Campagne de Dien Bien Phu : Le 27 avril 1954, notre armée poursuivit l'ennemi jusqu'à Muong Sai et Luang Prabang. L'opération Condor fut complètement déjouée.
Côté ennemi : Rien qu'en avril, le nombre de soldats ennemis éliminés au combat à Dien Bien Phu s'élevait à 3 071. Les renforts parachutistes du mois comprenaient deux bataillons et 650 soldats. Cependant, ces renforts ne purent compenser les lourdes pertes du passé. Concernant l'armement, sur 10 chars, un seul était encore opérationnel, sur 4 canons de 155 mm, un seul était opérationnel, et sur 24 canons de 105 mm, il n'en restait que 14. Le commandement expéditionnaire français en Indochine prévoyait de se sauver en déployant l'opération Condor pour libérer le bastion de Dien Bien Phu le 27 avril 1954.
Nos troupes se sont divisées en plusieurs groupes, pénétrant en profondeur pour détruire les bases ennemies à Dien Bien Phu. Photo : Document
Le 27 avril 1954, le Premier ministre britannique Churchill déclarait à la Chambre des communes : « Le gouvernement royal britannique n'est pas disposé à faire la moindre promesse d'action militaire en Indochine tant que les résultats de la conférence de Genève ne seront pas connus. » Cette déclaration fut chaleureusement accueillie par la Chambre des communes britannique.
Le même jour, l'ambassadeur de France Massigli a demandé à rencontrer le Premier ministre Churchill, continuant d'implorer la Grande-Bretagne de réfléchir au sort des troupes stationnées à Dien Bien Phu. Churchill a déclaré à l'ambassadeur de France : « J'ai souffert à Singapour, à Hong Kong, à Tobrouk. Les Britanniques ne peuvent pas manquer l'occasion de régler leurs importants différends avec les puissances communistes à Genève, car le sort de l'armée française est scellé. »
De notre côté : Le 27 avril 1954, apprenant qu'une force ennemie venue du Laos venait secourir Dien Bien Phu, le commandement du Front décida d'utiliser le 148e régiment et la compagnie de reconnaissance de Nam Hong Cum pour avancer vers Muong Khoa afin d'arrêter l'ennemi. Nous tendîmes une embuscade près de Muong Khoa, située au sud-ouest de Dien Bien Phu, détruisant quatre compagnies de troupes fantoches laotiennes. L'ennemi prit la fuite et nos troupes le poursuivirent jusqu'à Muong Sai et Luang Prabang (Laos). L'opération Condor fut un échec total.
Le même jour, le Comité du Front convoqua une conférence des secrétaires des corps d'armée afin de critiquer les phénomènes de « droite négative ». Lors des campagnes précédentes, chaque unité ne livrait que quelques batailles, qui ne duraient généralement pas plus d'une nuit. Après chaque bataille, nos troupes se repliaient immédiatement vers une position sûre à l'arrière pour se reposer et se consolider en prévision de la bataille suivante. Lors de cette campagne, les combats avaient duré plusieurs mois. Poursuites à longue distance, sièges, défenses et contre-attaques acharnées se succédèrent. Immédiatement après, ils commencèrent à construire le champ de bataille, ce qui était en soi un combat. Nos troupes mangeaient et dormaient directement dans les fortifications, face à l'ennemi. L'intensité des combats avait dépassé l'endurance humaine.
Le commandement de campagne, sous le commandement direct du général Vo Nguyen Giap, discute du plan de combat pour chaque bataille. Photo : VNA
L'agence politique qui est allée saisir la situation idéologique des unités a commenté : Au cours des récents combats, des exemples de combattants courageux, intelligents et créatifs ont émergé, mais il y a eu aussi des manifestations négatives, telles que : la peur du sacrifice et des difficultés, le laxisme dans l'exécution des ordres, et certains cadres ont abandonné leurs fonctions au milieu de la bataille.
Le Comité du Parti du Front s'est rendu compte qu'il ne pouvait ignorer ces nouveaux phénomènes, il a donc décidé de convoquer une conférence des secrétaires des divisions majeures, des camarades responsables des départements généraux... pour revoir l'idéologie de droite négative avant d'entrer dans la bataille décisive.
Le commandant a présenté à la conférence la nouvelle résolution du Politburo et a présenté le rapport du Comité du Parti du Front : « Combattre résolument l'idéologie de droite négative, construire un esprit révolutionnaire positif et un esprit d'obéissance totale aux ordres pour assurer la victoire complète de la campagne. »
La conférence a discuté et s'est mise d'accord sur la situation après avoir soigneusement analysé les difficultés et les avantages de chacun, tant pour nous que pour l'ennemi. Chacun a examiné attentivement ses faiblesses. La Conférence de Genève était sur le point de se réunir, et chacun comprenait l'immense tâche qui l'attendait, non seulement pour remporter le sprint, mais aussi pour atteindre la ligne d'arrivée à temps. Nous ne pouvions pas négliger notre responsabilité de gagner au moindre coût.
Le lendemain, la plupart des cadres des agences politiques se sont mobilisés pour aider les unités à mener une campagne d'information rapide auprès de toute l'armée, du Comité du Parti aux membres, des cadres aux soldats, afin que chacun comprenne clairement la situation et renforce sa détermination à mener à bien la mission. Un nouvel esprit s'est manifesté partout. Ce fut un grand succès politique sur le front de Dien Bien Phu, l'un des plus grands succès politiques de l'histoire de notre armée.
THANH VINH/qdnd.vn
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