Logements sociaux éco-jardins au centre-ville de Hué , avec infrastructures synchrones. Photo : Ngoc Hoa

Cette déclaration a mis en lumière la faiblesse inhérente de la politique de logement social en vigueur depuis longtemps : elle existe de manière très grandiose sur le papier dans de nombreuses localités, mais en réalité, elle est médiocre tant en termes d’emplacement que de qualité de vie.

Et ce n’est pas seulement l’histoire de quelques localités mal planifiées, mais la conséquence à long terme d’une mentalité erronée : considérer le logement social comme une obligation auxiliaire, une politique minimale de sécurité sociale, plutôt que comme un élément essentiel d’une stratégie de développement urbain, économique et social durable.

Le Premier ministre a souligné que les logements sociaux doivent être dotés d'« infrastructures complètes de transport, d'électricité, d'eau, de télécommunications, de services sociaux, de soins de santé, de culture et d'éducation ». Il ne s'agit pas d'un luxe, mais d'une condition de vie essentielle pour qu'une famille puisse stabiliser sa vie, travailler et élever ses enfants en toute sérénité.

Lorsque le logement social est planifié sans connectivité, sans écoles, marchés, postes médicaux ou transports publics à proximité, la « maison » elle-même n’est plus une solution, mais seulement un lieu de vie temporaire, facilement abandonné ou rapidement dégradé.

En d’autres termes, si nous investissons uniquement dans l’enveloppe, c’est-à-dire dans des appartements bon marché, sans investir dans l’écosystème vivant environnant, le logement social continuera d’être considéré comme un « bien bon marché » pour les pauvres et ne résoudra jamais le problème de l’inégalité d’accès aux opportunités.

Le logement social n'est pas seulement une politique sociale, il s'inscrit également dans une planification stratégique visant à retenir la main-d'œuvre et à assurer la stabilité des ressources humaines dans les zones industrielles, les zones urbaines et les centres de services. La construction de logements sociaux à proximité des lieux de travail réduit les coûts de déplacement, allège la pression sur les infrastructures routières et augmente la productivité. L'aménagement judicieux des zones d'habitation en termes d'infrastructures sociales incite les habitants à rester, à s'y insérer et à s'y développer. C'est pourquoi la résolution 201/2025/QH15 de l'Assemblée nationale est considérée comme une avancée majeure : elle supprime non seulement des institutions, simplifie les procédures administratives, mais permet également la création d'un Fonds national du logement, élargit le nombre de personnes éligibles au loyer et bénéficie de politiques…

La réduction des procédures de construction de logements sociaux permet non seulement de réduire les coûts d’investissement, mais aussi de raccourcir le temps de mise en œuvre des politiques – ce que les entreprises et les particuliers souhaitent depuis longtemps.

Toutefois, comme l’a souligné le Premier ministre, aussi novatrice soit-elle, une politique ne peut être mise en œuvre seule ; si les dirigeants locaux ne prennent pas de mesures drastiques, si les départements et les branches continuent de retarder, d’éviter leurs responsabilités ou de les reporter à d’autres niveaux, alors la réduction des procédures ne restera que sur le papier.

Il est notamment nécessaire de mettre fin à la situation où de nombreuses localités refusent d'implanter des logements sociaux sur des terrains « dorés » ou en centre-ville. Par conséquent, les logements sociaux sont souvent relégués vers des zones « restantes », à faible valeur commerciale, afin d'éviter d'affecter l'aménagement du territoire commercial.

Un autre problème concerne le rôle des entreprises. De nombreuses entreprises souhaitent construire des logements sociaux, mais elles sont confrontées à des procédures trop nombreuses, à de longs délais d'amortissement et à des incitations insuffisamment attractives.

La résolution 201 a ouvert de nombreuses « portes » au secteur privé, notamment des réglementations sur l’exemption de permis de construire, l’attribution de terrains sans enchères… Mais ce dont les entreprises ont davantage besoin, c’est d’un environnement transparent, de procédures claires et de l’absence de « coûts supplémentaires ».

Nous ne pouvons pas exiger des entreprises qu'elles construisent des logements sociaux par obligation morale. Nous devons considérer ce secteur comme un segment de marché spécifique, où l'État joue un rôle dans la création de profits stables et à long terme par le biais de la politique fiscale, du foncier et des mécanismes de garantie financière. Sinon, aussi novatrice que soit la résolution, il y aura une pénurie de véritables travailleurs.

Le logement social n'est pas une solution bon marché à un problème coûteux. Il s'agit d'un investissement dans l'avenir de la main-d'œuvre, d'une « infrastructure immatérielle » pour le développement durable du pays.

Lorsque le Premier ministre a soulevé la question de ne pas construire de logements sociaux « au milieu de nulle part », il ne s’agissait pas seulement d’une déclaration politique, mais d’un rappel : pour véritablement se développer, nous devons changer fondamentalement notre façon de penser les valeurs humaines dans l’urbanisme et le système de sécurité sociale.

De Grace

Source : https://huengaynay.vn/kinh-te/xay-dung-giao-thong/nha-o-xa-hoi-khong-the-nam-o-noi-khi-ho-co-gay-155235.html