Journaliste Dao Trung Hieu : La qualité numéro un du journalisme est l’honnêteté.
Báo Dân trí•20/06/2024
(Dan Tri) - Selon le journaliste, le lieutenant-colonel Dao Trung Hieu, quelle que soit la technologie appliquée au journalisme, la qualité numéro un d'un journaliste est l'honnêteté.
« Les souvenirs des moments dangereux face aux criminels, ainsi que le voyage pour découvrir et décoder les secrets des crimes, constituent toujours le bagage le plus précieux que chaque soldat d'enquête criminelle emporte tout au long de sa vie. Même si de nombreuses années ont passé, les dossiers ont jauni et l'encre s'est estompée sous l'effet du temps, mais pour les soldats, tout semble comme hier. » Préface « Voyage pour décoder les crimes » - Journaliste, lieutenant-colonel Dao Trung Hieu (doctorat en criminologie). À l'occasion du 99e anniversaire de la Journée de la presse révolutionnaire du Vietnam (21 juin 1925 - 21 juin 2024), le journaliste de Dan Tri a interviewé le journaliste, lieutenant-colonel Dao Trung Hieu, sur ses sentiments et ses réflexions concernant le journalisme et l'enquête. On sait que « Voyage pour résoudre des crimes » n'est pas votre premier livre. Qu'est-ce qui vous a poussé à « concevoir » 54 récits de détectives, vous et vos coéquipiers, en 444 pages, Lieutenant-colonel Dao Trung Hieu ? J'écris de manière assez « mixte », c'est-à-dire dans des genres très variés : nouvelles, romans, notes, mémoires, scénarios de films, chansons, monographies scientifiques et ouvrages sur les connaissances en matière de sécurité. « Voyage pour résoudre des crimes », mon huitième ouvrage, est un recueil de 54 récits de détectives, racontés à partir des souvenirs d'un soldat, que j'ai moi-même été, dans les années précédentes. Je suis un ancien officier de police criminelle, fort de nombreuses années de combat au sein de la police criminelle dans de nombreuses localités. J'ai travaillé dans des domaines variés, notamment la prévention des stupéfiants, les enquêtes criminelles graves et la prévention de la criminalité liée aux hautes technologies. Ces près de 20 ans de carrière m'ont laissé de profonds souvenirs de moments dangereux face aux criminels, ainsi que d'enquêtes et de décryptage des secrets qui se cachent derrière ces crimes. Comme je l'ai écrit dans la préface du livre, c'est le bagage le plus précieux que nous, les soldats de la police criminelle, gardons avec nous tout au long de notre vie. Rares sont les détails de ces combats acharnés que l'on peut oublier, car nous avons vécu toute la gamme des émotions, de l'anxiété, de l'agitation, de la détermination, jusqu'à l'extase une fois la mission accomplie. Puis, lorsque nous retrouvons ces camarades de combat, le temps s'inverse, faisant ressurgir le passé dans le cœur de chacun. Ce jour-là, la bataille s'est déroulée comme un film au ralenti, sous de multiples angles, dans les pensées des personnes impliquées. Alors, que souhaitez-vous transmettre aux lecteurs ? Le domaine de la sécurité et de l'ordre est très diversifié et n'est pas accessible à tous. Mais à travers les récits de nos soldats, la vie dans ce domaine apparaît avec éclat, dans toute sa nudité et sa férocité. Chaque récit est comme un aperçu de la réalité, permettant à l'auditeur de percevoir les recoins cachés de chaque affaire et des enquêtes. Il permet également de comprendre les stratégies et les modes d'utilisation des troupes. Plus encore, il témoigne du dévouement, du sacrifice silencieux et des qualités héroïques des soldats ordinaires. Pour la prochaine génération d'enquêteurs criminels, ces enseignements sont précieux et constituent une référence précieuse pour eux-mêmes lorsqu'ils seront confrontés à des situations d'enquête similaires. En ce sens, les récits de résolution de crimes des soldats sont des exemples vivants et intuitifs de la souplesse et de l'habileté avec lesquelles les méthodes d'enquête peuvent être utilisées pour résoudre des crimes. Ma profession m'a permis de vivre de nombreuses épreuves durant les années de guerre, de me confronter à des situations difficiles, éprouvantes et dangereuses. Avec l'enthousiasme professionnel, l'amour de la justice, le courage et la stratégie d'un policier, nous nous sommes efforcés d'accomplir nos missions, contribuant ensemble à enrichir le « jardin des exploits » de la police criminelle. Devenu écrivain professionnel, j'ai l'occasion d'aller à la rencontre de mes camarades qui, armés de leurs armes, protègent la vie paisible des gens et de les écouter raconter leurs souvenirs mémorables d'enquêtes criminelles. Ce livre relate nos récits de résolution de crimes, dans l'espoir d'offrir aux lecteurs une perspective plus multidimensionnelle et réaliste sur une profession si particulière : l'enquête criminelle. Quelle a été l'opportunité pour le lieutenant-colonel Dao Trung Hieu de devenir journaliste et écrivain professionnel ? Et pourquoi a-t-il choisi d'écrire sur son propre métier, celui d'« enquêteur » ? – Durant mes années d'officier de police criminelle, j'ai toujours eu une passion dévorante pour chaque mot. Car la tradition familiale, transmise de génération en génération, est celle de la littérature et de l'enseignement. J'ai moi-même étudié la littérature au lycée. Lorsque j'étais officier de police criminelle, je résolvais des affaires le jour et, la nuit, je veillais pour coucher sur papier les émotions encore vives du champ de bataille, imprégnées du souffle des combats contre les criminels. J'écrivais pour me ressourcer, après toutes les épreuves et les difficultés de la vie de soldat. Ce que j'ai écrit à l'époque, je l'ai combiné dans deux livres « Histoires hors du dossier » et « Tirs d'armes perdus », publiés en 2012 et 2013. Lors de l'écriture et de l'impression des livres, je ne savais pas que c'était l'occasion pour moi de changer soudainement de carrière, passant de la tenue d'une arme à la tenue d'un stylo, lorsque les livres « sont tombés » entre les mains de mes dirigeants au ministère de la Sécurité publique . À l'époque, on recherchait un rédacteur possédant une connaissance approfondie des forces de police luttant directement contre la criminalité, et j'ai rempli ces conditions. J'ai donc été invité à rejoindre le journal de la Sécurité publique du ministère de la Sécurité publique. Passionné par les mots et fortuné par la mémoire accumulée au fil des combats, j'ai immédiatement acquiescé. C'était il y a plus de dix ans. Devenu journaliste au sein de la CAND, j'ai mis de côté (responsable) pendant de nombreuses années la rubrique « Parcours de résolution des affaires criminelles » de la publication « Sécurité mondiale » du journal CAND, dont le contenu relatait les réalisations de la police criminelle nationale dans la lutte contre les affaires spéciales, le décryptage des crimes et la destruction des réseaux et organisations criminelles. Si j'ai choisi ce sujet, c'est parce que j'ai une passion pour les enquêtes criminelles, une profonde compréhension de ce domaine et que je suis lié à des amis et des frères au sein des forces de police. Lorsque je reçois des nouvelles sur les résultats d'une enquête, je sais comment leur poser des questions sur les clés de la réussite de chaque projet, ainsi que sur les anecdotes secondaires que je n'aurais pas osé aborder sans expérience. Outre ce sujet, j'écris également beaucoup pour la rubrique sur la vie littéraire, l'art et les nouvelles, car je suis également écrivain et ma passion pour la littérature ne s'est jamais éteinte. Après dix ans de travail comme journaliste, j'ai beaucoup mûri. Mon agence, le journal CAND, rassemble de nombreux talents du monde littéraire et journalistique, parmi lesquels Huu Uoc, Nhu Phong, Hong Thanh Quang, Pham Khai, Nhu Binh, Dang Truong, The Hung, Phan Dang… Ce sont tous des écrivains et journalistes chevronnés ou des personnalités reconnues dans le milieu littéraire. Travailler à leurs côtés m'a beaucoup appris. Si auparavant mes connaissances se limitaient au domaine de la sécurité et de l'ordre, travailler au journal CAND, côtoyer ces « cerveaux » m'a permis de m'améliorer progressivement. J'ai appris d'eux à penser, à être créatif et à travailler. Plus encore, ce sont eux qui m'ont inspiré à dépasser mes propres limites et à exploiter pleinement mes capacités créatives. À cette occasion, je tiens à leur exprimer ma sincère gratitude pour leurs précieux conseils et leurs précieux enseignements ces dernières années, qui m'ont permis de passer du statut de simple « tireur » à celui d'« écrivain » au sens propre du terme. Après dix ans de journalisme, quels sont vos sentiments et vos réflexions sur le métier de « forgeron des mots » ? Surtout à l'heure où la « tempête technologique » a eu lieu et se profile, le rôle des journalistes est-il toujours important, Monsieur ? Le journalisme est pauvre, mais luxueux. Je le pense. La mission d'un journaliste ou d'un reporter est de transmettre à la société des informations qui intéressent le public, de se battre courageusement, de dénoncer les aspects négatifs afin d'améliorer la vie sociale, ainsi que de découvrir et de saluer les bons exemples pour diffuser des modes de vie humains, inspirer la bienveillance et contribuer à la construction d'une société civilisée et sûre pour tous. En réalité, la vie d'un journaliste est assez difficile et ardue, surtout si l'on ne compte que sur une « maigre » redevance. Nos collègues plaisantent souvent qu'être journaliste « juste de quoi manger » est une chance. C'est vrai, le coût de la vie étant de plus en plus inversement proportionnel aux revenus des journalistes, sans emplois annexes, il est très difficile de maintenir sa vie et sa passion pour le métier. Depuis l'essor des réseaux sociaux, le journalisme est entré dans une concurrence féroce pour l'information ; de nombreuses publications imprimées ont dû disparaître, car elles ne sont plus lues. Le métier de vendeur de journaux dans la rue a disparu depuis longtemps. Certaines publications autrefois célèbres ont disparu des rayons, et les acheter est plus difficile que de se droguer. De plus, de nombreuses rédactions ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur personnel, leurs revenus étant insuffisants pour couvrir leurs dépenses. Les journaux papier sont invendables, les journaux électroniques ont peu de vues et les contrats publicitaires et médiatiques sont de plus en plus difficiles à obtenir, en raison du ralentissement économique consécutif à la pandémie, des faillites d'entreprises, des fermetures massives de magasins suite à des commandes perdues et de la baisse du pouvoir d'achat… Il n'y a donc pas de budget pour la publicité, mais la presse en dépend pour survivre. Malgré les difficultés, on constate que dans de nombreuses rédactions, de nombreux journalistes surmontent encore les difficultés de la vie pour se consacrer à leur profession. Ils s'épuisent encore pour leur travail journalistique, ne craignant pas le danger lorsqu'ils luttent directement contre la négativité, dénoncent courageusement les irrégularités et le harcèlement, ou protègent les plus faibles de la violence et de la tyrannie… Les sujets qu'ils traitent ont souvent de profondes répercussions sociales, incarnant de nobles valeurs humaines. Ils sont respectés par la société pour leur conscience et leur éthique professionnelle. Cependant, ces derniers temps, de nombreux journalistes et reporters ont fait l'objet d'enquêtes, d'arrestations et de poursuites… Qu'en pensez-vous ? Nous savons que de nombreux reporters, par hasard, par désir ou par cupidité, enfreignent les règles et profitent de leur profession à des fins personnelles. On les appelle l'armée du « comptage des comptes » ou « EI », spécialisés dans l'attaque contre les agences, les organisations et les entreprises. Leurs ruses courantes consistent à les accuser d'actes répréhensibles, à les harceler et à les menacer pour les contraindre à « payer » pour ne pas écrire d'articles destinés à être publiés ou à retirer des articles publiés. Il s'agit en substance d'un acte d'extorsion. Aux yeux de la communauté, ce sont des harceleurs qui ternissent l'image noble des vrais journalistes. Bien sûr, le nombre de ces reporters n’est pas très élevé et tôt ou tard, ils devront en payer le prix selon la loi de cause à effet. À l'ère de la révolution technologique 4.0, selon le Colonel, quelles qualités de compétence et d'éthique chaque journaliste devrait-il cultiver ? Comment le travail des journalistes devrait-il évoluer ? Je pense que, dans le contexte actuel, la presse ne peut rester à l'écart du développement fulgurant des sciences et des technologies. De nombreux journaux ont des méthodes de communication uniques et attrayantes. Par exemple, aujourd'hui, j'ai été ravi d'accéder au contenu des articles du journal Dan Tri grâce à la voix, lue par l'IA. Ainsi, les lecteurs peuvent accéder aux informations du journal de multiples façons. Cela permet d'optimiser les choix des lecteurs et de fidéliser leur lectorat. Je pense qu'aujourd'hui, tout journaliste n'a d'autre choix que de se perfectionner en étudiant l'évolution des technologies et des tendances journalistiques mondiales, afin de pouvoir exploiter efficacement les avancées scientifiques dans ses écrits. Mais quelle que soit la technologie utilisée, la qualité la plus importante d'un journaliste, à mon avis, est l'honnêteté. L'honnêteté dans la recherche de l'information et dans le reportage. Sans cet élément fondamental, le travail journalistique peut nuire à la communauté, car la propagation de mensonges a souvent des conséquences catastrophiques.
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