Ayant directement participé à la campagne d'amélioration de la qualité de l'air à Pékin (Chine), le professeur Yafang Cheng, directeur du département de chimie des aérosols de l'Institut Max Planck de chimie (Allemagne), a déclaré que des efforts importants étaient nécessaires pour réduire la pollution atmosphérique, avec la participation du gouvernement et de la population. Le professeur Yafang Cheng est à Hanoï dans le cadre de la Semaine des sciences et des technologies et de la cérémonie de remise des prix VinFuture 2024.
Madame, le Vietnam est confronté à une grave pollution atmosphérique dans ses grandes villes. Pourriez-vous partager vos expériences pour résoudre ce problème ? Je pense que nous souhaitons tous réduire la pollution atmosphérique. Je mène des recherches en Allemagne, mais de nombreuses initiatives sont également menées en Chine pour résoudre ce problème. Or, les villes sont touchées par la pollution atmosphérique, qui résulte d'une combinaison de nombreux facteurs, notamment les émissions et la météorologie. Tous ces facteurs impactent les zones urbaines. Je pense que nous pouvons notamment calculer les réductions d'émissions, notamment celles liées au CO2. Le point commun est que le CO2 peut provenir de différentes sources. En travaillant ensemble pour réduire les émissions, nous atténuerons le problème du carbone. Le deuxième problème est lié au carbone noir, un processus de combustion provenant, par exemple, des activités industrielles et des transports. Il affecte l'atmosphère des zones urbaines et peut même se propager au-delà, affectant ainsi la vie des habitants. La pollution atmosphérique n'est pas seulement un problème urbain, mais aussi régional et mondial. Par conséquent, pour résoudre ce problème, nous devons collaborer.
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Professeur Yafang Cheng.
Il est bon de savoir que vous avez contribué à résoudre le problème de la pollution atmosphérique à Pékin. Pékin est considérée comme un modèle en matière d'amélioration de la qualité de l'air. Selon vous, quelles expériences de Pékin Hanoï peut-elle appliquer pour améliorer la qualité de l'air ? Je pense que le plus important est que la Chine ait eu raison d'appliquer la science pour guider la réduction des émissions. Nous avons identifié les éléments clés pour élaborer une solution, ainsi que les principaux secteurs d'émission, ou types d'émissions, à réduire. En Chine, les habitants ont consacré du temps à assainir les zones résidentielles, remplaçant la combustion du charbon par une utilisation accrue du gaz naturel et des énergies propres dans les foyers. Je pense que cela a été très utile, tout en favorisant les énergies vertes et propres. Toutes ces mesures sont utiles car la pollution atmosphérique est également causée par le carbone et les gaz à effet de serre. Par conséquent, pour lutter contre la pollution atmosphérique, l'une des solutions consiste à réduire les émissions de carbone. Pour vous donner un exemple précis, les conditions climatiques hivernales en Chine sont défavorables, ce qui entraîne de faibles concentrations de polluants. Alors, comment pouvons-nous réduire la consommation de carburants chez les consommateurs et la ramener à de faibles niveaux ? Je me souviens qu'en Chine, vers 2013 ou 2015, nous essayions de réduire les émissions de combustion dans le secteur résidentiel en encourageant le passage au gaz naturel, plus propre et plus respectueux de l'air extérieur comme de l'air intérieur. Nous avons constaté que si nous nous concentrions uniquement sur la réduction des émissions, cela impacterait le développement économique . Comment concilier réduction des émissions et développement économique ? Nous devrons donc nous tourner vers des énergies plus propres, créatrices d'emplois. L'une de nos options est l'utilisation de véhicules électriques, qui réduisent également la combustion et garantissent des émissions plus propres, tout en maintenant la croissance économique et industrielle. ![]() |
La pollution de l'air est un grave problème environnemental dans les grandes villes du Vietnam. Photo : Nhu Y.
Je pense que le gouvernement devra déployer des efforts considérables, non seulement en termes de ressources financières, mais aussi en termes de communication et de sensibilisation , pour faire évoluer les mentalités et faire comprendre que, si l'on agit ainsi, la qualité de l'air ambiant s'en trouvera améliorée, ce qui est bénéfique pour l'air intérieur et extérieur. Par ailleurs, pour pouvoir ou vouloir utiliser des énergies propres, il est essentiel de pouvoir en fournir. Il est donc essentiel de calculer l'approvisionnement en énergie propre. Prévoyez-vous, dans un avenir proche, de coopérer avec des scientifiques vietnamiens et de mettre en œuvre des projets spécifiques pour les ministères et agences vietnamiens en lien avec la réduction de la pollution atmosphérique ? Nous constatons que la lutte contre la pollution atmosphérique et les questions climatiques et environnementales nécessite une coopération. Car il ne s'agit pas d'un problème local, mais d'un problème régional et mondial. Personnellement, je n'ai pas encore eu l'occasion de coopérer beaucoup avec la partie vietnamienne, mais j'espère que cet événement nous permettra de rencontrer et d'échanger avec de nombreux experts et professeurs, ouvrant ainsi des perspectives. Par ailleurs, nous disposons de fonds environnementaux et climatiques en Asie, qui sont également des canaux toujours prêts à sponsoriser et à soutenir les actions en faveur du climat et de l'environnement. Merci ! Professeure Yafang Cheng, directrice du département de chimie des aérosols de l'Institut Max Planck de chimie (Allemagne). Elle est également professeure invitée à l'Université de Pékin et à l'Université des sciences et technologies de Chine. Elle est reconnue par Clarivate et Web of Science comme l'une des scientifiques les plus citées. Elle a également reçu de nombreux prix scientifiques internationaux prestigieux. Source : https://tienphong.vn/chuyen-gia-quoc-te-neu-giai-phap-giam-o-nhiem-khong-khi-o-viet-nam-post1697657.tpo
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