Avec son rythme de tambour vibrant, ses mouvements puissants et sa profonde signification spirituelle, Chhay-Dam n'est pas seulement une danse mais aussi un pont d'histoire, de culture et de solidarité de la communauté khmère.
L'art de la danse du tambour Chhay-Dam est considéré comme un « aimant » culturel, préservant non seulement l'identité nationale khmère mais contribuant également à enrichir le trésor du patrimoine culturel vietnamien.
Depuis 2014, la danse du tambour Chhay-Dam (commune de Truong Tay, ville de Hoa Thanh, province de Tay Ninh) est reconnue comme patrimoine culturel immatériel national. Récemment, l'art du tambour Chhay-Dam pratiqué par les Khmers du district de Tri Ton et de la ville de Tinh Bien, province d'An Giang, a également été inscrit sur cette liste par le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme.
L'âme de la danse du tambour Chhay-Dam
La danse du tambour Chhay-dam est une forme d'art enseignée au peuple khmer au Vietnam par le maître Thai Chia Thanh (cambodgien) en 1972.
La danse du tambour Chhay-Dam est souvent présente lors de festivals traditionnels tels que Chol Chnam Thmay, Dolta, Ok Om Bok ou d'événements communautaires. Cette danse revêt une importance historique, recréant l'image des guerriers khmers héroïques, honorant les dieux et priant pour une récolte abondante. Le son vibrant du tambour, combiné aux mouvements acrobatiques, aux postures et aux duels des arts martiaux traditionnels, crée un attrait particulier qui captive les spectateurs.
Le tambour Chhay-Dam est l'âme de la danse. Il est fabriqué à partir d'un vieux tronc d'aréca évidé, recouvert d'une peau de buffle ou de python sur un côté, et d'une petite queue fixée à une base métallique. Chaque représentation utilise généralement quatre à six tambours, associés à des gongs (Cuol), des cymbales (Chul) et des senh (Krap). Le rythme du tambour varie avec souplesse, du rapide au lent, créé par les mains, les coudes, les talons, ou même en frappant les tambours des autres, créant un son rustique mais vibrant.
Le danseur porte un tambour sur le ventre et exécute des mouvements gracieux et décisifs, mêlant acrobaties et techniques d'arts martiaux. La particularité réside dans le fait que l'interprète doit tenir fermement le tambour pour éviter de toucher le sol et garantir une résonance continue du son. Cette danse peut être exécutée en solo, en duo ou en groupe, exigeant santé, souplesse et capacité à coordonner le rythme et les mouvements du corps.
Les jeunes Khmers sont les héritiers de la danse du tambour Chhay-dam. (Photo : Minh Phu/VNA)
Le costume de danse Chhay-Dam est généralement composé de xa-banh, un tissu traditionnel utilisé aussi bien par les hommes que par les femmes. Les femmes l'associent au Chang Pong, un tissu qui couvre la poitrine et expose le ventre, pour un confort optimal lors de la danse. Le costume, soigneusement drapé et solidement, arbore des couleurs vives, exprimant la culture typique du peuple khmer sans nécessiter de maquillage, contrairement à certaines régions du Sud-Ouest.
Symbole d'unité
Le Chhay-Dam n'est pas seulement une forme d'art, c'est aussi un symbole d'unité et de joie. Cette danse dissipe la tristesse, crée une atmosphère joyeuse et exprime l'optimisme et la force de la communauté khmère. Des histoires de guerriers, de dieux et des vœux de bonnes récoltes se racontent à travers chaque battement de tambour et chaque mouvement, créant ainsi une image culturelle vivante.
Enseigner la danse du tambour Chhay-dam aux jeunes. (Photo : Minh Phu/VNA)
À Tay Ninh , la commune de Truong Tay est le berceau de la danse du tambour Chhay-Dam, où des artisans enseignent à la jeune génération. Des groupes de danseurs, adultes et enfants, se produisent régulièrement à la Maison de la culture ethnique khmère, préservant ainsi la flamme du patrimoine.
À An Giang , des cours ont eu lieu à la pagode Ta Ngao (Tinh Bien) et à la commune d'O Lam (Tri Ton), attirant un grand nombre de jeunes.
De plus, Chhay-Dam est promu à travers un certain nombre d’événements majeurs, contribuant à rapprocher ce patrimoine du public et à promouvoir le tourisme culturel.
Pour éviter le risque de perte de l'art de la performance du tambour Chhay-Dam, le Département de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province d'An Giang s'est récemment coordonné avec de prestigieux dignitaires du groupe ethnique khmer et les autorités du district de Tri Ton et de la ville de Tinh Bien pour organiser 2 cours pour enseigner la danse du tambour Chhay-Dam à près de 50 jeunes de l'ethnie khmère.
S'exprimant lors de la cérémonie d'annonce de la décision du ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme d'inscrire « L'art de la performance du tambour Chhay-Dam du peuple khmer » dans le district de Tri Ton et la ville de Tinh Bien, province d'An Giang comme patrimoine culturel immatériel national le soir du 27 juin, M. Truong Ba Trang, directeur adjoint du département de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province d'An Giang, a déclaré qu'afin de préserver et de promouvoir la valeur de ce patrimoine, le département a demandé au Comité populaire de la ville de Tinh Bien et du district de Tri Ton, ainsi qu'aux quartiers et communes possédant ce type de patrimoine existant dans la région, d'avoir un programme et un plan pour gérer, préserver et promouvoir la valeur du patrimoine.
Dans le même temps, les localités devraient accroître les activités de performance et les échanges culturels pour créer les conditions permettant aux artisans de participer à la pratique, à la performance, d'améliorer leurs compétences et de promouvoir la créativité ; former une équipe d'artisans successeurs pour former des équipes de tambours professionnelles pour servir les pagodes pendant les vacances, améliorant ainsi la vie spirituelle et culturelle de la communauté et des hameaux.
(Vietnam+)
Source : https://www.vietnamplus.vn/suc-hut-tu-di-san-nghe-thuat-dien-tau-trong-chhay-dam-cua-nguoi-khmer-post1046914.vnp
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