binh Chuong (Binh Son, Quang Ngai) ou Khanh Trung (Khanh Vinh, Khanh Hoa).

Dans les Hauts Plateaux du Centre, de nombreux banians ou cajeputiers ont été recensés, ainsi que des arbres d'origine particulière, comme deux camphriers au palais de Bao Dai (Buon Ma Thuot, Dak Lak) ou l'arbre Bodhi à Yang Lanh (Buon Don, Dak Lak), planté par un moine laotien il y a 140 ans. Les arbres anciens des zones de conservation attirent les touristes, comme le banian de la péninsule de Son Tra, habitat du langur à pattes rouges, ou le banian du lac Ta Dung (Dak Glong,
Dak Nong ), destination prisée des randonneurs.

De nombreux arbres centenaires témoignent de la présence séculaire des Vietnamiens, comme le kapokier de 750 ans planté par une princesse de la dynastie Tran au temple Mo (Kien Thuy, Hai Phong), la rangée de 17 banians centenaires à Do Son ou encore le banian violet à 13 racines, également à Hai Phong, une zone côtière riche en empreintes historiques. Le village ancien de Phuoc Tich (Phong Dien, Thua Thien Hue) offre un magnifique paysage le long de la rivière O Lau, peuplé d'arbres anciens comme le banian et un banian vieux de 500 à 600 ans. Le toit de la maison communale du village est toujours associé à de grands et beaux arbres tels que le banian de la maison communale du village de Nom (Van Lam, Hung Yen), le banian à la porte de la maison communale de Phu Hau (Lap Thach, Vinh Phuc) ou les temples et les pagodes ne peuvent manquer d'une grande canopée verte comme le myrte de la pagode Bo Da (Viet Yen,
Bac Giang ), le banian - banian du site relique de Lam Kinh (Tho Xuan, Thanh Hoa).

Le premier arbre patrimonial recensé dans le delta du Mékong est celui de Gian Gua (Phong Dien, Can Tho). Ce banian, présent en terrain inondé, forme un réseau de troncs entrelacés, tel un filet géant, s'étendant sur une superficie pouvant atteindre 4 000 m². Âgé d'environ 150 ans, il est associé aux vestiges de la conquête des terres et de la période révolutionnaire. La région du Sud abrite également un mai blanc de plus de 300 ans, situé dans la maison communale de Phu Tu (Phu Hung, Ben Tre), l'un des « arbres célèbres » pour la fleur symbolique du Sud. Des tungs et des tamariniers de 700 ans et plus sont associés au site culturel d'Oc Eo à Tri Ton (An Giang). Même sur les terres nouvelles, on trouve des arbres anciens, comme un manguier de plus de 340 ans à Vinh Trach Dong (Bac Lieu).

Dans les régions insulaires reculées, il existe des arbres qui peuvent résister aux tempêtes comme le banian à Con Dao, le phong ba sur l'île de Song Tu Tay ou le banian sur les îles Truong Sa Lon et Nam Yet - îles de l'archipel de Truong Sa au large de la mer de l'Est.

En plein centre de Hanoi, il y a beaucoup d'arbres anciens qui ont créé le paysage de l'ancien espace urbain comme le kapokier au bord du lac Hoan Kiem, le banian sur la rue Hang Trong, en face du temple Quan Thanh... Quelques arbres étranges comme les 7 arbres Sang Dao (Swietenia macrophylla King) sur le campus de l'Université des Sciences Naturelles - Université Nationale du Vietnam, Hanoi, associés à l'histoire de la création de l'Université d'Indochine au début du 20e siècle.

La naissance du Vietnam indépendant est également associée à un lieu abritant un arbre ancien célèbre : le banian de Tan Trao (Son Duong, Tuyen Quang). Une chanson illustre ce symbole : « L’ombre du banian de Tan Trao possède une voix passionnée. La lumière du soleil sur Ba Dinh me serre encore le cœur. » (Chant au cœur de la forêt de Pac Bo – Nguyen Tai Tue).

Les arbres sont aussi vieux que la fondation du pays et ont connu les changements de la terre et du ciel. Ils témoignent de la richesse de l'écosystème vietnamien. Sous la canopée verdoyante, on peut encore aujourd'hui découvrir l'histoire des origines, celle du cycle éternel de la vie, source de printemps sur cette terre.
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