Les diplômés chinois ne rêvent plus de salaires élevés

Alors que le chômage atteint des niveaux records, les nouveaux diplômés et les ingénieurs réduisent leurs attentes salariales et sont prêts à chercher du travail, même manuel, dans les petites villes.

Annoncé cette semaine par le Liepin Big Data Research Institute, une plateforme de recrutement chinoise, le salaire mensuel moyen attendu des diplômés de cette année est de 8 033 yuans par mois (environ 27 millions de VND), soit 100 yuans de moins que l'année dernière.

« L'emploi est étroitement lié à la performance globale du marché. Ces dernières années, face à l'incertitude croissante, la macroéconomie a été sous pression », a indiqué l'Institut Liepin dans un rapport. L'agence a jugé les attentes salariales des étudiants « très raisonnables ».

Des demandeurs d'emploi participent à un salon de l'emploi à l'Université de Zhengzhou, dans la province du Henan, en Chine, en 2017. Photo : Reuters — Des demandeurs d'emploi participent à un salon de l'emploi à l'Université de Zhengzhou, dans la province du Henan , en Chine, en 2017. Photo : *Reuters*

Les pôles économiques émergents, connus sous le nom de nouvelles villes de niveau 1, attirent les étudiants en offrant des salaires nettement plus élevés qu'auparavant, dans le but de stimuler l'économie locale.

Hefei, capitale de la province de l'Anhui, dans l'est de la Chine, en est un exemple. Ces dernières années, la ville a concentré ses ressources sur des secteurs tels que la fabrication de véhicules électriques, les appareils domestiques intelligents, les circuits intégrés et l'information électronique, dans le but de créer un nouveau pôle technologique national.

Hefei et Xi'an, capitale de la province du Shaanxi, ont enregistré des augmentations salariales moyennes de 29 % et 27 % cette année, dans le but d'attirer de nouveaux diplômés et de développer les ressources humaines pour l'industrie régionale.

Quant aux nouveaux diplômés, ils s'efforcent de s'adapter à l'évolution du marché en accordant une plus grande attention aux opportunités d'emploi dans les nouvelles villes de premier rang. La proportion de candidatures ciblant les nouvelles villes est passée de 33 % à 40 % cette année, tandis que la proportion pour les quatre villes traditionnelles de premier rang que sont Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen est passée de 54 % à 49 %.

Yuan Jianhua, fondateur du cabinet de conseil en carrière Zxpai, fort de 20 ans d'expérience en recrutement, a déclaré que les nouveaux diplômés sont de plus en plus ouverts à déménager dans de nouvelles villes en raison du coût de la vie relativement bas et du grand potentiel d'avenir.

« Bien que le salaire moyen dans les grandes villes soit plus élevé, il est difficile pour les jeunes de vivre confortablement après avoir payé le loyer et les dépenses essentielles », a déclaré Yuan.

Selon l'enquête de Liepin, six étudiants sur dix diplômés l'année prochaine se contenteront d'un travail manuel s'ils ne trouvent pas l'emploi qui leur convient. Ce taux a augmenté de 1,6 point de pourcentage par rapport à l'année précédente.

Les emplois manuels les plus recherchés sont ceux de l'industrie agroalimentaire, du divertissement ou des transports, comme la livraison, le VTC et les services de messagerie. D'autres occupent des postes dans des secteurs plus traditionnels comme l'industrie manufacturière, l'agriculture et la foresterie.

Le mois dernier, un rapport de l'Université de Jinan et de la plateforme de recrutement Zhaopin a révélé que les emplois flexibles représentaient près de 20 % des offres d'emploi au premier trimestre de cette année, contre 14 % il y a trois ans. Parallèlement, la proportion de personnes recherchant des emplois flexibles a également augmenté de 4 points de pourcentage pour atteindre 23 %.

Le « travail flexible » est un euphémisme pour désigner un emploi temporaire, non diplômant, impliquant souvent des tâches manuelles. Le rapport confirme également que le « travail flexible » occupe une place importante sur le marché du travail, représentant même la majorité des offres d'emploi dans certains secteurs.

En Chine, le taux de chômage des 16-24 ans a dépassé les 20 % en avril dernier, puis a continué d'augmenter au premier semestre. Suite à de nouvelles réglementations gouvernementales, le pays n'a pas publié ces chiffres récemment.

Phuong Anh (selon SCMP )

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