Le 5 juin 1981, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis ont publié une étude dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) décrivant cinq cas d'une infection pulmonaire rare, la PCP, chez de jeunes hommes homosexuels en bonne santé à Los Angeles. Bien que mal compris à l’époque, l’article décrivait les effets du sida. Aujourd'hui, le rapport du MMWR est souvent considéré comme le début de la crise du sida.
Cet article a incité des professionnels de santé de tout le pays, notamment à New York, San Francisco et Los Angeles, à transmettre aux CDC des informations sur des mystérieux similaires. Découvert initialement chez des hommes homosexuels, le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) était appelé « cancer homosexuel » et officiellement « déficience immunitaire liée à l'homosexualité » avant l'invention du terme « SIDA » en 1982.
Le VIH est apparu à Kinshasa, en République démocratique du Congo, en 1920. Il s'est propagé à Haïti et aux Caraïbes avant d'atteindre New York vers 1970 et la Californie plus tard dans la mien décennie.
Laboratoire du CDC menant des recherches sur le SIDA en 1973.
Les responsables de la santé ont entendu parler du sida pour la première fois à l'été 1981. De jeunes hommes homosexuels en bonne santé de Los Angeles et de New York ont commencé à tomber malades et à mourir de maladies inhabituelles qui touchent généralement les personnes dont le système immunotaire est affaibli.
La peur de la « peste gay » ne tarda pas à se propager rapidement au sein de la communauté gay. Outre le danger mortel que représentait la maladie, ils risquaient également d'être « abandonnés » s'ils contractaient le sida ou une maladie similaire.
À l'automne 1982, le CDC a décrit pour la première fois la maladie comme le SIDA.
Fin 1984, le sida ravageait les États-Unis depuis plusieurs années, touchant au moins 7 700 personnes et en tuant plus de 3 500. Les scientifiques avaient identifié la cause du sida/VIH, et les CDC avaient identifié toutes ses principales voies de transmission.
Pourtant, les dirigeants américains sont restés largement silencieux et insensibles à l’urgence sanitaire. Ce n'est qu'en septembre 1985, quatre ans après le début de la crise, que le président Ronald Reagan a parlé publiquement du sida pour la première fois. Mais à cette époque, le sida était déjà une pandémie. Il l'a qualifié de « priorité absolue » et défendu la réponse de l'administration et le financement de la recherche. Le 2 octobre 1985, le Congrès a alloué près de 190 millions de dollars à la recherche sur le sida.
La même année (1985), le CDC a également élaboré le premier plan national de prévention du sida, dirigé par l'épidémiologiste Dr Donald Francis.
Sous la pression, Reagan nomma une commission chargée d'enquêter sur l'épidémie. Fin 1987, le pays a commencé à prendre des mesures pour sensibiliser au sida en parrainant le Mois de sensibilisation au sida et en lançant une campagne publicitaire intitulée « L'Amérique répond au sida ». À cette époque, environ 47 000 personnes aux États-Unis étaient infectées par le VIH.
En quelques années, l'épidémie de sida est devenue la crise de santé publique majeure de la fin du XXe siècle, mien si beaucoup continuaient de croire qu'elle ne touchait que les hommes homosexuels. Ainsi, deux des hommes mentionnés dans l'étude étaient décédés au moment de sa publication, et trois autres sont décédés peu après. À la fin du millénaire, près de 775 000 Américains étaient décédés de maladies liées au sida.
Le sida en lui-même n'est pas mortel, mais il compromet gravement la capacité du système immunitaire à combattre la maladie, rendant le patient vulnérable aux infections, notamment aux infections opportunistes. La PCP est l'une de ces infections opportunistes, et elle était l'une des rares dont la prévalence semblait augmenter en 1981.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme des Nations Unies sur le sida (ONUSIDA), plus de 40 millions de personnes dans le monde sont mortes du sida depuis 1981 et on estime que 38 millions de personnes vivent avec le VIH, ce qui en fait l'un des problèmes de santé publique mondiale les plus importants de l'histoire. Malgré les récentes améliorations thérapeutiques, la pandémie de sida fait encore environ deux millions de victimes chaque année, dont plus de 250 000 enfants. Au 30 décembre 2021, 28,7 millions de personnes seront concernées par les antirétroviraux.
HG (Synthèse)
Source
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