Grâce aux progrès de la médecine, de nombreux couples décident de recourir à la FIV (insémination intra-utérine) pour avoir des enfants, même après 70 ans.
Safina Namukwaya, 70 ans, a récemment donné naissance à un garçon et une fille par FIV. La césarienne a été réalisée au Centre de fertilité de l'International Women's Hospital, en Ouganda, le 29 novembre. Elle a confié s'être sentie très bien après la naissance des jumeaux. L'hôpital a également qualifié cet événement d'« historique ».
Selon l'American Society for Reproductive Medicine, la FIV n'est généralement pas recommandée aux femmes de plus de 55 ans en raison des risques liés à la grossesse. Brian Levine, directeur clinique de la CCRM Fertility Clinic à New York, aux États-Unis, a déclaré que la décision d'inséminer artificiellement Namukwaya était « extrêmement irresponsable ».
Cependant, Edward Tamale Sali, le médecin responsable de Namukwaya, n'a pas hésité à le faire. « C'est son corps, elle en a le droit », a-t-il déclaré.
Les deux enfants de Namukwaya étaient prématurés, nés à 31 semaines. Les jumeaux ont été transférés en soins intensifs et leur état est désormais stable.
En fait, Namukwaya n’est pas la seule à recourir à la FIV à un âge avancé.
En septembre 2019, Mangayamma Yaramati, 73 ans, et son mari Sitarama Rajarao, 82 ans, ont accueilli leurs premiers jumeaux. Ils étaient tous deux ravis de la naissance de leurs enfants. Le lendemain, M. Rajarao a été victime d'une crise cardiaque et a été soigné à l'hôpital Ahalya, dans le sud de l'Inde. Mme Yaramati a également besoin de soins particuliers depuis son accouchement.
Safina Namukwaya au Women's Hospital International et au Centre de fertilité en Ouganda. Photo : Women's Hospital International et au Centre de fertilité
Le couple s'est marié en 1962, mais a eu des difficultés à concevoir. Pendant des décennies, ils ont cherché une aide médicale et spirituelle, en vain. En raison de son infertilité, Yaramati était « regardée avec mépris » par ses voisins de l'État d'Andhra Pradesh, qui la considéraient comme une « femme maudite ».
À 70 ans, le couple avait presque abandonné tout espoir de devenir parents. Cependant, après avoir entendu parler de l'expérience d'une voisine, tombée enceinte par FIV à 55 ans, ils ont eu le sentiment d'avoir trouvé la lumière au bout du tunnel. Malgré près de 25 ans de ménopause, Mme Yaramati a consulté un spécialiste en FIV et a entamé son traitement.
Les deux grossesses ont été réalisées grâce à des ovules de donneuse et au sperme de M. Rajarao. Les embryons ont ensuite été implantés chez Mme Yaramati. Après plus de neuf mois de grossesse, les jumeaux sont nés par césarienne.
Le Dr Sanakkayala Umasankar, directeur de la maison de retraite Ahalya à Guntur, a qualifié ce cas de « miracle médical ». Mme Yaramati ne souffrait d'aucun problème grave, mais nécessitait des soins particuliers. Elle ne pouvait pas non plus allaiter son bébé.
Cette naissance étrange a suscité de nombreuses critiques de la part des experts, mais l'hôpital a déclaré avoir respecté toutes les réglementations en vigueur.
En 2016, Daljinder Kaur, 72 ans, résidant à Amritsar, avait également donné naissance à un garçon par fécondation in vitro. Le sperme provenait de son mari, Mohinder Singh Gill, 79 ans. Après deux tentatives infructueuses de FIV, elle est tombée enceinte en juillet 2015.
Selon le Dr Anurag Bishnoi, embryologiste et directeur du Centre national de fertilité et de FIV, Mme Kaur a eu recours à cette méthode pour la première fois en 2013. En raison de sa santé fragile, elle a été orientée vers un cardiologue et a subi une série d'autres tests pour déterminer les chances de succès.
Le Dr Firuza Parikh, spécialiste de la FIV à Mumbai, a déclaré que les progrès scientifiques encouragent de plus en plus de couples âgés à recourir à la FIV. Cependant, les données médicales montrent qu'avec l'âge de la mère, le risque de complications pendant la grossesse augmente. Parmi ces complications, on peut citer l'hypotension artérielle, l'hypoglycémie et la prééclampsie, qui peuvent affecter la mère et l'enfant.
Elle estime que le traitement ne devrait être administré que lorsqu'il est certain que la femme ne souffrira d'aucun risque de santé lié à l'âge, comme le diabète, l'hypertension artérielle ou l'arthrite. Elle s'interroge également sur la capacité d'un couple âgé à élever des enfants.
« Sont-ils physiquement et mentalement capables d'accompagner leur enfant tout au long de son adolescence, jusqu'à ses études supérieures ? En tant que médecins, nous devons les conseiller sur les conséquences à long terme de devenir parents à un âge avancé », a-t-elle déclaré.
Thuc Linh (selon Insider, Hindustan Times, Times of India )
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