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| La reprise économique de la Chine reste semée d'embûches. (Source : Shutterstock) |
Le gouvernement chinois intensifie une série de mesures pour stimuler l'économie. Les dirigeants se sont engagés à « ajuster et optimiser en temps opportun les politiques » pour le secteur immobilier en difficulté, tout en favorisant un emploi stable, objectif stratégique. Le Politburo a également annoncé des engagements visant à stimuler la demande intérieure et à gérer les risques d'endettement locaux.
Les 24 principaux dirigeants chinois ont également déclaré qu'ils mettraient en œuvre une politique « contracyclique » et suivraient principalement une politique monétaire prudente et une politique budgétaire proactive.
Trois chocs
Le 25 juillet, Xinhua a cité un rapport d'une réunion du Politburo chinois présidée par le président Xi Jinping, affirmant que la deuxième plus grande économie du monde est confrontée à de nombreux nouveaux défis, principalement en raison de la baisse de la demande intérieure, des difficultés dans les opérations de nombreuses entreprises, des risques cachés dans des secteurs clés et d'un environnement complexe à l'étranger.
Les responsables chinois affirment que la transition de la phase de prévention de la pandémie de Covid-19 à la normale s'est déroulée en douceur, mais que la reprise économique reste un processus épineux.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 6,3 % au deuxième trimestre 2023, ce qui est inférieur aux attentes du marché qui tablaient sur une augmentation de 7,3 %.
Sur une base trimestrielle, la production économique a progressé de 0,8 %, soit un ralentissement par rapport à la hausse de 2,2 % enregistrée au cours des trois premiers mois de l'année. Parallèlement, le taux de chômage des jeunes a atteint un niveau record de 21,3 % en juin 2023.
Parallèlement, les investissements en actifs fixes n'ont augmenté que de 0,4 % en juin 2023 par rapport à mai, en raison de la faiblesse du secteur immobilier. La production industrielle a augmenté de 0,7 %.
Le Parti communiste chinois a fixé un objectif de croissance de 5 % pour 2023, inférieur à la normale et assez modeste pour un pays dont le PIB a enregistré une croissance annuelle moyenne de 9 % depuis l’ouverture de son économie en 1978.
« Les dirigeants du pays sont clairement inquiets », a déclaré Julian Evans-Pritchard, responsable de l'économie chinoise chez Capital Economics.
Selon M. Rory Green, responsable de la recherche sur la Chine et l'Asie à la TS Lombard Bank, l'économie chinoise souffre toujours de trois chocs simultanés, dont l'après-Covid-19, le secteur immobilier en difficulté et une série de changements réglementaires liés à la vision de la « prospérité partagée ».
TS Lombard prévoit que la deuxième économie mondiale se stabilisera d'ici fin 2023. Cependant, l'économie entre dans une période de restructuration à long terme, même si l'on ne se trouve pas encore dans un scénario de « stagflation » à la japonaise. Pékin devrait atteindre une croissance annuelle moyenne du PIB proche de 4 % grâce à ces vents contraires structurels.
La Chine reste le plus grand marché de consommation au monde, mais un ralentissement de la croissance pourrait rendre le pays « un peu moins attractif » pour les entreprises étrangères, a déclaré Rory Green, et accélérer le découplage du pays avec l’Occident en termes d’investissement et de flux de production.
Nouvelle version
Alors que la Chine restructure son économie pour réduire sa dépendance au secteur immobilier, l’économie mondiale en ressentira les effets les plus immédiats.
La reprise économique post-Covid-19 en Chine a été différente de celle des autres grandes économies. Aux États-Unis et en Europe, la consommation a bondi après la réouverture, grâce aux mesures de soutien massives mises en place par les gouvernements pendant la pandémie. Le chômage a baissé et l'inflation a grimpé en flèche, en partie sous l'effet de la guerre russo-ukrainienne, qui a fait grimper les prix mondiaux des matières premières.
En Chine, en revanche, l'inflation était de 0 % en juin 2023. Ce taux d'inflation est encore plus faible qu'au Japon, un pays considéré depuis de nombreuses années comme un exemple typique de stagnation économique et de déflation.
La deuxième économie mondiale joue un rôle essentiel dans l’emploi et l’industrie manufacturière de nombreux pays du monde, car Pékin est à la fois un marché majeur et « l’usine » du monde.
Le Fonds monétaire international (FMI) a également prédit que la Chine serait le pays qui contribuerait le plus à la croissance économique mondiale au cours des cinq prochaines années, avec une proportion de 22,6 % dans la croissance mondiale, soit deux fois plus élevée que la proportion des États-Unis.
La réorientation de l’économie, qui s’éloigne de l’immobilier et se dirige vers une production plus avancée, est évidente dans l’essor de Pékin dans le secteur des véhicules électriques, qui pourrait permettre au pays de dépasser le Japon en tant que premier exportateur mondial d’automobiles dès cette année, selon Rory Green.
« Bien qu’il reste difficile de savoir comment les ménages chinois, le secteur privé et les entreprises publiques s’adapteront à la transition du modèle susmentionné, la Chine se trouve désormais à un tournant », a-t-il affirmé.
L'économie politique est en pleine mutation, en partie intentionnellement, mais aussi en partie à cause du fléchissement du secteur immobilier. La deuxième économie mondiale doit donc évoluer et un nouveau modèle de développement émergera. Ce sera une nouvelle version de l'économie chinoise, plus lente, mais dotée d'une nouvelle dynamique et de nouvelles caractéristiques.
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