De gauche à droite : Beethoven, Vivaldi et Bob Dylan
Le mouvement est divisé en trois parties, correspondant aux trois sonnets, de la partie allegro non molto (vive) qui évoque une atmosphère paisible mais fait écho à l'anxiété et au tremblement du berger, à la partie adagio e piano (lente) qui est le calme avant la tempête et se termine dans la partie presto (très rapide) lorsque la tempête arrive sur la campagne avec un tonnerre rugissant et des éclairs.
Le son du violon était aussi féroce que mille rafales de vent et de pluie, emportant tout sur son passage.
Le changement soudain de volume éveille en nous un sentiment de panique face à la fureur accablante de la tempête. Nous écoutons la partie presto, stupéfaits par la destruction sans précédent de la nature.
Amoureux de la campagne, Beethoven s'y est souvent retiré tout au long de sa vie. Mais la campagne n'était pas seulement synonyme de poésie et de loisirs.
En écoutant la Symphonie pastorale ou Symphonie n° 6 du compositeur allemand, il nous conduit d'abord dans un monde paisible avec le bruit des ruisseaux, le chant des oiseaux et des sons si brillants et doux.
Mais seulement les trois premiers mouvements ! Dès le quatrième mouvement, Gewitter, Sturm (L'Orage), un orage éclate soudainement, sans prévenir. Les timbales simulent le tonnerre qui frappe nos oreilles, le violon file comme une pluie torrentielle.
Mais les compositeurs classiques ne sont pas les seuls à avoir cherché à intégrer des orages dans leurs œuvres. Le classique de Bob Dylan, « A Hard Rain's a-Gonna Fall », est souvent présenté comme une métaphore des retombées radioactives.
Bob Dylan - A Hard Rain's A-Gonna Fall (Audio officiel)
Pourtant, le musicien refusa de l'interpréter. Il affirma que la chanson parlait uniquement d'une pluie très forte. Et les paroles, longues de 66 mots chacune, semblaient contribuer au son d'une pluie apparemment incessante.
Cette pluie battante a changé la face du monde et dans la pluie sont apparues toutes les souffrances du monde : l'enfant à côté du cheval mort, la jeune fille brûlée, les âmes oubliées, les poètes morts dans le caniveau, le clown sanglotant dans la vallée, les petites branches couvertes de sang noir, les enfants tenant des épées...
Les métaphores s'ouvrent à l'infini, invitant à d'innombrables interprétations à ce jour, faisant de la chanson elle-même une sorte de tempête de pluie à travers le siècle.
Pourtant, au milieu de toute cette atmosphère poétique sombre, vers la fin, il y a encore une image pleine d'espoir : le personnage lyrique rencontre une jeune fille et reçoit d'elle un arc-en-ciel.
La tempête ne s'arrête jamais. Nous écoutons la Symphonie pastorale de Beethoven, le mouvement orageux passe, le mouvement final est le chant du berger, plein de fraîcheur et de gratitude, lorsque la pluie cesse, les nuages se dissipent et le ciel s'éclaircit à nouveau.
Cependant, la joie ici n’est pas comme la joie légère des premiers chapitres.
Au chapitre 5, la joie n’est pas une joie qui vient naturellement mais une joie après une perte, une joie plus profonde et plus humble lorsque nous avons pleinement compris les hauts et les bas de la vie.
De même, les Quatre Saisons de Vivaldi ne se terminent pas par un orage d'été. L'été passe et l'automne arrive.
La tempête se dissipe et la musique s'ouvre sur une atmosphère festive célébrant la saison des récoltes des agriculteurs qui dansent, boivent du vin, puis, épuisés, rentrent chez eux pour dormir dans l'allegro du mouvement d'automne.
Ainsi, la nature est un cycle sans fin, avec la rotation de la vie, de la mort, de la destruction et de la renaissance. Ainsi, ce qui est perdu trouvera un moyen de revenir, même sous une forme différente.
Force imparable, les tempêtes ont fait l’objet de nombreux chefs-d’œuvre musicaux pendant des centaines d’années.
Peut-être parce que les grands phénomènes ne peuvent être exprimés qu’avec de la grande musique.
Source : https://tuoitre.vn/con-bao-cua-vivaldi-20240915090717175.htm
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