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| Mme Ngo Thi Thu Ha estime que les femmes subissent une forte pression dans le tourbillon d'informations préjudiciables. (Photo : NVCC) |
Le monde est de plus en plus ouvert, avec l’essor de la technologie, comment évaluez-vous le rôle des femmes vietnamiennes à l’ère numérique ?
À toute époque, directement ou indirectement, les femmes vietnamiennes jouent un rôle important dans la construction de la famille et le développement socio -économique.
À l'échelle internationale, et bien que leur nombre soit limité, les femmes vietnamiennes ont occupé des postes importants dans les domaines de l'économie, de la politique, des affaires étrangères, de la sécurité nationale et de la défense, notamment dans le maintien de la paix et la promotion de la diplomatie interpersonnelle. Dans tous les domaines, diplomatique, économique ou culturel, notre pays compte des femmes exceptionnelles.
Nous comptons également des femmes militaires et policières participant aux forces de maintien de la paix de l'ONU. Par ailleurs, il convient de mentionner les dirigeantes d'organisations sociales qui ont participé à des forums internationaux pour s'exprimer sur les questions de sécurité sociale, de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement.
En outre, un grand nombre d’étudiantes qui étudient dans leur pays ou à l’étranger ou de travailleuses dans des entreprises, des agences et des organisations participent également directement ou indirectement à ce processus d’intégration.
Les femmes vietnamiennes affirment-elles de plus en plus leur rôle et leur position dans la période d’intégration internationale ?
Le monde ouvert et les facteurs technologiques favorisent un processus d'intégration profond et large. Le Vietnam prône l'intégration dans de nombreux domaines, notamment l'égalité des sexes et la protection des droits des femmes. Les femmes ont donc la possibilité de participer à ce processus, mais elles sont confrontées à de nombreux défis, tant objectifs que subjectifs.
Nous disons souvent que nous traversons une période d'incertitude pour le monde entier, pour chaque pays et pour chaque individu. Nous venons de traverser la pandémie de Covid-19 et avons été témoins de conflits militaires entre plusieurs pays, obligeant chaque pays, organisation, entreprise ou individu à revoir ses plans.
D'après mes observations, malgré certaines difficultés communes, les hommes exploitent mieux que les femmes les opportunités offertes par les politiques, les capitaux et les technologies. Le Vietnam a encore besoin de politiques et de ressources tenant compte des questions de genre pour créer les conditions permettant aux femmes de développer pleinement leur potentiel, de tirer parti des avantages et d'éviter les risques liés au processus d'intégration.
Pourquoi dis-je cela ? Participer à l'intégration requiert au moins certaines connaissances et compétences. Pour que les personnes acquièrent ces connaissances et compétences, l'État doit adopter des politiques sensibles au genre et allouer des ressources à la mise en œuvre de programmes de formation destinés aux femmes. De plus, des mécanismes spécifiques doivent permettre aux femmes d'accéder aux capitaux et aux technologies, et des espaces de participation doivent être créés.
Bien que le Vietnam affiche un taux de participation féminine élevé au marché du travail par rapport aux autres pays de la région, les femmes sont généralement peu qualifiées, ce qui entraîne une faible productivité du travail, de faibles revenus et une faible accumulation de capital. De plus, une grande partie des femmes subissent encore des violences conjugales de la part de leur partenaire ou doivent assumer des tâches domestiques non rémunérées avec peu de soutien familial. Par conséquent, les femmes peinent à profiter pleinement des opportunités offertes par le processus d'intégration.
Il faut cependant affirmer que la sous-exploitation des opportunités ne résulte pas de faiblesses inhérentes aux femmes. Des politiques spécifiques sont nécessaires pour renforcer les capacités, consolider les services de garde d'enfants et de personnes âgées ou promouvoir le rôle des hommes dans la prise en charge et l'éducation des membres de la famille.
Existe-t-il des critères pour les femmes modernes, Madame ?
Je pense qu'il est difficile d'établir des critères généraux pour toutes les femmes, car chaque personne a ses propres points de départ, capacités, objectifs et choix. Cependant, à mon avis, il est nécessaire de créer des opportunités égales pour les femmes afin qu'elles puissent participer à des programmes de formation dans différents domaines, notamment dans la diplomatie, la défense, la sécurité et les industries de haute technologie. Parallèlement, il est nécessaire d'introduire et de nommer des femmes à de nombreux postes de direction afin qu'elles participent davantage au processus d'intégration du pays.
Sur le plan personnel, l'ouverture d'esprit, l'acceptation de nouvelles perspectives et connaissances, la tolérance aux différences et le désir d'apprendre sont des qualités essentielles pour quiconque souhaite participer au processus d'intégration. Accepter les défis, disposer de plans de secours et maîtriser les risques sont également des exigences importantes pour tous, y compris pour les femmes à l'ère des nouvelles technologies.
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| La révolution industrielle 4.0 offre aux femmes de nombreuses informations pour saisir les opportunités. (Photo : Thu Ha) |
La révolution industrielle 4.0 offre aux femmes de nombreuses opportunités de développement complet en termes d'intelligence, de santé et de compétences. Pour ne pas devenir obsolètes, les femmes à l'ère des technologies doivent-elles aussi se renouveler ?
En réalité, la quatrième révolution industrielle fournit aux femmes davantage d'informations pour rechercher des opportunités, développer leurs capacités, consolider leurs réseaux et même coordonner leur travail. Les technologies de l'information modernes permettent aux femmes d'élargir leur sphère d'influence à moindre coût. La transformation numérique offre également aux femmes des opportunités pour mieux gérer leur travail.
Cependant, l'ère de l'intégration et du développement technologique, notamment des technologies de l'information, pose également de nombreux défis aux femmes. S'agissant encore des tâches ménagères, de la garde des enfants, du travail rémunéré ou de la participation à des activités sociales, ces emplois accaparent aujourd'hui une grande partie de leur temps et de leur énergie.
À l'ère de l'explosion de l'information, si elle n'est pas gérée correctement, l'information multidimensionnelle et toxique peut nuire à la santé mentale des femmes. Celles-ci sont confrontées à de nombreux types d'informations sexistes, comme l'éducation des enfants, la famille, la beauté, le développement des compétences et le développement des entreprises. Choisir les canaux d'information qui leur conviennent est complexe.
Sans parler des informations macroéconomiques, des lois et des politiques liées à la vie et au travail auxquelles les femmes ont accès et qu'elles traitent en permanence. Les informations et les images contenant des éléments de violence ou d'instabilité dans le monde ont également un impact significatif sur les femmes.
Par conséquent, si les femmes peuvent contrôler les informations stockées sur leurs ordinateurs ou leurs téléphones, cela leur sera très utile dans leur vie et leur travail. À l'inverse, si elles se laissent contrôler par l'information, cela affectera leur temps, leur santé et même leur capacité à saisir les opportunités qui se présentent à elles.
Pouvez-vous partager quelques expériences internationales en matière de promotion de la participation des femmes à l’intégration mondiale ?
Chaque pays a son propre programme pour garantir la participation égale des femmes à l'intégration internationale. Certains pays ont des politiques très spécifiques pour garantir une plus grande participation des femmes aux forums internationaux.
Par exemple, d'ici 2022, plusieurs pays, dont le Canada, la France, l'Espagne, la Suède, l'Allemagne, le Mexique, le Luxembourg et le Chili, ont adopté des politiques étrangères féministes. La Libye, les États-Unis, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni envisagent des politiques similaires. Certains de ces pays ont déjà adopté des plans d'action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité.
Le Vietnam a mené plusieurs discussions sur l'élaboration d'un plan d'action national pour les femmes, la paix et la sécurité. J'espère que ce plan sera bientôt adopté, témoignant ainsi de l'engagement du Vietnam en faveur de l'égalité des sexes et de la promotion des droits des femmes. Cela offrira aux femmes davantage d'opportunités de participer aux forums internationaux et régionaux.
Entre 2017 et 2022, 14 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont promulgué plusieurs lois réformatrices visant à accroître la participation des femmes au marché du travail. Ces réformes comprennent la suppression des restrictions au recrutement des femmes, le respect de l'égalité salariale, l'interdiction de la discrimination fondée sur le sexe dans l'accès au crédit et la protection des femmes contre le harcèlement sexuel au travail.
Ces initiatives politiques sont étroitement liées aux changements du droit de la famille et des systèmes de sécurité sociale et aux défis posés aux rôles traditionnels des sexes, permettant aux femmes de participer plus pleinement au processus d’intégration.
Le Vietnam a mis en œuvre des politiques similaires depuis de nombreuses années, mais elles doivent être évaluées et ajustées pour s’adapter à une économie mondiale de taille moyenne et à sa politique d’intégration économique profonde.
Merci!
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