(Dan Tri) - Les experts affirment que la perte de Kourakhove par l'Ukraine au profit de la Russie a provoqué de nombreux développements défavorables pour Kiev.
L'Ukraine tente de résister à l'avancée de la Russie à Donetsk (Photo : Reuters).
Le ministère russe de la Défense a annoncé le 6 janvier avoir repris Kourakhove, le plus grand territoire du sud-ouest du Donbass, à l'Ukraine. La Russie a déclaré que l'Ukraine avait perdu plus de 12 000 soldats et 3 000 unités d'armes et de matériel militaire, dont des chars et autres véhicules blindés de combat.
L'Ukraine n'a jusqu'à présent pas commenté les affirmations de la Russie, bien que Moscou ait publié des images de soldats hissant un drapeau au centre de la zone stratégique.
Pendant ce temps, le groupe de combat ukrainien Khortytsia a signalé que « l'ennemi mène des opérations offensives dans les zones urbaines de Kurakhove, en direction de Petropavlivka et Dachne ».
Selon l'expert Sergey Poletaev, la prise de Kourakhove par la Russie constitue un grand pas en avant dans ses efforts pour repousser les lignes de bataille à l'ouest de Donetsk.
Sur le plan logistique, le contrôle de Kourakhove par la Russie compliquerait considérablement sa capacité à fournir un soutien logistique à l'armée ukrainienne à Donetsk. De plus, depuis Kourakhove, l'Ukraine bombarde régulièrement Donetsk, la capitale sous contrôle russe. Perdre Kourakhove rendrait difficile pour l'Ukraine de tirer des obus d'artillerie dans la zone.
De plus, au cours des dix dernières années, l'Ukraine a transformé Kourakhove en une forteresse fortifiée dotée d'un dense réseau de positions de tir et de communications souterraines. Pour s'en emparer, la Russie a mené pendant des mois une tactique de siège sur plusieurs fronts, repoussant les 15 000 soldats ukrainiens qui s'y trouvaient.
Cela signifie que Kourakhove aidera la Russie à élargir son espace de manœuvre sur la ligne de front, et Kiev aura besoin de ressources importantes si elle veut reconquérir cette zone.
De plus, selon l'expert Poletaev, le contrôle de Kourakhove par la Russie ouvre la voie à l'avancée des troupes russes vers la région de Dniepropetrovsk, limitrophe de Donetsk. La Russie n'est désormais plus qu'à une dizaine de kilomètres de Dniepropetrovsk. L'Ukraine met en garde depuis le mois dernier contre le risque d'un envoi de troupes russes dans cette zone, prolongeant ainsi la ligne de front et exerçant une pression sur ses adversaires dans une guerre d'usure.
La Russie pourrait cibler la région de Dniproetrovsk dans un avenir proche (Photo : ISW).
Si la Russie franchit cette ligne, ce serait la première incursion de Moscou dans une nouvelle partie de l’Ukraine depuis 2022, et cela pourrait rendre les combats encore plus imprévisibles.
Dnipropetrovsk a une densité de population plus faible que Donetsk et est également moins urbanisée que le Donbass, donc les batailles seront probablement menées différemment.
Les défenses ukrainiennes dans cette zone sont relativement rudimentaires et n'ont été renforcées que ces derniers mois. Sur le terrain, de nombreuses zones manquent encore d'un système de défense à trois niveaux, notamment des tranchées inachevées et des tranchées antichars. Cela représente un risque majeur pour l'Ukraine si la Russie décide d'ouvrir un nouveau front, même si Moscou concentre ses ressources sur Donetsk.
De plus, l'Ukraine considère Dniepropetrovsk comme son « cœur industriel ». La région abrite de nombreuses installations industrielles liées au complexe militaro -industriel de Kiev, notamment l'usine chimique de Pavlograd, qui produit des explosifs, et Yuzhmash, spécialisée dans la technologie des missiles.
Avec un terrain relativement plat et un système de fortification poreux, si la Russie décide d’avancer plus profondément à Dnepropetrovsk, cela pourrait constituer une menace majeure pour l’Ukraine.
Il pourrait toutefois s'agir d'une « diversion » russe, car les Russes ont évoqué une attaque contre Dniepropetrovsk, mais semblent vouloir utiliser Kourakhove comme tremplin pour progresser vers la plateforme logistique de Pokrovsk. Les deux villes sont reliées par des routes, formant un corridor de transport stratégique dans la région de Donetsk. L'objectif de la Russie pourrait être de contraindre l'Ukraine à disperser ses ressources, exposant ainsi un point faible de ses défenses.
Si l’Ukraine perd Pokrovsk, la position de Kiev sur le front de Donetsk deviendra encore plus difficile.
Source : https://dantri.com.vn/the-gioi/ukraine-nguy-co-thiet-don-thiet-kep-khi-thanh-tri-kurakhove-that-thu-20250107150020091.htm
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