Rien qu'en France, le prix moyen des billets d'avion en avril était supérieur de 32,6 % à celui de la même période quatre ans plus tôt, tandis que les tarifs aériens vers la région Asie- Pacifique ont augmenté de 51 %.
Les chiffres de la Direction générale de l'aviation civile française montrent que le prix moyen du billet d'avion en avril dans le pays était supérieur de 32,6 % à celui de la même période quatre ans plus tôt. (Photo d'illustration : AFP/VNA)
Les experts de l’aviation prédisent que même si les prix du pétrole ont baissé, les tarifs aériens pourraient rester élevés dans un avenir proche.
Les tarifs aériens ont déjà augmenté alors que la demande de voyages aériens se redresse progressivement à partir de 2022, les pays levant les restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Cette année, cependant, alors que les compagnies aériennes s’attendaient à ce que le nombre de passagers retrouve son niveau d’avant la pandémie, les tarifs aériens ont considérablement augmenté.
En France, les chiffres de l'autorité de l'aviation civile du pays montrent que le prix moyen des billets d'avion en avril était supérieur de 32,6 % à celui de la même période quatre ans plus tôt, les tarifs aériens vers la seule région Asie- Pacifique ayant augmenté de 51 %.
Aux États-Unis, un indice publié par la Réserve fédérale de Saint-Louis montre que les tarifs aériens ont augmenté de 11 % entre avril 2019 et avril 2023. Les tarifs ont augmenté malgré la chute des prix du pétrole par rapport à leur pic du début de 2022 lorsque le conflit en Ukraine a éclaté.
L'Association internationale du transport aérien (IATA) estime que les prix du carburant chuteront à une moyenne de 98,50 dollars le baril cette année, contre 135,60 dollars le baril l'année dernière.
Représentant environ 25 à 30 % des coûts des compagnies aériennes, le carburant est souvent un facteur important dans le prix des billets. Cependant, des facteurs tels que les coûts de main-d'œuvre et d'autres coûts liés à la chaîne d'approvisionnement continuent d'augmenter, selon Marie Owens Thomsen, économiste en chef de l'IATA.
Les compagnies aériennes devront trouver des moyens de compenser ces coûts si elles ne veulent pas retomber dans les pertes alors qu'elles se rétablissent et peinent encore à rembourser les énormes dettes accumulées depuis la pandémie de COVID-19.
Selon M. Vik Krishnan, expert en aviation au sein du cabinet de conseil stratégique McKinsey, le principal problème actuel n’est pas le prix du pétrole mais le fait que la demande est trop élevée alors que les capacités de transport ne peuvent pas y répondre à temps.
Les carnets de commandes des constructeurs aéronautiques étaient pleins à la fin de la décennie, mais même aujourd'hui, ils peinent à respecter leurs objectifs de livraison en raison du manque de pièces ou de matériaux.
Par ailleurs, les salaires constituent également une question épineuse. Geoffrey Weston, expert du cabinet de conseil Bain & Company, a déclaré que de nombreuses compagnies aériennes ont dû adapter les contrats de leurs employés, du personnel navigant au personnel de bord, en passant par l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, y compris le personnel de contrôle au sol et les équipes de maintenance… et que toutes doivent verser des salaires nettement plus élevés qu'avant la pandémie de COVID-19.
Dans le contexte actuel, peu de facteurs peuvent contribuer à réduire les tarifs aériens. Alors que les compagnies aériennes investissent des centaines, voire des milliers de milliards de dollars dans de nouveaux avions et des carburants renouvelables pour atteindre leurs objectifs de décarbonation d'ici 2050, Owens Thomsen, économiste à l'IATA, affirme que les tarifs aériens ne devraient pas baisser de sitôt.
Les coûts augmenteront jusqu'à ce que toutes ces solutions deviennent commercialement viables et créent un équilibre. Elle prédit que le « sweet spot » ne sera atteint qu'aux alentours de 2040.
Source
Comment (0)