Selon le VCCI, la limitation des coûts d’emprunt aura un impact sur les entreprises ainsi que sur la capacité à former des groupes économiques .
Dans ses commentaires au ministère des Finances sur le décret sur la gestion fiscale des entreprises ayant des transactions entre parties liées, la Fédération vietnamienne du commerce et de l'industrie (VCCI) a noté le plafond des coûts d'intérêt des transactions nationales.
On parle de sous-capitalisation lorsqu'une entreprise fonctionne principalement grâce à des capitaux empruntés et que le ratio capitaux empruntés/fonds propres est trop élevé. Limiter la sous-capitalisation contribuera à garantir la sécurité financière, évitant ainsi aux grandes entreprises de trop emprunter et de perdre facilement leurs liquidités.
Cependant, la VCCI estime que cette réglementation ne garantit pas le caractère raisonnable de la réglementation, ce qui a de nombreux impacts négatifs sur les entreprises vietnamiennes, en particulier les grandes entreprises. En effet, la situation de sous-capitalisation est courante et nécessaire dans la nouvelle phase d'industrialisation des pays en développement.
En réalité, dans les pays en développement qui s'industrialisent tardivement, la dynamique de croissance dépend fortement de la capacité à réduire les coûts de production grâce à l'accumulation de capital et à une gestion plus flexible. Par conséquent, les entreprises doivent largement recourir aux prêts et au soutien des prêteurs pour renforcer leur gouvernance, contribuant ainsi à réduire leurs coûts. Outre le manque de transparence des marchés financiers, les entreprises des pays en voie d'industrialisation tardive dépendent davantage des prêts que celles des pays en voie d'industrialisation précoce.
Par conséquent, l’application des règles anti-capital mince des pays développés doit être examinée plus attentivement dans le contexte du Vietnam.
D’autre part, les réglementations limitant les coûts des prêts ont également un impact négatif sur la formation de groupes économiques nationaux et encouragent ces groupes à investir dans des domaines risqués, selon la VCCI.
Généralement, lorsqu'une entreprise souhaite investir dans un secteur risqué, la société mère emprunte auprès de la banque, puis prête à la filiale. Il s'agit d'une transaction entre sociétés affiliées, soumise à la réglementation sur le plafonnement des charges d'intérêts.
Par conséquent, la VCCI a proposé que l'agence de rédaction modifie le texte dans le sens d'une exemption de l'obligation de respecter les réglementations sur la limitation des frais d'intérêt pour les transactions connexes entre entreprises nationales ayant le même taux d'imposition.
En outre, dans la proposition envoyée au ministère des Finances, la VCCI a également déclaré que la réglementation selon laquelle les frais d'intérêt des entreprises ayant des transactions entre parties liées ne peuvent pas dépasser 30 % du bénéfice net total des activités commerciales au cours de la période est déraisonnable.
La loi applique un taux fixe de 30 % sans permettre aux entreprises de justifier de ce coût selon le principe d'indépendance des transactions, contrairement aux autres types de transactions. Autrement dit, même lorsque les entreprises ont des coûts d'intérêt tout à fait normaux par rapport au niveau général du marché, et que les parties ne montrent aucun signe de hausse ou de baisse des taux d'intérêt pour transférer des bénéfices, des coûts raisonnables ne peuvent être comptabilisés dans le calcul de l'impôt.
Selon la VCCI, en raison des fluctuations macroéconomiques, les taux d'intérêt ont récemment fortement augmenté, entraînant une hausse des charges d'intérêts de nombreuses entreprises dépassant les 30 %. Ces dernières doivent néanmoins verser à leur banque les charges d'intérêts supérieures à 30 %, mais celles-ci ne sont pas déductibles de l'impôt sur les sociétés. Par conséquent, de nombreuses entreprises, malgré des pertes importantes dues à la forte hausse des charges d'intérêts, doivent néanmoins payer l'impôt sur les sociétés à l'État.
Le ministère des Finances a récemment proposé de modifier le règlement afin d'exclure la détermination des liens d'affiliation lorsque la banque ne participe pas à la gestion, au contrôle, à l'apport en capital ou à l'investissement de l'entreprise emprunteuse. Autrement dit, l'entreprise ne peut être soumise au plafond de coût de 30 % si la banque emprunteuse ne gère, ne contrôle ni n'apporte de capital.
Selon le VCCI, cela permet de définir plus clairement la nature de la relation et d'éliminer les lacunes. Cependant, cette approche ne résoudra pas tous les cas.
Par exemple, dans les cas où les banques et les entreprises emprunteuses ont des relations de gestion, de contrôle et d’apport en capital, mais où les transactions de prêt avec des taux d’intérêt appropriés sont toujours contrôlées par le seuil de 30 %, cela n’est pas vraiment cohérent avec l’objectif fondamental du décret, qui est de lutter contre les prix de transfert.
Dans le cas ci-dessus, les deux parties n'ont pas modifié le taux d'intérêt pour fausser le prix ; la transaction a néanmoins respecté le principe d'indépendance. Il est déraisonnable de ne pas calculer des frais d'intérêt supérieurs à 30 % dans une transaction respectant ce principe.
Par conséquent, la VCCI a proposé que le ministère des Finances modifie la réglementation afin de permettre aux entreprises de prouver que leurs opérations de prêt sont fondées sur le principe de l'indépendance, en déclarant et en compilant des documents permettant de les comparer à d'autres opérations de prêt ou au niveau des taux d'intérêt du marché. Si cette opération est conforme au principe de l'indépendance, l'entreprise peut déduire toutes les dépenses imposables, même si elles dépassent 30 %. Selon la VCCI, certains pays appliquent également ce principe.
Le ministère des Finances devrait recueillir des commentaires sur le projet de décret au premier trimestre 2024 afin de les soumettre au gouvernement pour promulgation des amendements au troisième trimestre de la même année. Auparavant, l'Association immobilière de Hô-Chi-Minh-Ville (HoREA) avait également proposé au ministère des Finances de supprimer le plafond de 30 % sur les charges d'intérêts, le jugeant inutile. L'HoREA estime que ce plafond sur les charges d'intérêts ne devrait être contrôlé que pour les entreprises étrangères effectuant des transactions entre parties liées et non encore soumises à l'impôt minimum mondial.
Duc Minh
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