Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (Photo : RT).
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré le 8 novembre que les entreprises de l'Union européenne (UE) avaient perdu au moins 250 milliards d'euros (266,6 milliards de dollars) en raison des sanctions radicales imposées à Moscou.
Le chef de la diplomatie russe a déclaré qu'il s'agissait d'« estimations très prudentes » des dommages que l'Occident avait infligés à ses propres entreprises au cours de la dernière année et demie en introduisant des sanctions unilatérales.
Selon le ministère russe des Affaires étrangères , le chiffre d'affaires commercial entre la Russie et l'UE a atteint un total de 200 milliards de dollars en 2022 et devrait tomber en dessous de 100 milliards de dollars d'ici la fin de 2023.
Les dernières estimations du ministère russe des Affaires étrangères montrent que le commerce bilatéral entre la Russie et les États membres de l'UE, qui s'élevait à 417 milliards de dollars en 2013, pourrait atteindre 700 milliards de dollars cette année sans sanctions.
S'exprimant lors d'une réunion avec les chefs des missions diplomatiques à Moscou, M. Lavrov a déclaré que même si l'UE ne montrait aucun signe de renversement de sa politique, la Russie créait des mécanismes commerciaux indépendants.
« Nous comprenons parfaitement que les sanctions contre nous ne disparaîtront pas dans un avenir proche, ni même à long terme. Nous n'en avons pas besoin, non pas parce que nous avons choisi la voie de l'isolement ou de l'autarcie. L'Occident a décidé de détruire l' économie mondiale pour donner une leçon à la Russie », a-t-il déclaré.
M. Lavrov a souligné que la Russie « compterait pleinement » sur elle-même dans les domaines stratégiques. Selon lui, la Russie construit de nouveaux corridors de transport et de nouvelles chaînes d'approvisionnement qui seront « hors de portée des influences malveillantes » occidentales.
De nombreux économistes du monde entier ont souligné à maintes reprises que les sanctions occidentales n'ont pas atteint leur objectif affiché de déstabilisation de la Russie et de son économie. Selon le ministère russe des Finances, l'économie russe a d'abord subi une récession en raison des sanctions l'année dernière, mais s'est aujourd'hui largement redressée grâce à un déplacement des échanges commerciaux vers l'Est.
L'UE a jusqu'à présent imposé onze séries de sanctions à la Russie en raison de sa campagne militaire en Ukraine. Le nombre de mesures restrictives contre la Russie atteint des dizaines de milliers, bien que les responsables de l'UE et des États-Unis aient admis à plusieurs reprises que l'impact négatif des sanctions sur la Russie n'a pas été aussi important que prévu.
Le même jour, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a averti que les États-Unis feraient face à de graves conséquences s'ils saisissaient les avoirs russes gelés et les transféraient en Ukraine.
Le 7 novembre, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un projet de loi intitulé « Repo for Ukraine Act », qui permettrait au président de saisir les avoirs russes gelés sous juridiction américaine, à l'exception des biens diplomatiques. Le secrétaire d'État pourrait ensuite utiliser cet argent pour financer les efforts de reconstruction et l'aide humanitaire de l'Ukraine.
Le projet de loi, approuvé par 40 membres de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, envisage la saisie des actifs comme un moyen de faire respecter l'obligation de Moscou d'indemniser l'Ukraine pour les dommages subis en raison de son conflit avec la Russie.
M. Peskov a qualifié toute action de ce type d'« illégale » et « contraire à toutes les normes existantes ». Le porte-parole du Kremlin a déclaré que les représailles de la Russie « ne seraient probablement pas une réponse de représailles, mais serviraient au mieux les intérêts de la Russie ».
Les États-Unis et leurs alliés ont gelé environ 300 milliards de dollars d'actifs russes dans le cadre de sanctions contre Moscou, et de nombreux appelant à ce que cet argent soit saisi et donné à Kiev, bien que certains responsables occidentaux aient averti que cette mesure serait illégale.
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