De nombreux exercices
Selon l'annonce de l'Administration de la sécurité maritime de Chine, l'armée du pays a mené un grand exercice militaire en mer de l'Est, qui s'est déroulé du 29 juillet au 2 août.
La zone d'exercice s'étend de l'île de Hainan à une partie de la mer de l'Est, incluant les îles Paracels vietnamiennes et le banc Macclesfield, un récif situé à environ 75 milles nautiques des îles Paracels. Pendant l'exercice, la Chine interdit aux navires d'y pénétrer. La zone d'exercice est assez vaste, mais la Chine n'a pas encore officiellement annoncé son contenu.
La frégate Suining (551) se déplace derrière la frégate Mianyang (528) lors d'un exercice en juillet.
Par ailleurs, le Global Times, journal affilié au Quotidien du Peuple, a rapporté le 30 juillet que le porte-avions chinois Shandong venait de mener une série d'exercices qui « ont permis de nouvelles avancées ». Selon le Global Times, une vidéo accompagnant le communiqué de presse montrait au moins six navires de guerre supplémentaires, dont un destroyer de type 055, deux destroyers de type 052D, deux frégates de type 054A et un navire de soutien escortant le porte-avions Shandong au sein du groupe aéronaval chargé de mener l'opération susmentionnée.
Le journal cite des experts chinois affirmant que le Shandong pourrait bientôt entamer une nouvelle expédition au large au-delà de la première chaîne d'îles. Le passage de cette première chaîne impliquerait l'approche du Pacifique occidental, une zone où la marine chinoise a récemment cherché à étendre ses activités, notamment en déployant des porte-avions pour des exercices.
Récemment, le Global Times a également publié quelques images de l'exercice de deux navires de guerre porteurs de missiles, la frégate Mianyang (Type 053H3) et la frégate Suining (Type 056A), qui venaient de terminer un exercice à la mi-juillet.
Le journal n'a pas fourni d'informations sur la zone d'exercice, mais a indiqué que les deux frégates faisaient partie de la flotte du Commandement du théâtre Sud de l'armée chinoise. Ce commandement est la force responsable des opérations couvrant l'ensemble de la mer de l'Est. D'après les images ci-dessus, l'exercice comprenait également le lancement de drones depuis des frégates. Le même jour, le 30 juillet, le portail d'information électronique de la Commission militaire centrale de Chine a publié une image du chasseur multirôle J-10 du Commandement du théâtre Sud qui venait de mener un exercice, sans préciser la zone d'exercice. Ces dernières années, la Chine a fréquemment déployé des J-10 en mer de l'Est.
Sortie de drone sur la frégate Mianyang lors d'un exercice en juillet
Le sens caché de Pékin
L'exercice, qui s'est déroulé du 29 juillet au 2 août, s'est déroulé dans un contexte de nombreuses opérations militaires continues menées par la Chine, les États-Unis et leurs alliés en mer de Chine méridionale et dans les eaux adjacentes. Il y a près de trois ans, en août 2020, au milieu de ces opérations militaires, la Chine avait également mené un exercice impliquant une vaste zone de blocus. Concernant cet exercice, le 26 août 2020 au soir, le South China Morning Post a rapporté que le même jour, la Chine avait tiré deux missiles balistiques antinavires, dont des Dong Feng 21 (DF-21) et des Dong Feng 26 (DF-26), en direction de la mer de Chine méridionale. Ces deux missiles auraient visé des cibles situées entre l'île de Hainan et les îles Paracels.
Doté d'une portée allant jusqu'à 4 000 km et capable d'emporter des ogives nucléaires, le DF-26 existe également en version destinée à attaquer les porte-avions. Pékin l'a donc présenté sous des noms tels que « anti-navire tueur » et « anti-porte-avions tueur ». Le DF-21 a une portée d'environ 1 800 km et les médias d'État chinois ont décrit la version DF-21D comme le premier missile balistique anti-navire au monde, ou « anti-porte-avions tueur ».
En réponse à Thanh Nien , M. Carl O. Schuster (ancien directeur des opérations du Joint Intelligence Center - Pacific Command de la marine américaine et enseignant actuellement à l'Université d'Hawaï - Pacifique sur les relations internationales et l'histoire) a un jour souligné : « Les missiles balistiques anti-navires font partie de la stratégie de blocus et d'anti-accès de la Chine (A2/AD) pour pousser les États-Unis hors du Pacifique occidental ».
Ainsi, alors que Washington multiplie les activités de navires de guerre dans la région, les tirs de missiles DF-21, DF-26 ou anti-navires sont perçus comme un message dissuasif de la part de Pékin.
Un général américain révèle comment traiter avec la Chine dans le Pacifique
L'AFP a cité le 31 juillet le général de division Joseph Ryan, commandant de la 25e division d'infanterie, forte de 12 000 hommes, sur l'île d'Oahu, dans l'Etat d'Hawaï (Etats-Unis), révélant comment traiter avec la Chine dans le Pacifique.
M. Ryan a déclaré que Pékin disposait d'un avantage « très clair » dans la région, citant le développement de ses défenses militaires, ses capacités de missiles longue portée et sa capacité à déployer facilement des forces et du matériel dans le Pacifique. À l'inverse, en cas de conflit, les États-Unis et leurs alliés devraient naviguer dans les eaux internationales ou dans des zones sous la souveraineté de plusieurs pays, nécessitant leur autorisation et mobilisant des moyens aériens, terrestres et maritimes.
Par conséquent, les États-Unis s’appuieront sur leurs alliés au lieu d’étendre leurs forces pour contrer toute menace militaire de la Chine dans le Pacifique.
Faculté des lettres
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