Pêche à Bung Binh Thien
Par un après-midi de juin, le soleil n'était pas encore couché, mais le vent soufflait régulièrement sur l'eau. Bung Binh Thien n'était pas aussi bruyant que je l'avais imaginé, ni trop calme. Sur une petite embarcation, M. Vo Van So (habitant du hameau de Dong Ky, commune de Quoc Thai) me parlait avec un fort accent occidental. « À cette saison, il y a beaucoup de vent, l'eau est un peu boueuse. Quand le vent s'arrête, l'eau redevient claire. »
J'ai posé des questions sur la saison des inondations. Mme Nguyen Thi Tuyet Lan (près du pont C3) m'a répondu : « Cet étang est propre, non pollué. Les poissons Linh, Thieu et les perches y vivent également bien. »
Outre le doux changement de couleur de l'eau, le plus impressionnant lors de l'observation de Bung Binh Thien est la façon dont les habitants s'attachent au lac chaque jour pour y vivre. La nature change, et la vie ici aussi.
J'ai rencontré M. Duong Van Y (un pêcheur du hameau de Bung Binh Thien), qui retire les casiers depuis près de 20 ans. Il m'a expliqué que ce métier lui avait été transmis par son grand-père, depuis trois générations. « Nous installons les casiers, déposons les appâts, ajoutons de la nourriture pour attirer les poissons, et attendons qu'ils soient nombreux pour les retirer. Parfois, nous attrapons des poissons linh, que nous pouvons diviser et en obtenir quelques centaines. Parfois, nous perdons de l'argent, et chacun reçoit très peu », a-t-il expliqué.
L'histoire de M. Y n'est pas unique. Ici, chacun a sa saison et sa profession, mais pas d'emploi stable. Après avoir déchargé les radeaux, certains partent transporter des passagers, d'autres travaillent comme ouvriers du bâtiment, porteurs, peu importe leur métier. La vie autour du village n'est pas aisée, mais elle suffit à survivre avec un travail acharné.
Bung Binh Thien, avec sa couche d'alluvions qui teinte discrètement la surface du lac, n'est pas toujours d'une beauté éclatante. La beauté ici ne réside pas dans les photos corrigées ni dans les slogans promotionnels. Elle transparaît dans les simples paroles des pêcheurs, dans le repas de linh braisé sur le radeau, dans le rythme soutenu des rames dans l'après-midi venteux…
Une région lacustre, mille et une façons de gagner sa vie. Quiconque y vit, riche ou pauvre, laisse une part de sa vie dans l'eau qui change silencieusement de couleur au rythme de la nature. Et c'est peut-être là le plus beau d'une terre qui, sans ostentation, parvient néanmoins à émouvoir ceux qui sont partis au loin.
BICH GIANG
Source : https://baoangiang.com.vn/bung-binh-thien-mua-nuoc-chuyen-mau-a423324.html
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