La hausse du dollar américain fait baisser les prix du pétrole

Prix mondiaux du pétrole

À la fin de la séance de négociation du 18 mai, les prix du pétrole ont chuté d'environ 1% après que de solides données économiques américaines ont poussé le dollar à un sommet de deux mois en raison des attentes selon lesquelles la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait augmenter les taux d'intérêt à la mi-juin.

Selon Reuters , le prix du Brent pour livraison en juillet a chuté de 1,10 $, soit 1,4 %, à 75,86 $ le baril. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a chuté de 97 cents, soit 1,3 %, à 71,86 $ le baril.

Un dollar américain fort affecte la demande de pétrole en rendant le carburant plus cher pour les détenteurs d’autres devises.

L'inflation américaine ne semble pas ralentir suffisamment vite pour permettre à la Fed de suspendre sa campagne de hausse des taux qui a commencé il y a plus d'un an, selon la présidente de la Fed de Dallas, Lorie Logan, et le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard.

Le gouverneur de la Fed et vice-président désigné, Philip Jefferson, a également déclaré le 18 mai que même si l'inflation ralentissait, il était encore trop tôt pour ressentir pleinement l'impact de ces hausses rapides des taux.

Le président de la Fed, Jerome Powell, doit s'exprimer aujourd'hui (19 mai). Les investisseurs s'attendent à ce que M. Powell actualise son point de vue sur la possibilité d'une pause ou d'une poursuite de la hausse des taux d'intérêt, en se basant sur les données économiques agrégées de la dernière réunion de la Fed, début mai.

La hausse des taux d'intérêt accroît les coûts d'emprunt et pourrait ralentir l'économie et réduire la demande de pétrole. Ce qui est une bonne nouvelle pour l'économie est désormais une mauvaise nouvelle pour les perspectives de la demande de brut, car la reprise économique obligera la Fed à « tuer » l'économie, a déclaré Edward Moya, analyste de marché senior chez OANDA, société de données et d'analyse.

Dans un rapport publié le 18 mai, ANZ Research a souligné que les données économiques américaines d'avril ainsi que l'optimisme concernant les négociations sur le plafond de la dette ont renforcé les attentes du marché pour une nouvelle hausse des taux d'intérêt.

Le 17 mai, le président américain Joe Biden et le député républicain Kevin McCarthy avaient souligné leur détermination à parvenir à un accord pour relever le plafond de la dette de 31 400 milliards de dollars car, selon la vice-présidente américaine Kamala Harris et la principale conseillère économique de Biden, Lael Brainard, un défaut de paiement pousserait l'économie vers la récession.

Dans le même temps, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, a déclaré que la BCE devra continuer à augmenter les taux d'intérêt pour ramener l'inflation à son objectif à moyen terme de 2 %, même si la plupart des mesures de resserrement ont été mises en œuvre.

La chute des actions des grandes entreprises chinoises, premier importateur mondial de pétrole, a également pesé sur les prix du pétrole, après que la croissance de la production industrielle et des ventes au détail dans le pays a été inférieure aux prévisions, ce qui suggère que la reprise économique perd de son élan.

Un autre facteur susceptible de freiner la demande de pétrole est l'incendie survenu à la raffinerie de Salina Cruz, propriété de la compagnie pétrolière publique mexicaine Pemex. Les travailleurs ont été évacués, personne n'a été blessé et l'incendie est maîtrisé.

Du côté de l'offre, les exportations de pétrole brut de l'Arabie saoudite ont augmenté d'environ 1 % pour atteindre 7,52 millions de barils par jour en mars par rapport au mois précédent, selon les données de JODI. Cependant, Kpler et Petro Logistics ont indiqué que les exportations saoudiennes pourraient avoir diminué en mai en raison des réductions volontaires de production du royaume et d'autres membres de l'OPEP+.