 |
| Les relations entre les États-Unis et la Chine sont en déclin depuis un certain temps, Washington se plaignant des pratiques commerciales et monétaires de Pékin. (Source : Reuters) |
Le 28 juin, le président chinois Xi Jinping a promulgué une nouvelle loi qui autorise le pays à riposter aux sanctions croissantes imposées par les États-Unis et leurs alliés. Cette nouvelle loi de politique étrangère fournit un cadre juridique permettant à la Chine de prendre des mesures contre les entreprises et les pays qu'elle estime punissables. Elle entre en vigueur le 1er juillet.
« Le 28 juin, l'Assemblée législative suprême chinoise a adopté la loi sur les relations extérieures, marquant ainsi une étape importante. Il s'agit de la première loi complète et fondamentale sur les relations extérieures visant à combler les lacunes de la politique étrangère », a rapporté le Global Times , porte-parole du Parti communiste chinois.
La loi a été promulguée dans un contexte de nouveaux défis dans les relations extérieures, d’autant plus que la Chine est fréquemment confrontée à des ingérences extérieures dans ses affaires intérieures avec des sanctions unilatérales de l’Occident.
Les États-Unis renforcent les sanctions
Ce n’est un secret pour personne que les relations entre les États-Unis et la Chine sont en déclin depuis un certain temps, Washington se plaignant des pratiques commerciales et monétaires de Pékin.
Par exemple, les États-Unis accusent souvent la Chine de manipuler sa monnaie – c'est-à-dire de maintenir un yuan faible – pour obtenir un avantage commercial. Le déficit commercial avec la première économie d'Asie était un sujet clé soulevé à plusieurs reprises par l'ancien président américain Donald Trump.
Washington s'inquiète également du vol de secrets technologiques par Pékin. En octobre 2022, le président américain Joe Biden a annoncé une série d'interdictions d'exportation radicales qui interdisent aux entreprises chinoises d'acheter des puces électroniques avancées et des équipements connexes aux États-Unis.
La proximité croissante des États-Unis avec l’Inde est également perçue dans le même esprit que la plus grande économie du monde espère utiliser cette nation d’Asie du Sud comme contrepoids à la montée en puissance de la nation d’Asie du Nord-Est.
La pandémie de Covid-19 a poussé de nombreux pays, en particulier les États-Unis, à élaborer de plus en plus de stratégies pour atténuer les risques liés à leurs relations avec la Chine.
Cependant, c’est plus facile à dire qu’à faire.
En réalité, au cours des trois dernières décennies, la Chine est devenue l'usine du monde. Délocaliser des usines hors de la deuxième économie mondiale n'est pas chose aisée, car il n'existe pas de solution de remplacement immédiate.
Peu de pays peuvent se targuer d'infrastructures humaines et matérielles comparables à celles de la Chine. S'éloigner des usines du monde, même pour des raisons géopolitiques et de politique étrangère, aura un coût.
La réponse de la Chine
Sans surprise, Pékin a critiqué à plusieurs reprises les interdictions et restrictions imposées par Washington, tout en rejetant les accusations d'espionnage industriel et de manipulation monétaire présumée. La Chine plaide également en faveur d'un ordre économique mondial plus ouvert.
L'attitude et les actions de Pékin sont devenues de plus en plus affirmées, d'autant plus que la confrontation économique avec Washington s'est également étendue à des questions territoriales telles que Hong Kong et Taiwan.
Par exemple, le 27 juin, lors de son discours à la 14e réunion annuelle du Forum économique mondial à Tianjin – également connu sous le nom de Davos d'été –, le Premier ministre chinois Li Qiang a averti les puissances occidentales que les efforts déployés par le pays pour « atténuer les risques » pourraient entraîner une fragmentation des chaînes d'approvisionnement mondiales. Il a déclaré que les gouvernements ne devraient pas « outrepasser leurs limites » en incitant les entreprises à quitter la Chine.
« Nous devons nous opposer à la politisation des questions économiques et travailler ensemble pour maintenir la stabilité, la fluidité et la sécurité de la chaîne industrielle et d'approvisionnement mondiale, afin d'apporter les fruits de la mondialisation aux différents pays et groupes de personnes de manière plus équitable », a souligné le dirigeant chinois.
Selon le Quotidien du Peuple , la nouvelle loi implique que : « La Chine a le droit de prendre les contre-mesures nécessaires conformément à la loi contre les actes qui violent le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales et mettent en danger la souveraineté, la sécurité et les intérêts nationaux de la Chine. Pékin formulera des lois et des règlements administratifs, établira des systèmes et mécanismes de travail correspondants, renforcera la coordination entre les départements et établira et mettra en œuvre les contre-mesures et restrictions pertinentes. »
« Pour la première fois, la loi énonce clairement l'objectif, les conditions et l'orientation politique de l'application du droit chinois dans les relations étrangères, et stipule les principes des contre-mesures et des restrictions contre les pays, les individus ou les organisations étrangers », a déclaré Huang Huikang, professeur à l'Institut de droit international de l'Université de Wuhan, au Global Times.
Pékin a également pris des mesures telles que l’interdiction pour les entreprises nationales d’acheter des produits de Micron Technology Inc, un fabricant de puces américain.
La Chine espère dépasser les États-Unis en tant que première économie mondiale et superpuissance technologique, mais Pékin ne peut pas se permettre d’abandonner son contrôle actuel en tant que centre névralgique de la production mondiale.
La nouvelle loi devrait permettre à la Chine de répondre plus fermement aux actions américaines.
Source
Comment (0)