La Banque mondiale relève ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2023, mais abaisse celles pour 2024.

Les États-Unis et d'autres grandes économies se montrant plus résilients que prévu, la Banque mondiale a relevé, le 6 juin, ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2023 à 2,1 %. Cependant, la banque a indiqué que les taux d'intérêt élevés pèseraient davantage que prévu en 2024.

Relèvement des prévisions de croissance économique pour 2023 à 2,1 %

En janvier 2023, la Banque mondiale a averti que le PIB mondial ralentissait et était au bord de la récession. Cependant, la vigueur du marché du travail et de la demande des consommateurs américains a dépassé les attentes, conjuguée à la reprise de l'économie chinoise après la levée des restrictions imposées pour prévenir et contrôler la pandémie de COVID-19, ce qui a permis à l'économie mondiale de montrer des signes d'amélioration.

Après près de trois ans de restrictions strictes liées à la pandémie, la Chine a mis fin à sa politique « zéro Covid » en décembre 2022, ce qui a porté préjudice à son économie et à l'économie mondiale. La situation s'est inversée en Chine lorsque l'activité économique a rapidement repris, faisant du pays le principal moteur de croissance mondiale.

Parallèlement, les craintes d'une récession de l'économie mondiale ont également été dissipées, la première économie mondiale, les États-Unis, montrant des signes de reprise. Les statistiques révèlent de nouveaux signaux remarquables en provenance de cette économie, tels que le nombre hebdomadaire de demandes d'allocations chômage qui a diminué à son plus bas niveau depuis 53 ans, l'activité économique en mai a augmenté à son plus haut niveau en 13 mois, grâce à une forte croissance du secteur des services, l'indice suivant les secteurs manufacturier et des services a augmenté à 54,5 en mai, son plus haut niveau depuis avril 2022. Le récent accord sur le plafond de la dette américaine, après de nombreuses controverses, a également préservé les États-Unis du risque d'une grave récession économique.

La Banque mondiale prévoit que le produit intérieur brut mondial augmentera de 2,1 % en 2023.

Un autre point notable est l'amélioration du commerce mondial, notamment après le recul de la pandémie de COVID-19 et la normalisation progressive de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Au premier trimestre 2023, les activités commerciales mondiales ont légèrement progressé, d'environ 1 %, avec une contribution positive du commerce des services, en hausse d'environ 3 % sur la même période.

Au premier trimestre 2023, les marchés financiers mondiaux ont également été témoins de nouveaux ajustements des taux d'intérêt de la part de nombreuses économies, notamment des banques centrales de grands pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l'UE, visant à freiner l'inflation. L'inflation devrait probablement ralentir en 2023, notamment dans les pays développés, où elle devrait se situer autour de 5 %, soit un niveau toujours supérieur à l'objectif de 2 %, mais en baisse de près de moitié par rapport à l'année dernière.

Face aux signaux positifs de l'économie mondiale, dans son rapport Perspectives économiques mondiales du 6 juin, la Banque mondiale a relevé sa prévision de croissance économique mondiale en 2023 à 2,1%, supérieure à la prévision de 1,7% donnée en janvier.

Les prévisions de croissance mondiale pour 2024 ont été revues à la baisse à 2,4 %

Le rapport de la Banque mondiale indique que la croissance économique mondiale ralentira considérablement d'ici la fin de l'année en raison des effets prolongés et persistants d'une politique monétaire restrictive et de conditions de crédit restrictives. Ces facteurs devraient continuer de peser sur l'activité économique en 2024, entraînant une croissance mondiale plus faible que prévu.

Selon la Banque mondiale, les récentes tensions dans le secteur bancaire contribuent également à la possibilité que les conditions financières tendues persistent jusqu'en 2024. L'un des scénarios pessimistes décrits par la Banque mondiale est que les tensions dans le secteur bancaire conduisent à une grave crise du crédit et à un ralentissement plus important des marchés financiers dans les économies avancées. Si cela se produit, la croissance économique mondiale en 2024 pourrait tomber à seulement 1,3 %, soit le rythme le plus lent depuis 30 ans, hors récessions de 2009 et 2020. La Banque mondiale a également averti que dans un autre scénario, où les tensions financières se propageraient davantage à l'échelle mondiale, l'économie mondiale pourrait entrer en récession en 2024.

Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance mondiale pour 2024 à 2,4 %, contre 2,7 % en janvier, et a abaissé ses prévisions de croissance économique pour les États-Unis pour 2024 à 0,8 %, celles de la Chine à 4,6 %, et ses prévisions de croissance pour la zone euro ont également légèrement diminué.

La Banque mondiale prévoit également que l’inflation diminuera progressivement à mesure que la croissance ralentira et que la demande de main-d’œuvre diminuera dans de nombreuses économies, mais l’inflation sous-jacente devrait rester supérieure aux objectifs des banques centrales dans de nombreux pays en 2024. En outre, le conflit entre la Russie et l’Ukraine reste grave et non résolu, ainsi que d’autres incertitudes dans les principales économies, menaçant toujours d’entraver la croissance économique mondiale.

Selon VNA

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