Le sommet Chine-Japon-Corée du Sud est à la fois le résultat du « refroidissement » des relations entre les trois pays et une force motrice pour les parties afin d’accélérer ce processus.
(De gauche à droite) Le Premier ministre chinois Li Qiang, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol se rencontreront à Séoul. (Source : EPA/Jiji) |
Les 26 et 27 mai, le sommet Chine-Japon-Corée se tiendra à Séoul, en Corée du Sud. Le Premier ministre chinois Li Qiang, son homologue japonais Fumio Kishida et le président du pays hôte, Yoon Suk Yeol, y participeront.
Quand l'odeur de la poudre à canon s'estompe peu à peu
Il s'agit du premier sommet entre les trois dirigeants d'Asie du Nord-Est en cinq ans, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19 dans la région. Cependant, la pandémie n'est pas la seule raison du report de cette importante réunion. Les tensions entre le Japon et la Corée du Sud sur les questions historiques, commerciales et technologiques se sont apaisées depuis que les dirigeants des deux parties ont convenu de tenir ce sommet en mars dernier.
Les relations sino-japonaises ont également affiché des signes contradictoires. D'un côté, la diplomatie entre les États est quasiment gelée en raison de la position de Tokyo sur la question taïwanaise et de l'interdiction par la Chine des importations de produits de la mer en provenance du Japon. Un récent Livre blanc du pays du Soleil-Levant affirmait que les actions de Pékin avaient engendré une situation sécuritaire « grave et complexe » dans la région. De l'autre, ce même document appelait à l'établissement de « liens mutuellement bénéfiques » avec la Chine. Parallèlement, les chiffres montrent qu'au cours du dernier exercice, 60 délégations de gouverneurs et de maires japonais se sont rendues en Chine. Ce nombre devrait continuer d'augmenter.
Entre-temps, le 20 mai marquait la première rencontre en sept ans entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue sud-coréen à Diaoyutai, à Pékin. Il a affirmé : « Il n’existe aucun conflit d’intérêts fondamental entre la Chine et la Corée du Sud. Les deux parties doivent œuvrer à l’harmonie malgré leurs divergences. » L’une de ces divergences concernait la question nord-coréenne : dans la déclaration commune, les deux parties se sont contentées de réaffirmer leurs positions, sans s’accorder ni s’accorder sur leurs positions à l’égard de Pyongyang.
À l'époque, le sommet Chine-Japon-Corée était à la fois le résultat d'un « refroidissement » dans les relations entre les trois pays et une opportunité pour les parties de promouvoir conjointement ce processus.
Saisissez l'opportunité
Sur cette base, selon des sources à Tokyo, le sommet pourrait aborder six domaines principaux, dont les échanges interpersonnels, la science et la technologie, le développement durable, la santé publique, la coopération économique et commerciale, la paix et la sécurité. Lors de cette première réunion après la pandémie de Covid-19, les dirigeants des trois pays ont mis l'accent sur la coopération en matière de partage d'informations et de réponse à des scénarios similaires à l'avenir.
En matière de coopération économique, les trois pays devraient convenir de développer le libre-échange et l'investissement, tout en renforçant la connectivité de leurs chaînes d'approvisionnement. Concernant le vieillissement et le déclin démographiques, un défi commun aux trois pays, la Chine, le Japon et la Corée du Sud partageront leurs expériences et leurs connaissances pour y faire face.
Selon d'autres sources, les parties discutent de la reprise du dialogue sur un accord commercial trilatéral, un processus bloqué depuis 2019. Le compte rendu de la réunion pourrait également prévoir la tenue de sommets trilatéraux sur une base annuelle.
Lee Hee Sup, secrétaire général du Secrétariat de la coopération trilatérale basé à Séoul, a déclaré que l'institutionnalisation de la coordination trilatérale était de la plus haute importance, en particulier dans un contexte de protectionnisme mondial, de tensions géopolitiques et de conflits régionaux plus complexes que jamais. Le responsable a estimé que la coopération trilatérale s'est maintenue malgré les fluctuations des relations bilatérales. Depuis sa création il y a 25 ans, cette coopération a contribué à faire passer le volume des échanges commerciaux entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon de 130 milliards de dollars (1999) à 780 milliards de dollars (2022), contribuant ainsi à promouvoir les échanges interpersonnels dans la région.
Il a notamment souligné que le partenariat Chine-Japon-Corée contribue à promouvoir le développement socio-économique, tandis que l'alliance États-Unis-Japon-Corée se concentre sur les aspects sécuritaires. Concernant les divergences de vues entre Pékin, Séoul et Tokyo sur Pyongyang, le secrétaire général Lee Hee Sup a déclaré qu'aucun pays ne souhaite de tensions en Asie du Nord-Est, soulignant la nécessité d'une coopération pour résoudre la situation dans la péninsule coréenne.
Cependant, outre la Corée du Nord, la question de Taïwan continue de constituer un « goulot d'étranglement ». Le 21 mai, un porte-parole de l'ambassade de Chine à Séoul a critiqué les parlementaires sud-coréens pour leur visite à Taïwan (Chine) et leurs félicitations à son dirigeant, Lai Thanh Duc, pour son investiture. Pékin a également critiqué Tokyo pour avoir félicité Lai, soulignant que le Japon devait éviter toute « manipulation politique provocatrice » sur la question de Taïwan. Auparavant, le secrétaire général du cabinet japonais, Hayashi Yoshimasa, avait affirmé que Taïwan (Chine) était « un partenaire et un ami extrêmement important de notre pays », et avait déclaré que la position de Tokyo était de renforcer la coopération et les échanges par les voies non gouvernementales.
Enfin, la reprise du sommet Chine-Japon-Corée, considéré comme une tradition annuelle entre les trois pays voisins, contribuera à créer une atmosphère de coopération et d’amitié, œuvrant pour une Asie du Nord-Est pacifique, stable et développée.
Source : https://baoquocte.vn/thuong-dinh-trung-nhat-han-noi-lai-tinh-xua-272299.html
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