Chine : les écoles privées peinent à respecter les quotas

La pénurie d’étudiants en 2025 est considérée comme la plus grave depuis de nombreuses années.

Après le gaokao, de nombreuses universités privées du Guangdong, du Guangxi, du Hunan, du Shandong et du Shaanxi (Chine) ont abaissé leurs notes d'admission jusqu'à 30 points, soit trois fois la moyenne de l'année dernière. Cependant, les inscriptions n'ont toujours pas atteint l'objectif fixé.

Dans le seul Guangdong, 14 écoles privées sur 23 n'ont pas satisfait aux critères d'admission, avec un déficit total de plus de 25 000 places. Une situation similaire s'est produite dans le Shandong et le Shaanxi, où des milliers de places restaient encore après la première vague d'admissions.

L'une des raisons de ce déclin est la réforme du système gaokao. Les candidats peuvent postuler à plusieurs écoles et filières, ce qui leur offre plus de flexibilité et de choix personnels. Cependant, cette réforme a également rendu plus difficile la concurrence pour les filières moins populaires et les écoles privées moins établies.

Auparavant, les candidats pouvaient être transférés vers des filières moins prisées s'ils échouaient à leur choix. Aujourd'hui, la restriction des transferts a rendu les filières « difficiles à vendre » presque impopulaires, accentuant ainsi le déséquilibre des inscriptions.

De plus, les facteurs financiers constituent un obstacle majeur. Les frais de scolarité des universités privées chinoises sont cinq à dix fois plus élevés que ceux des universités publiques, allant de 20 000 à 40 000 yuans par an, alors que les frais des universités publiques ne s'élèvent qu'à environ 3 000 à 8 000 yuans. Ce niveau de dépenses ne s'accompagne pas d'un engagement ferme en matière d'emploi, ce qui amène parents et étudiants à s'interroger sur la véritable valeur des diplômes privés.

En revanche, les établissements d'enseignement professionnel publics, qui proposent des frais de scolarité moins élevés et des programmes de formation pratique, attirent un grand nombre d'étudiants. Dans le Hunan, un établissement d'enseignement professionnel a enregistré un nombre d'inscriptions supérieur à la normale cette année, ce qui témoigne d'une tendance croissante vers l'enseignement professionnel.

Par ailleurs, le ministère chinois de l'Éducation a transformé certains établissements d'enseignement professionnel en établissements de formation de premier cycle. En 2024, 188 étudiants en formation professionnelle ont obtenu l'autorisation de suivre une formation universitaire, consolidant ainsi la place de l'enseignement professionnel dans le système national de formation.

Les experts préviennent que la baisse des notes d'admission n'est qu'une mesure temporaire. « Si les universités privées n'améliorent pas la qualité de leur formation et ne développent pas leurs propres atouts, elles resteront à la traîne », a déclaré Xiong Bingqi, directeur de l'Institut de recherche sur l'éducation du XXIe siècle.

La croissance rapide des écoles privées au cours de la dernière décennie est une conséquence directe de l'essor de l'enseignement supérieur. Mais avec la baisse du taux de natalité en Chine et l'évolution de la perception de la valeur d'une licence par la société, des écoles pourraient devoir fermer. Selon l'Association chinoise de l'éducation non gouvernementale , 17 universités privées ont fermé entre 2020 et 2025 seulement.

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