Le cours du Bitcoin a chuté d'environ 5 % à 54 400 $/BTC le matin du 8 juillet sur le marché de Singapour, soit environ 19 000 $/BTC de moins que le record enregistré en mars. Les cryptomonnaies de moindre valeur comme l'Ether, le XRP et le Dogecoin ont également fortement chuté.
Le sentiment du marché a été affecté par des signes indiquant que le gouvernement allemand s'occupait des bitcoins saisis, tandis que les marchés mondiaux sont restés globalement prudents en raison des résultats des élections françaises du week-end. Le second tour des élections législatives françaises s'est terminé le week-end dernier, laissant le pays face au risque d'une impasse politique , créant un parlement sans majorité (situation dans laquelle aucun parti politique ne dispose de la majorité au parlement après une élection).
Les craintes d'une vente de jetons par la plateforme d'échange japonaise Mt. Gox ont également pesé sur le cours du bitcoin. Selon certaines informations, Mt. Gox prévoyait de rembourser ses créanciers. Mt. Gox, autrefois la plus grande plateforme d'échange de bitcoins au monde et basée à Tokyo, a été piratée en 2011 et a fait faillite en 2014. Le retour tant attendu des jetons à ses créanciers a attiré l'attention du marché sur le risque d'une vente massive.
La grande question pour les actifs numériques est de savoir quand le « fardeau » des ventes liées à Mt. Gox et à l’Allemagne prendra fin.
Le Bitcoin a atteint un niveau record au premier trimestre de cette année, alimenté par la demande pour les premiers fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin aux États-Unis. Mais les flux entrants ont diminué et l'avantage de la crypto-monnaie sur des actifs comme les actions cette année s'érode rapidement.
Selon les experts financiers, la principale différence dans la vague Bitcoin de ces derniers mois réside dans le fait qu'elle est principalement portée par les grands investisseurs institutionnels. « Les institutions d'investissement en actifs traditionnels étaient en retrait. Elles sont désormais les principaux moteurs de croissance du marché des cryptomonnaies », a déclaré Nathan McCauley, PDG de la plateforme d'actifs numériques Anchorage Digital.
Pendant ce temps, un débat fait rage aujourd’hui sur la question de savoir si le bitcoin peut être considéré comme un actif de couverture comme l’or, d’autant plus que le monde est confronté à une incertitude croissante et à une volatilité géopolitique.
L'expert Chris Kline, cofondateur du courtier Bitcoin IRA, estime qu'à certains égards, le bitcoin montre assez bien son potentiel en tant qu'actif de couverture important.
Avec une offre limitée à seulement 21 millions de pièces, le bitcoin constituera une alternative efficace au système monétaire fiduciaire en cas de perte de valeur, selon Kline. De plus, comparé à l'or, actuellement trop cher, le bitcoin est un actif plus abordable.
Mais Robert R. Johnson, professeur de finance à l'université Creighton, a rejeté cette idée, affirmant que le bitcoin ne peut être utilisé que comme un véhicule de spéculation.
Le professeur a expliqué que l'évolution du prix du bitcoin au fil des ans est similaire à la hausse et à la baisse des cours boursiers. Par conséquent, « il est impossible de déterminer avec précision la valeur du bitcoin ou de toute autre cryptomonnaie, car les participants aux transactions ne pourront pas appliquer les méthodes financières traditionnelles pour appréhender la valeur intrinsèque (valeur réelle) de ces actifs. »
Mike Novogratz, PDG de la société de gestion d'investissement numérique Galaxy Digital, a récemment déclaré que les investisseurs préféreraient bientôt négocier du bitcoin - également connu par beaucoup sous le nom d'« or numérique » - plutôt que de négocier ce métal précieux dans la vie réelle.
Selon M. Novogratz, bien que la capitalisation boursière actuelle du bitcoin soit inférieure à 1/10 de celle de l'or (1 210 milliards de dollars contre 13 790 milliards de dollars), la plus grande cryptomonnaie du monde remplacera bientôt cette classe d'actifs connue de longue date.
Il a déclaré que sur les 85 000 milliards de dollars d'actifs détenus par la génération des baby-boomers (généralement définie comme les personnes nées entre 1946 et 1964), la grande majorité est gérée par des investisseurs professionnels. Environ la moitié de ces investisseurs professionnels ont accès à dix fonds négociés en bourse Bitcoin au comptant récemment approuvés. Des plateformes comme BlackRock et Fidelity, largement stimulées par la richesse des baby-boomers, encouragent leurs clients à allouer seulement 1 % à 3 % de leurs actifs aux cryptomonnaies. En cas de succès, les nouvelles liquidités pourraient atteindre des milliers de milliards de dollars.
Le PDG Novogratz prédit également qu'une fois que la richesse de la génération des baby-boomers sera transmise à la génération suivante, l'allocation aux actifs numériques ne fera que s'accélérer.
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