Journaliste (PV) : Pourriez-vous nous parler un peu des impacts récents du changement climatique sur Ninh Binh ainsi que des tendances de ces impacts dans le futur ?
Camarade Nguyen Tien Dung : Le changement climatique est l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui, en raison de sa complexité et de son impact croissant à l'échelle mondiale. On peut affirmer que le changement climatique a eu, a et aura un impact sur presque tous les aspects de la vie sociale.
Dans la province de Ninh Binh, le changement climatique a eu récemment des conséquences notables. La hausse des températures mondiales a entraîné une élévation du niveau de la mer, affectant considérablement les zones côtières et les principaux réseaux fluviaux de Ninh Binh, tels que Gia Vien, Kim Son et Nho Quan. Ces dix dernières années, l'intrusion d'eau salée s'est aggravée, pénétrant non seulement plus profondément dans les champs, mais aussi plus longtemps. Sur la zone côtière de Kim Son, l'intrusion d'eau salée a empiété sur 20 à 30 km dans les embouchures du fleuve Day et sur 10 à 15 km dans celles du fleuve Vac.
Selon les statistiques de 2010 à aujourd'hui, la plupart des localités de la province ont connu des sécheresses pendant la période d'irrigation du riz d'hiver à printemps, en particulier dans les districts de Nho Quan et de Gia Vien, et dans la ville de Tam Diep. Les zones de sécheresse et de pénurie d'eau représentent en moyenne 15 à 20 % des superficies cultivées. De plus, dans la province de Ninh Binh, des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des chaleurs intenses prolongées ou de la grêle, sont également fréquents.
Il est évident que le changement climatique peut modifier les régimes pluviométriques et le volume d'eau, perturbant ainsi le système d'irrigation de Ninh Binh. Les variations des précipitations et des saisons des pluies peuvent accroître le risque d'inondations ou de sécheresses, rendant difficile la gestion et l'utilisation des ressources en eau dans la région. Au cours des 30 dernières années, les communes situées dans les zones de déviation et d'évacuation des crues des districts de Nho Quan et de Gia Vien ont subi 15 déviations des crues, la zone droite de Hoang Long 10 fois, et les communes situées hors de la digue ont été inondées chaque année, ce qui a eu de lourdes conséquences sur la vie économique des habitants de la région.
De plus, le changement climatique affecte les écosystèmes, la flore et la faune ; impacte négativement la production agricole ; affecte les ressources en eau ; affecte les écosystèmes forestiers ; affecte les ressources foncières... L'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes a également un certain impact sur les activités touristiques et les festivals, notamment en début d'année...
PV : Monsieur, face aux évolutions de plus en plus complexes du changement climatique, quelles solutions concrètes la province de Ninh Binh a-t-elle dû apporter pour y répondre ?
Camarade Nguyen Tien Dung : Ces derniers temps, la province a mis en œuvre un certain nombre de solutions concrètes pour minimiser les impacts et renforcer la résilience. En termes de leadership et de direction, tous les échelons, secteurs et localités ont prêté attention à la réponse au changement climatique ; ont demandé aux unités sous leur direction de renforcer la coordination pour la mise en œuvre de l'intégration des activités de réponse au changement climatique dans les activités de gestion spécialisées ; ont élaboré des solutions proactives pour prévenir, éviter et atténuer les catastrophes naturelles, et s'adapter au changement climatique ; ont préparé des plans et des conditions pour prévenir, éviter et atténuer les catastrophes naturelles, et ont géré proactivement les scénarios les plus défavorables affectant la production, la vie des populations et assurant la défense et la sécurité nationales.
Les actions de propagande, de diffusion, d'éducation juridique, de sensibilisation et de responsabilisation en matière de protection de l'environnement, de prévention et de contrôle des catastrophes naturelles et de réponse au changement climatique ont été renforcées. Les districts et les villes ont révisé, complété et ajusté la planification du développement des secteurs, des domaines et du développement socio-économique de la région ; ils ont activement élaboré et mis en œuvre des projets et des tâches visant à s'adapter proactivement au changement climatique dans les zones côtières et à prévenir les catastrophes naturelles dans les zones montagneuses, telles que : la plantation de mangroves pour protéger les zones côtières de l'érosion ; la construction d'un système de digues, de remblais et d'écluses, la mise en place d'un système de surveillance et d'alerte en cas de crues soudaines et de glissements de terrain ; la planification et la construction de centrales électriques flexibles au gaz liquéfié, d'éoliennes et de valorisation énergétique des déchets, etc.
La province s'est également attachée à protéger et à restaurer les ressources en eau, notamment en maintenant l'équilibre des réservoirs, en contrôlant la pollution de l'eau et en construisant des systèmes de collecte et de stockage des eaux de pluie. Elle a également encouragé la protection et la restauration des forêts et limité la déforestation illégale. Parallèlement, elle a mis en œuvre des programmes de formation, d'encadrement et de soutien pour améliorer la résilience des agriculteurs au changement climatique, notamment en leur fournissant des connaissances sur les méthodes agricoles durables, l'utilisation efficace des ressources en eau et l'application de technologies à la production agricole, à la protection de l'environnement et à l'adaptation au changement climatique. Elle a investi dans la mise en place d'un système de surveillance, d'alerte et d'intervention pour les incidents et catastrophes liés au changement climatique, tels que les inondations et les sécheresses, afin de fournir des alertes précoces et de mettre en place des mesures d'intervention efficaces pour minimiser les pertes et les risques pour la communauté.
D'autre part, afin de promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables, la province encourage l'utilisation d'énergies renouvelables telles que l'énergie solaire et l'énergie éolienne, contribuant ainsi à réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Il convient de rechercher, de sélectionner et d'introduire activement de nouvelles variétés végétales et animales adaptées aux conditions naturelles de la province ; de convertir avec souplesse la structure des plantes et des animaux ; d'appliquer des technologies de pointe à la production, d'appliquer des procédés biologiques performants, dans une optique d'amélioration de la productivité et d'économie des ressources ; et d'étudier et d'évaluer les principales sources d'émissions dans la région.
PV : Beaucoup pensent que le plus important est la participation de la communauté et qu’il faut, en outre, s’appuyer sur les savoirs autochtones pour trouver des solutions d’adaptation au changement climatique. Quel est votre avis sur cette question ?
M. Nguyen Tien Dung : Il est vrai que la participation communautaire et l'utilisation des savoirs autochtones sont essentielles pour répondre au changement climatique. La participation communautaire permet de garantir que les solutions sont adaptées aux besoins et aux situations spécifiques de chaque localité, créant ainsi un engagement et un consensus dans la mise en œuvre des mesures d'intervention. L'utilisation des savoirs autochtones est un facteur important dans l'élaboration de solutions d'adaptation au changement climatique. Chaque zone géographique présente des caractéristiques propres et des problématiques différentes liées au changement climatique.
Le recours aux savoirs autochtones permet de mieux comprendre les impacts spécifiques et les solutions géographiquement adaptées. De plus, il favorise l'adhésion et l'acceptation des communautés locales.
Chaque communauté et territoire possède une diversité de cultures, de connaissances et de technologies. L'utilisation et la combinaison de ces ressources pour répondre au changement climatique renforcent la capacité d'adaptation et la créativité pour trouver des solutions efficaces. S'appuyer sur des solutions externes sans exploiter le potentiel interne de la communauté et du territoire peut rendre difficile la mise en œuvre et la pérennité des mesures de réponse.
En résumé, la participation communautaire et l’utilisation des connaissances autochtones contribuent à garantir la durabilité et l’efficacité des mesures de réponse et à créer un consensus et un engagement pour atténuer les impacts du changement climatique.
Journaliste : On peut dire que le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer sont des tendances inévitables auxquelles nous devons nous adapter. En tant qu’organisme permanent de conseil dans ce domaine, comment le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement continuera-t-il à conseiller et à planifier des actions pour répondre à ce problème, Monsieur ?
M. Nguyen Tien Dung : En tant qu'organisme permanent de conseil sur le changement climatique, le Département des ressources naturelles et de l'environnement de Ninh Binh continuera de conseiller la province pour orienter et renforcer la coordination, d'exhorter les départements et les branches à mettre en œuvre efficacement le Plan d'action pour répondre au changement climatique approuvé par le Comité populaire provincial pour la période 2021-2030, avec une vision jusqu'en 2050. Dans le même temps, conseiller au Comité populaire provincial d'évaluer les résultats de la mise en œuvre du Plan d'action pour répondre au changement climatique pour cette période et d'élaborer et de mettre à jour des scénarios de changement climatique pour la province de Ninh Binh sur la base des derniers scénarios de changement climatique et d'élévation du niveau de la mer annoncés par le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement.
L'accent est mis sur l'enquête, l'inventaire, l'établissement de statistiques, l'inventaire des gaz à effet de serre, l'établissement d'un inventaire des installations émettant des gaz à effet de serre et la mise en œuvre d'activités visant à réduire ces émissions dans la province. Le renforcement de la résilience comprend l'investissement dans les infrastructures de prévention des inondations, le renforcement des systèmes d'alerte aux inondations, la protection de la biodiversité et des mangroves ; le développement de solutions d'adaptation dans l'agriculture, les transports, les zones urbaines, le tourisme et d'autres secteurs. La protection et la restauration des écosystèmes tels que les forêts, les zones de conservation de la biodiversité et les réserves de biosphère sont essentielles pour minimiser les impacts du changement climatique et de l'élévation du niveau de la mer. Le renforcement de la propagande, la sensibilisation et la cohésion au sein de la communauté incitent à agir pour minimiser ces impacts.
Parallèlement à cela, il est nécessaire de renforcer et de mobiliser les ressources d’investissement pour répondre au changement climatique ; de se concentrer sur l’investissement dans la recherche et l’application de la science et de la technologie pour répondre au changement climatique, en se concentrant sur la bonne exécution des tâches scientifiques et technologiques ; de donner la priorité aux activités pour répondre au changement climatique, aux activités visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à s’adapter au changement climatique, au traitement de l’environnement et à l’atténuation des catastrophes naturelles…
PV : Merci beaucoup, camarade !
Song Nguyen (interprété)
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