Les géants mondiaux de la technologie sont soumis à un examen plus strict de la part de l'UE après l'adoption cette semaine de la loi sur les marchés numériques.
La Commission européenne a publié une liste de « six gardiens », qui comprend des noms avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 7,5 milliards d’euros (8 milliards de dollars) ou 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le bloc : Amazon, Alphabet (Google), Apple, Microsoft, Meta (Facebook) et ByteDance.
Les entreprises figurant sur la liste ont six mois pour se conformer aux nouvelles réglementations, notamment en interdisant aux utilisateurs de supprimer tout logiciel ou application préinstallé et en facilitant la fourniture de services par les partenaires sur la plateforme.
« Nous attendons des entreprises qu'elles se conforment aux nouvelles règles, faute de quoi les amendes pourraient atteindre 10 % du chiffre d'affaires mondial », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur. Les amendes pourraient atteindre 20 % si les entreprises persistent à ne pas se conformer.
L'UE est confiante dans les sanctions du nouveau règlement, affirmant qu'elle dispose de « outils suffisants, n'excluant même pas la possibilité de démanteler les grandes entreprises technologiques » mais espère ne pas avoir à recourir à des mesures fortes.
Parallèlement, Microsoft et Apple affirment que leurs services, Bing et iMessage, ne sont pas couverts par le Digital Markets Act. L'UE a mis en place un groupe de travail chargé d'examiner, au cours des cinq prochains mois, si les services des deux géants technologiques sont équitables.
Ces dernières années, l’Europe a de plus en plus resserré sa gestion des entreprises technologiques, suscitant des critiques selon lesquelles l’UE est « anti-américaine » parce que la plupart des grandes entreprises technologiques ont leur siège social dans la plus grande économie du monde.
« Les entreprises performantes, européennes ou non, peuvent rejoindre notre marché numérique, bien plus vaste que le marché unique des États-Unis. C'est très attractif et toutes les entreprises en bénéficient », a déclaré Breton à CNBC.
Outre la loi sur les marchés numériques, l'UE a également adopté la loi sur les services numériques, qui rend les plateformes en ligne juridiquement responsables du contenu qu'elles publient. Le non-respect de cette loi peut entraîner de lourdes amendes, voire une interdiction d'exercer dans l'UE.
Certaines entreprises technologiques ont déjà été soumises à un test de résistance avant l'entrée en vigueur des nouvelles règles. Platform X (anciennement Twitter), par exemple, a dû lutter contre la diffusion de contenus illégaux et de fausses informations sur le réseau social.
Amazon Marketplace, Apple AppStore, Instagram, TikTok et GoogleSearch font partie des 19 plateformes en ligne qui doivent se conformer à des règles strictes, tandis que d'autres entreprises, dont Netflix et Airbnb, pourraient être ajoutées à la liste dans les temps à venir.
(Selon CNBC, Reuters)
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