Il ne s’agit pas seulement d’un problème technique, mais d’un problème de mécanisme, de personnes et de la manière dont nous positionnons le rôle du journalisme dans une société qui évolue plus vite que jamais.
De nombreuses agences de presse sont actuellement confrontées à un dilemme : elles doivent à la fois mener des missions de propagande politique et informationnelle – d’intérêt public – et trouver les moyens de survivre et de se développer dans un environnement extrêmement concurrentiel, dominé par des plateformes internationales au potentiel financier considérable. La pression de « faire du bon travail, se voir confier davantage de tâches sans disposer de davantage de ressources », comme l’a expliqué M. Do Duc Hoang, directeur général adjoint de la Télévision vietnamienne (VTV), pèse désormais sur les journalistes, qui tentent de créer du contenu dans un contexte de financement, d’équipement et de ressources humaines limités. Le problème économique du journalisme devient également un obstacle.
M. Phung Cong Suong, rédacteur en chef du journal Tien Phong, a souligné le double défi : « Les ressources sont limitées, tandis que le coût de la transformation numérique est énorme. » Cela entraîne la presse dans un cercle vicieux : manque d'investissements, difficulté à retenir les talents ; le manque de ressources humaines compétentes rend encore plus difficile la création de produits de qualité.
De plus, la différence de cadre juridique entre les entreprises et la presse crée également un écart important dans la capacité d'action et la compétition médiatique. Les entreprises sont autorisées à faire ce que la loi n'interdit pas, tandis que la presse ne peut faire que ce qu'elle autorise. La flexibilité et la créativité, facteurs essentiels dans l'environnement des médias numériques, sont donc souvent limitées.
Face à de telles pressions, il est indispensable de modifier la loi sur la presse afin de compléter les réglementations relatives au modèle organisationnel et financier spécifique de la presse, en tenant compte de la transformation numérique et de l'économie de la presse. De plus, un mécanisme spécifique de soutien financier à la presse devrait être mis en place afin d'améliorer l'efficacité de la communication politique. Il est nécessaire d'identifier les missions politiques essentielles et les informations de propagande nécessaires à la réalisation des missions politiques, dont l'État assure le financement, éventuellement par le biais de commandes, d'attribution de missions, d'appels d'offres, d'achats de services ou d'un soutien régulier, avec une liste précise de missions financées par le budget.
Il ne s'agit pas seulement d'un soutien financier, mais aussi d'une garantie pour maintenir le « champ de bataille idéologique » à l'ère de l'explosion de l'information. M. Le Quoc Minh, rédacteur en chef du journal Nhan Dan et président de l'Association des journalistes vietnamiens , l'a souligné à plusieurs reprises. Selon M. Le Quoc Minh, pour améliorer l'efficacité de la propagande et protéger les fondements idéologiques du Parti dans l'environnement médiatique numérique, il est nécessaire de mettre en place un mécanisme permettant à l'État de commander des produits de presse sur les plateformes numériques pour les agences de presse officielles.
Parallèlement à cela, de nombreuses opinions s'accordent à dire que s'il existe un mécanisme de commande public et transparent avec des critères clairs de contenu et de forme, cela garantira non seulement une source de revenus stable pour les agences de presse, mais contribuera également à améliorer la qualité du contenu, en évitant la situation de chasse aux vues, aux nouvelles sensationnelles...
M. Phung Cong Suong a également présenté un point de vue remarquable : « Il est nécessaire de considérer la presse comme une industrie culturelle et médiatique essentielle, et de bénéficier de politiques financières et fiscales appropriées. » Il s'agit à la fois d'une reconnaissance de son rôle social et d'un accès à des politiques d'investissement préférentielles, des prêts, des réductions d'impôts, etc., à l'instar d'autres industries stratégiques. Ce sont des conditions préalables au développement durable, professionnel et compétitif de la presse à l'ère numérique. Une fois reconnue dans le paysage économique et culturel national, la presse peut maximiser son potentiel et sa mission.
Le 100e anniversaire de la Journée de la presse révolutionnaire vietnamienne est non seulement l'occasion d'exprimer notre gratitude et de jeter un regard rétrospectif, mais aussi de repositionner le rôle de la presse dans la société moderne. La presse traverse un tournant majeur et nous ne pouvons la laisser seule, force pionnière dans la protection des fondements idéologiques et la préservation de la confiance sociale. Des décisions opportunes, synchrones et concrètes l'aideront à surmonter les difficultés, à se développer et à rester une force d'avant-garde sur le front idéologique et culturel dans le contexte actuel.
Source : https://www.sggp.org.vn/tiep-them-nguon-luc-de-bao-chi-vuon-minh-post800172.html
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