Lors d'une cérémonie organisée dans la capitale Kigali le 7 avril, le président rwandais Paul Kagame a rendu hommage en déposant des gerbes sur des fosses communes et en allumant une flamme commémorative au mémorial du génocide de Kigali, où plus de 250 000 victimes seraient enterrées.
Le président Paul Kagame allume une flamme commémorative lors du 30e anniversaire du génocide rwandais. Photo : AFP
Aux côtés de milliers de personnes, la cérémonie a réuni des chefs d'État africains et l'ancien président américain Bill Clinton, qui a qualifié le génocide de plus grand échec de son administration.
Devant des milliers de personnes, M. Kagame a déclaré que la communauté internationale n'avait pas réussi à mettre fin au génocide. L'absence d'intervention de la communauté internationale était la cause de la prolongation de la situation, le président de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ayant déclaré que « personne, pas même l'Union africaine, ne peut absoudre la communauté internationale de son inaction ».
Les événements du 7 avril ont marqué le début d'une semaine de deuil national au Rwanda, avec la mise en berne des drapeaux nationaux. La musique sera interdite dans les lieux publics et à la radio, tandis que les événements sportifs et les films seront interdits à la télévision.
Le président français Emmanuel Macron continue d’admettre que la France n’a pas assumé ses responsabilités lors du génocide en refusant de tenir compte des avertissements concernant des massacres imminents.
Au moment du génocide, la France avait longtemps soutenu le régime dominé par les Hutus au Rwanda, ce qui avait entraîné des décennies de tensions entre les deux pays.
De son côté, le président américain Joe Biden a déclaré que les conséquences des massacres se faisaient encore sentir au Rwanda et dans le monde entier. « Nous n'oublierons jamais l'horreur de ces 100 jours, la douleur et les pertes subies par le peuple rwandais », a-t-il déclaré.
Dans la nuit du 6 avril 1994, l'assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana - un Hutu - a déclenché la colère des extrémistes hutus et des forces armées « Interahamwe », et a déclenché le génocide quelques heures plus tard.
Les victimes ont été tuées par balle, battues ou matraquées lors de massacres alimentés par la propagande anti-Tutsi. Selon les chiffres de l'ONU, au moins 250 000 femmes ont été violées et plus de 800 000 Tutsis et plus de 200 000 Hutus modérés ont été tués en seulement 100 jours.
Le Rwanda compte aujourd'hui plus de 200 mémoriaux du génocide et de nouvelles fosses communes continuent d'être découvertes. Le génocide est inscrit au programme obligatoire de l'enseignement secondaire.
Selon le Rwanda, seuls 28 suspects de génocide ont été extradés vers le pays tandis que des centaines d’autres suspects sont toujours en fuite.
Ngoc Anh (selon l'AFP)
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