Même si les humains n’ont jamais mis les pieds sur Mars, les déchets produits par les atterrisseurs et les rovers s’accumulent toujours sur la planète rouge.
Le parachute et les panneaux coniques protègent le rover Perseverance lors de l'atterrissage. Photo : NASA
Une nouvelle carte révèle l'emplacement des débris des véhicules d'atterrissage sur Mars au cours des 53 dernières années, dont l'hélicoptère Ingenuity, aujourd'hui disparu, a rapporté le Mail le 31 janvier. Parmi les débris figurent des trains d'atterrissage métalliques, des boucliers thermiques, des parachutes usagés, des pales de rotor cassées, des nez de capsules et même des filets en tissu. Cagri Kilic, professeur de génie aérospatial à l'Université de Virginie-Occidentale, estime que la quantité de déchets humains sur Mars s'élève à 7 119 kg, soit environ le poids d'un éléphant d'Afrique adulte.
Parmi les débris d'origine humaine sur la planète rouge, on peut citer l'atterrisseur russe Mars 2, premier objet artificiel à toucher la surface de Mars lors de son crash en mai 1971, ainsi que Beagle 2, un vaisseau spatial russe qui s'est posé sur la planète rouge en décembre 2023, mais a ensuite été perdu. Le dernier en date à rejoindre les rangs est l'hélicoptère Ingenuity de la NASA, qui n'a pas pu poursuivre son vol après la rupture d'une pale de rotor le 18 janvier. Rotor cassé et dépourvu de roues, l'hélicoptère est resté bloqué, incapable de se déplacer, même s'il a maintenu le contact avec son équipe de contrôle au sol.
Ces véhicules représentent une avancée remarquable pour atteindre la planète située à 225 millions de kilomètres de distance, et nombre d'entre eux réaliseront de précieuses expériences scientifiques après leur atterrissage. La professeure Alice Gorman, archéologue spatiale à l'université Flinders en Australie, décrit les atterrisseurs déclassés comme des témoins historiques de l'interaction humaine avec Mars. « L'ingéniosité montre jusqu'où peut aller la technologie dont nous avons besoin pour nous adapter à d'autres environnements planétaires », a déclaré Mme Gorman.
Mais lorsque les machines cessent de fonctionner, elles transforment Mars en décharge. Le Dr James Blake, chercheur sur les débris spatiaux à l'Université de Warwick, affirme que les futures missions vers Mars devraient être conçues dans une optique de durabilité. Cela implique de concevoir des engins spatiaux qui ne jettent pas de pièces à l'atterrissage, ni ne les ramènent sur Terre une fois la mission terminée. Dans quelques décennies, des missions habitées vers Mars pourraient atterrir sur la planète et collecter les débris spatiaux.
En incluant Ingenuity, près de 20 atterrisseurs ont atteint la surface de Mars, que ce soit après un atterrissage en douceur ou un crash brutal. Nombre des atterrisseurs qui se sont écrasés aujourd'hui ont survécu sous forme de débris, voire de traînées de brûlure, preuve qu'ils ont atteint Mars avant de s'écraser lors de leur dernière étape. Citons par exemple l'atterrisseur Mars Polar de la NASA, qui s'est écrasé lors d'une tentative d'atterrissage au pôle Sud en décembre 1999. Des images du site du crash, publiées en 2005, montrent le parachute de l'atterrisseur et une tache de poussière martienne brûlée par ses moteurs-fusées. Autre exemple similaire : l'atterrisseur italien Schiaparelli, qui s'est écrasé sur la surface martienne à 313 km/h en octobre 2016. Schiaparelli a laissé un point noir entouré de son bouclier thermique et de son parachute.
D'autres engins spatiaux ayant atterri et accompli leurs missions ont également laissé des traces de leur passage. Le rover Opportunity de la NASA, en activité de 2004 à mi-2008, a laissé une traînée de débris lors de son passage sur la planète rouge. Le robot de 157 kilogrammes est désormais coincé dans le sol martien. Il a renvoyé une photo du bouclier thermique en 2004, ainsi que des débris éparpillés sur plusieurs kilomètres de terrain. Selon Kilic, la plupart des rovers sont encore intacts et les agences spatiales les considèrent comme des monuments historiques plutôt que comme des déchets.
An Khang (selon Mail )
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