Dans chaque communauté vietnamienne à l’étranger, le vietnamien n’est pas simplement une langue, mais l’âme de la culture, un fil invisible reliant les gens à leurs racines nationales.
Au Laos, pays voisin entretenant une relation particulière avec le Vietnam, la préservation de la langue vietnamienne au sein de la communauté vietnamienne d’outre-mer n’est pas seulement un effort pour préserver l’identité, mais aussi un acte d’affirmation de la fierté nationale dans le processus d’intégration.
M. Nguyen Van Hung, Vietnamien résidant à l'étranger dans la province de Khammouane, au centre du Laos. (Source : VNA) |
Dans la petite maison de M. Nguyen Van Hung, dans la ville de Thakhek, province de Khammouane, lorsque le travail de la journée est temporairement mis de côté et que le dîner est terminé, les enfants et petits-enfants se rassemblent autour de la télévision pour regarder ensemble des programmes vietnamiens, des informations nationales, des séries télévisées familières aux émissions de musique et de comédie avec un fort caractère vietnamien.
M. Hung a déclaré que ses parents lui avaient appris le vietnamien dès son enfance. Il a ensuite étudié dans une école vietnamienne au Laos, où ses enfants ont ensuite poursuivi leurs études. Parler et écrire le vietnamien, c'est garder à l'esprit qu'il est vietnamien. Bien qu'il ait aujourd'hui la nationalité laotienne, ses racines resteront intactes.
M. Hung dit souvent à ses enfants et petits-enfants que savoir parler vietnamien, c'est se souvenir de qui l'on est. Tant que le vietnamien demeure, nos racines demeurent. Et ce sont peut-être ces simples soirées, ces moments quotidiens avec la langue maternelle, qui sont la plus belle preuve du chemin parcouru pour préserver la langue nationale en terre étrangère, discrètement mais fièrement.
M. Hung ne le dit pas en théorie, mais le montre dans sa façon de vivre et d'élever ses enfants au quotidien. Alors que de nombreuses familles vietnamiennes à l'étranger se sont progressivement habituées à parler laotien à la maison, M. Hung et son épouse, Mme Tran Thi Anh, maintiennent le principe de parler vietnamien à la maison.
Bien calée dans son fauteuil, Mme Tran Thi Anh explique qu'elle est également née au Laos et que ses parents lui ont appris le vietnamien dès son enfance. Aujourd'hui, elle l'enseigne à ses enfants et petits-enfants. Toute la famille parle vietnamien.
C'est grâce à cette persévérance que M. Nguyen Van Dung, leur fils, né et élevé au Laos, parle encore couramment le vietnamien. Bien qu'il ait étudié dans une école laotienne et vécu dans un environnement multilingue, son origine familiale lui a permis de rester fidèle à sa tradition. Aujourd'hui, il continue d'inspirer la prochaine génération en enseignant le vietnamien à ses enfants dès leur plus jeune âge.
Selon M. Dung, parler vietnamien permet à ses enfants de savoir qui il est et où se trouve sa ville natale. Il leur parle toujours vietnamien, joue de la musique et écoute des histoires vietnamiennes. Avec le temps, cette langue maternelle s'imprègnera et s'ancrera profondément dans leur mémoire. C'est le moyen le plus simple de préserver leurs racines.
Mme Dang Thi Hai Tam, consule générale du Vietnam dans la province de Savannakhet, au centre du Laos, témoigne de la préservation de la langue vietnamienne par la communauté vietnamienne du centre du Laos. (Source : VNA) |
Mme Dang Thi Hai Tam, consule générale du Vietnam dans la province de Savannakhet, au centre du Laos, a déclaré que le vietnamien n'est pas simplement une langue étrangère pour les Vietnamiens vivant à l'étranger. C'est la langue de leurs ancêtres, une identité culturelle qu'il convient de préserver. L'apprentissage du vietnamien doit commencer en famille, de l'apprentissage personnel à la pratique quotidienne.
Mme Tam a également souligné qu'outre les facteurs familiaux, il est nécessaire de bénéficier du soutien des écoles, de programmes d'enseignement du vietnamien systématiques et créatifs, adaptés au contexte de vie des Vietnamiens d'outre-mer. Parallèlement, il est nécessaire de renforcer les activités culturelles communautaires et de tisser des liens avec le pays afin que les enfants vietnamiens d'outre-mer puissent vivre dans une atmosphère vietnamienne et s'imprégner des valeurs vietnamiennes.
Dans un contexte de mondialisation intense, la langue maternelle risque d'être dépassée, notamment dans les communautés vietnamiennes éloignées de la patrie. Par conséquent, préserver et développer la langue vietnamienne au sein de la communauté vietnamienne d'outre-mer ne peut se résumer à un slogan, mais doit s'appuyer sur des actions concrètes : sensibilisation de chaque famille, politiques éducatives communautaires et accompagnement à long terme de l'État vietnamien.
Pour chaque Vietnamien vivant loin de chez lui, préserver la langue vietnamienne, c'est aussi préserver les racines de la nation. C'est non seulement une responsabilité, mais aussi un droit d'être fier que, où que vous alliez ou que vous viviez, le sang Lac Hong coule toujours dans vos veines, résonnant dans chaque berceuse, chaque salutation, chaque « papa » et « maman » affectueux en terre étrangère.
Source : https://baoquocte.vn/tieng-viet-soi-day-ben-chat-noi-kieu-bao-voi-coi-nguon-324000.html
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