Le président Macron a annulé un voyage en Allemagne alors que les tensions montaient après quatre jours consécutifs d'émeutes suite à la mort par balle d'un adolescent par la police.
Le porte-parole de la présidence allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré le 1er juillet que le président français Emmanuel Macron avait appelé pour annoncer sa décision d'annuler sa visite de quatre jours en Allemagne, qui devait initialement commencer le 2 juillet.
Les deux dirigeants ont également discuté de la crise sociale en France, qui a éclaté il y a environ quatre jours après que la police a abattu un garçon de 17 ans dans une banlieue de Paris.
L'assistant de M. Macron a déclaré que le voyage prévu en Allemagne devait être déplacé à un moment plus approprié.
« Une visite d'État est une activité amicale et protocolaire. Les Français auront du mal à sympathiser si le président se rend en Allemagne ces jours-ci. Il doit être à Paris », a déclaré l'assistant.
Le président français Emmanuel Macron à Marseille le 28 juin. Photo : AFP
Yan Wernert, expert à l'Institut Jacques Delors en Allemagne, a déclaré que les troubles sociaux en France affectent considérablement la capacité du président Macron à mettre en œuvre sa politique étrangère.
C'est la deuxième fois cette année que la France est contrainte d'annuler des activités de politique étrangère de haut niveau en raison de la situation sociale précaire du pays. En mars, le roi Charles d'Angleterre avait annulé une visite en France en raison d'une vague de manifestations et d'émeutes liées à la nouvelle loi sur les retraites.
La vague de protestations a dégénéré en violence ces quatre derniers jours suite à la mort de Nahel M., un jeune Algérien de 17 ans abattu par la police lors d'un contrôle routier en banlieue parisienne. Cette fusillade a ravivé le mécontentement social en France face aux discriminations policières envers les minorités, les immigrés et les quartiers défavorisés.
La police française a arrêté plus de 1 300 personnes pour des actes de violence lors de manifestations dans plusieurs villes du pays, de la nuit du 30 juin au matin du 1er juillet. De nombreux magasins ont été pillés et des bâtiments gouvernementaux ont été attaqués, malgré le déploiement par le ministère français de l'Intérieur de quelque 45 000 policiers et véhicules blindés pour rétablir l'ordre.
Des manifestants affrontent la police à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juin. Photo : AFP
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que le niveau de violence dans la nuit du 30 juin et au petit matin du 1er juillet n'était pas aussi grave que les trois jours précédents, mais que des actes de vandalisme et de pillage se produisaient encore de manière alarmante dans certaines grandes villes comme Marseille et Lyon.
Les autorités françaises ont indiqué que 1 350 véhicules et 234 habitations ont été incendiés, ainsi que quelque 2 560 incendies dans des lieux publics durant la nuit. Au moins 79 membres des forces de sécurité ont été blessés lors des affrontements.
Thanh Danh (selon Reuters, AFP )
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