Affirmer les « constantes » parmi d'innombrables « variables » était au cœur du sommet du Quad, qui s'est tenu le 21 septembre à Wilmington, dans le Delaware (États-Unis). Commentaire du journal The World and Vietnam.
Le président américain Joe Biden, le Premier ministre australien Anthony Albanese, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le Premier ministre indien Narendra Modi tiennent une réunion quadripartite en marge du sommet du G7 à Hiroshima, au Japon, le 20 mai 2023. (Source : Reuters) |
Depuis sa première réunion en 2021, le sommet du Quad (comprenant les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie) est un sujet brûlant.
D'innombrables variables
La première variable concerne la date et le lieu du sommet. Après deux sommets précédents au Japon, tous deux en mai, celui-ci aura lieu cette fois en septembre. Plus précisément, au lieu de se tenir en Inde comme convenu, les parties ont convenu de le tenir à Wilmington, dans le Delaware, puis de participer à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Ce choix n'était toutefois pas anodin, Wilmington étant la ville natale du président Joe Biden. Il n'est pas rare que des dirigeants de haut rang choisissent leur ville natale ou leur résidence privée pour accueillir des dirigeants étrangers ou des événements internationaux majeurs.
En 2017, l'ancien président Donald Trump a eu de nombreux échanges amicaux avec l'ancien Premier ministre japonais Abe Shinzo sur le parcours de golf du complexe familial de Mar-a-Lago. Six ans plus tard, le Japon accueillait le sommet du Groupe des Sept (G7) à Hiroshima, ville natale de l'actuel Premier ministre Fumio Kishida. De son côté, la Maison Blanche a déclaré : « (Ce choix) reflète les relations personnelles profondes (du président Joe Biden) avec chacun des dirigeants du Quad et l'importance du Quad pour nous tous. »
Deuxièmement, il s'agit également de la dernière conférence à laquelle participent MM. Joe Biden et Kishida Fumio. L'actuel président américain a cédé ses droits électoraux à sa « vice-présidente » Kamala Harris.
De son côté, le Premier ministre Kishida ne briguera pas la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir au Japon. L'avenir de ces deux postes et la politique étrangère des États-Unis et du Japon après 2024 demeurent des questions importantes. Même en cas de victoire de Mme Harris, rien ne garantit qu'elle maintiendra l'engagement de M. Biden envers le Quad. Pour le Japon, la situation est d'autant plus imprévisible que le PLD présente de nombreux candidats potentiels, aux visions très divergentes en matière de politique étrangère.
Enfin, ce sommet quadripartite se déroule dans un contexte mondial et régional complexe et instable. Plus de deux ans et demi après son déclenchement, le conflit russo-ukrainien ne montre aucun signe d'apaisement, notamment avec la récente série d'affrontements à Koursk. La situation dans la bande de Gaza est complexe : les relations entre les États-Unis et leur proche allié Israël montrent des signes de rupture, tandis que la faction houthie au Yémen multiplie les attaques contre les navires en mer Rouge.
Dans la région indopacifique, les relations sino-américaines continuent de suivre la tendance de « coopération lorsque c'est possible, concurrence lorsque c'est approprié et confrontation lorsque c'est nécessaire ». La nomination de Lai Thanh-de à la tête de Taïwan (Chine) n'a pas réussi à apaiser la situation des deux côtés du détroit. Les violents combats au Myanmar et les manifestations pour un changement de gouvernement au Bangladesh menacent de s'étendre. La Corée du Nord continue de tester des missiles à grande fréquence ; la mer de Chine méridionale présente encore de nombreuses tensions potentielles. Cette situation exige des quatre pays qu'ils adaptent, élaborent et mettent en œuvre en permanence leurs politiques.
Le président Joe Biden tiendra des réunions bilatérales avec les dirigeants du Quad à son domicile de Wilmington et un sommet informel et un dîner à l'Archmere Academy, un lycée catholique où il a fréquenté. Les dirigeants participeront également à l’événement « Cancer Moonshot » à l’école, une initiative menée par M. Biden pour trouver une immunothérapie basée sur un vaccin contre le cancer. |
Constantes et foulées
Dans ce contexte, l'affirmation des constantes au milieu d'innombrables variables sera au centre des discussions du Quad le 21 septembre. Tout d'abord, les cinq sommets maintenus depuis 2021 sous différentes formes, ainsi que huit réunions des ministres des Affaires étrangères, affirment le fort engagement des quatre pays envers la région.
En outre, le changement de lieu de dernière minute et le choix de la ville natale de Joe Biden comme lieu du sommet, quelques mois avant le départ du dirigeant, reflètent le rôle central des États-Unis au sein du Quad, qui restera le leur tant qu’ils n’abandonneront pas leur engagement, comme l’a fait l’ancien président Donald Trump lorsque les États-Unis se sont retirés du Partenariat transpacifique.
Enfin, la Maison Blanche a souligné que le sommet se concentrera sur « le renforcement des points communs stratégiques entre les pays, la promotion d'une vision commune d'un Indopacifique libre et ouvert, et l'apport d'avantages substantiels aux partenaires régionaux dans des domaines clés ». Lors des quatre sommets précédents, la sécurité régionale indopacifique, le changement climatique et le développement durable, la sécurité économique et la coopération technologique ont tous été abordés ; cette fois-ci ne fait pas exception.
En matière de sécurité, le Quad devrait promouvoir un plan de coordination et de patrouilles conjointes dans la région indopacifique. Parallèlement, les parties discuteront en profondeur de la construction d'un réseau radio ouvert (Open RAN), une infrastructure de communication maritime qui minimise la dépendance à certaines entreprises en cas de perturbation de la chaîne d'approvisionnement.
Dans le secteur de la santé, le Quad pourrait lancer des initiatives conjointes de recherche et de coopération pour traiter certaines maladies incurables, en s'appuyant sur l'expérience acquise en matière de prévention et de lutte contre la pandémie de Covid-19. Sur le plan technologique, le Quad discutera de la possibilité de mettre en œuvre des projets visant à aider les agriculteurs à améliorer leur productivité grâce à l'application de l'intelligence artificielle.
Il est possible que les parties conviennent d'organiser la toute première réunion des ministres du Commerce et de l'Industrie. Si cette initiative se concrétise, elle constituerait un pas vers une institutionnalisation plus poussée du Quad, comme l'espérait l'administration Biden.
Source : https://baoquocte.vn/thuong-dinh-bo-tu-hang-so-va-bien-so-286866.html
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