Restructuration du secteur agricole : opportunités et défis

>>> Leçon 1 : Vers une agriculture moderne

Production spontanée, planification de rupture

La spontanéité et la levée des obstacles à la planification sont deux problèmes majeurs auxquels le secteur agricole est confronté aujourd'hui. En réalité, la plupart des productions spontanées ou la levée des obstacles à la planification dans le secteur agricole n'apportent que des résultats amers, dont les agriculteurs subissent les conséquences.

Avant 2020, le prix des citrons frais a atteint des sommets, autour de 20 000 à 25 000 VND, voire 30 000 VND/kg. Pour les citrons épicés, notamment les citrons roses, réputés pour leurs vertus assaisonnantes et médicinales, le prix atteignait 50 000 VND/kg. Ce prix élevé a suscité un engouement pour la culture du citron dans toutes les localités de la province.

Dans certaines communes de Yen Thuan, Bach Xa, Minh Dan, Phu Luu, Tan Thanh, Yen Phu (Ham Yen) ; Thai Long, Doi Can, Nong Tien, My Lam (ville de Tuyen Quang ) ; Tu Quan (Yen Son), les habitants n'ont pas hésité à détruire les citronniers et à les intercaler avec d'autres cultures ; certains ménages ont même planté des citronniers dans les rizières. Cependant, l'âge d'or du citronnier n'a pas duré longtemps, et les prix du citron ont chuté de façon spectaculaire.

Bien qu'il s'agisse de la zone principale de production de matières premières de canne à sucre, la superficie agricole moyenne de la commune de Hao Phu (Son Duong) n'est que de 0,5 ha/ménage.

M. Tran Viet Trung, groupe 8, quartier de Nong Tien (ville de Tuyen Quang) a déclaré qu'il avait investi dans la plantation de 3 hectares de citrons, mais que lorsque les citrons ont été récoltés, le prix n'était plus à son maximum de 25 à 30 000 VND/kg, mais était tombé à 5 à 7 000 VND/kg, et l'argent provenant de la vente des citrons n'était pas suffisant pour payer les ouvriers pour les couper.

Le prix des citrons était si bas que leurs revenus ne suffisaient plus à couvrir leurs dépenses. De nombreux producteurs abandonnèrent leurs jardins, voire les abattirent pour se tourner vers d'autres cultures. Peu après, le prix du citron atteignit des sommets, entre 25 000 et 30 000 VND/kg, provoquant une forte demande pour la culture du citron. La pénurie de citrons frais se poursuivit, chutant parfois à 5 000 à 7 000 VND/kg pour les citrons de catégorie A, et à seulement 2 000 à 3 000 VND/kg pour les citrons de catégorie B.

M. Truong Quoc Viet, du village 5 de Minh Phu, commune de Yen Phu (Ham Yen), fort de nombreuses années d'expérience dans la culture du citron, explique que le citronnier est un arbre à épices, et que sa production est donc limitée. Une croissance massive entraînera un déséquilibre entre l'offre et la demande, avec des conséquences néfastes. Selon M. Viet, ces dix dernières années seulement, il a constaté deux ou trois fluctuations du marché des citronniers. Chaque fois que le prix des citrons augmente, les habitants de toutes les localités investissent dans leur plantation. Lorsque le prix baisse, ils les coupent et les replantent.

Selon le rapport du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en août, toute la province comptait 1 497,8 hectares de citrons, dont le district de Ham Yen en comptait le plus, avec 1 231,1 hectares, soit une augmentation de plus de 100 hectares par rapport à 2023. Le problème actuel est que les habitants de certaines communes du district de Ham Yen, de la ville de Tuyen Quang et de Yen Son ont tendance à abandonner les anciennes zones d'orangers, de pamplemousses et de thé pour remplacer les plantations de citronniers, le risque que les prix des citrons frais atteignent le fond est inévitable.

Contrairement aux citronniers, orangers et pamplemoussiers, bien que planifiés par la province, on constate dans de nombreuses localités des cas de rupture de clôtures et de dépassement des limites prévues. Certaines communes empiètent également sur des terres forestières pour cultiver des orangers et des pamplemoussiers. Après une période de forte croissance, l'offre est devenue supérieure à la demande. Le prix d'achat des orangers et des pamplemoussiers a fortement chuté, rendant leur commercialisation difficile, et le sauvetage des orangers et des pamplemoussiers se poursuit.

M. To Van Binh, du village de Thai Ninh, commune de Phuc Ninh (Yen Son), a déclaré que depuis 2021, le prix du pamplemousse n'a cessé de baisser. Auparavant, le pamplemousse de type A se vendait entre 20 000 et 22 000 VND, voire jusqu'à 25 000 VND/fruit. Lors de la récolte de 2023, le prix du pamplemousse a chuté à 5 000 et 6 000 VND, parfois même à 2 000 et 3 000 VND. Ce faible prix, conjugué à un niveau d'investissement trop élevé, a conduit les producteurs à négliger leurs cultures, ce qui a entraîné une mauvaise croissance des plantations, une qualité non garantie et une baisse de la valeur des fruits.

Les gens produisent spontanément, ne planifient pas, manquent de connexions et surtout ne prennent pas en compte les facteurs du marché, ce qui a eu un impact très négatif sur la durabilité des produits, affectant directement les revenus des agriculteurs.

Les défis entourent

Selon les experts agricoles, la production agricole de la province est essentiellement extensive et gérée à petite échelle. Les risques sont donc élevés, l'efficacité est faible et la valeur ajoutée des produits agricoles encore plus faible. Cette production se caractérise par des produits bruts, une qualité médiocre, une consommation importante de ressources, une faible application des sciences, des technologies et de la mécanisation, et une faible compétitivité. La production et la transformation ne sont pas intégrées dans un système de complémentarité et de soutien mutuel pour un développement mutuel. Malgré l'existence d'entreprises et de coopératives, leur rôle moteur et leur rôle de promotion du développement de la production ne sont pas encore à la hauteur des attentes.

Actuellement, seuls des produits comme le bois de plantation et le thé bénéficient de liens, favorisant une production durable ; les autres ne sont encore que des productions intermittentes. Bien que des modèles de liens entre ménages agricoles et entreprises aient été mis en place, de nombreux cas ont été rompus pour diverses raisons, principalement en raison de conflits d'intérêts entre les parties. Nombre de ménages producteurs ne comprennent pas parfaitement les avantages de ces liens et hésitent lorsque le prix d'achat des entreprises est inférieur au prix du marché. Parallèlement, les parties concernées n'ont pas évalué attentivement les fluctuations du marché, ce qui entraîne parfois une stagnation des produits agricoles et conduit à la « rupture du contrat » du lien.

De plus, la compétitivité des produits agricoles demeure faible en raison du manque de diversité des types de produits, de l'inégalité des tailles et des couleurs, et du manque de clarté de l'identification des marques et des marques déposées. Récemment, RYB Joint Stock Company (Hanoï), un exportateur de produits agricoles réputé, a collaboré avec sept entités OCOP pour exporter des produits OCOP certifiés étoiles vers le marché européen. Cependant, Mme Nguyen Thanh Huong, directrice de RYB Joint Stock Company (Hanoï), s'inquiète toujours de la compétitivité des produits. Selon elle, les préoccupations actuelles de l'entreprise concernent le processus de transformation rudimentaire et l'obsolescence des technologies, qui entraînent des problèmes de conservation des produits. De plus, l'emballage et le design des produits sont encore monotones et peu attrayants, ce qui rend l'identification des marques peu efficace.

Le manque de connectivité et la production agricole à petite échelle et fragmentée ont eu un impact direct sur la mécanisation, l'application des sciences et des technologies, l'exploitation des avantages d'échelle, ainsi que la mise en œuvre de modèles agricoles avancés. Cette production à petite échelle se traduit par une très faible superficie moyenne cultivée par ménage d'agriculteurs.

Dans la commune de Hao Phu (Son Duong), commune purement agricole et cœur de la zone de production de canne à sucre, chaque ménage ne possède en moyenne qu'environ 0,5 hectare. M. Nguyen Dang Khoa, agent de vulgarisation agricole du district de Son Duong, responsable de la commune de Hao Phu, a expliqué que la faible superficie moyenne des terres cultivées complique considérablement la mécanisation. M. Khoa a indiqué que pendant la saison de récolte de la canne à sucre, chaque ménage dispose de plusieurs milliers de mètres carrés, ce qui complique l'organisation de la coupe, du chargement et du transport.

Selon les experts, le niveau d'investissement dans l'agriculture au Vietnam, y compris dans la province de Tuyen Quang, reste limité, dispersé et inadapté au potentiel et à la contribution du secteur à l'économie. Par conséquent, les infrastructures techniques agricoles et rurales présentent encore de nombreuses lacunes et ne répondent pas aux besoins de développement, notamment celles qui servent directement la production agricole.

Les services de soutien à l'agriculture sont également sous-développés, notamment en matière de conservation et de logistique post-récolte. Les industries de transformation agricole et de transformation profonde sont sous-développées, principalement à petite échelle et dotées de technologies obsolètes. Certaines politiques visant à attirer des ressources vers l'agriculture sont inefficaces, sans parler des impacts objectifs des facteurs de marché, des risques de catastrophes naturelles, etc. Il s'agit d'un défi majeur auquel le secteur agricole de la province doit faire face s'il veut décoller.

Article et photos : Doan Thu

(À suivre)

Source : https://baotuyenquang.com.vn/co-cau-lai-nganh-nong-nghiep-co-hoi-va-thach-thuc-bai-2-thach-thuc-dat-ra-197418.html