La génération Z est mal présentée
La génération Z (née entre 1997 et 2012) devient progressivement la principale main-d’œuvre, représentant près de 30 % de la main-d’œuvre mondiale d’ici 2025. Cependant, de nombreux chefs d’entreprise et collègues plus âgés ont encore une vision sceptique de ce groupe.
On les qualifie souvent de « paresseux », « indisciplinés », « accros au téléphone », « changeant constamment d'emploi » ou même « déloyaux ». Mais ces stéréotypes reflètent-ils vraiment la véritable nature de la génération Z ?
Selon l’experte Emily Guy Birken, qui a passé plus d’une décennie à étudier le comportement financier et le monde du travail, une grande partie de ce jugement est le résultat de l’application d’un stéréotype dépassé à une génération qui grandit dans un contexte complètement différent.
Plutôt que de comparer la génération Z aux générations précédentes, il faut plutôt s'intéresser au contexte dans lequel elle a grandi : elle a grandi au cœur de la crise financière de 2008, lorsque ses parents ont perdu leur emploi et que la valeur de ses actifs s'est effondrée. Elle est entrée dans l'âge adulte en pleine pandémie de Covid-19, l'un des plus grands chocs économiques et sociaux du XXIe siècle.
Ils ont vu le coût des études supérieures grimper, les dettes étudiantes s'accumuler et les prix de l'immobilier devenir inabordables. Et ils ont grandi dans un monde toujours connecté aux réseaux sociaux, à l'information en continu, à l'IA et à l'automatisation.
Tous ces facteurs ont façonné une génération plus pragmatique, plus soucieuse de ses finances, aspirant à la flexibilité et ayant moins confiance dans les « voies sûres » comme celle de conserver le même emploi toute sa vie.

Génération Z - une génération qui grandit dans un contexte de crise financière, de changement climatique, de politique conflictuelle, d'une pandémie isolante et d'une économie incertaine (Photo : Getty).
Pas paresseux, la génération Z ne travaille tout simplement pas « pour le plaisir du travail »
L'une des idées reçues les plus répandues est que la génération Z ne travaille pas dur. La vérité ? Ils travaillent dur, ils ont juste besoin de savoir « pourquoi ».
Selon une enquête Deloitte, 75 % des membres de la génération Z se disent prêts à faire des heures supplémentaires si leur travail leur apporte une valeur personnelle ou a un impact positif sur la communauté. Ils privilégient le « sens » à la « tradition ».
« Cette génération n'est pas motivée par le pouvoir ou les titres », déclare Emily Birken. « Ils veulent donner du sens à leur travail, et s'ils n'en trouvent pas, ils partiront. »
Pas de manque de loyauté : la génération Z est simplement plus alerte
La génération Z est souvent critiquée pour son côté « jogging-job » et son manque de loyauté. Cependant, Birken estime que cela doit être interprété comme un signe de bon sens, et non d'ingratitude.
De nombreux membres de la génération Z choisissent de quitter leur emploi lorsqu'ils réalisent que l'entreprise n'a pas de stratégie de croissance claire, manque de transparence dans sa gestion ou crée un environnement de travail toxique. Ils ont grandi en voyant d'autres personnes s'épuiser à essayer de rester fidèles à une entreprise qui ne les valorise pas, et ils ne veulent pas revivre cette situation.
Une étude Pew a révélé que 77 % de la génération Z quitteraient leur emploi s'ils avaient le sentiment que leur estime de soi n'était pas reconnue.
Ne manquant pas de professionnalisme, la génération Z se contente de fixer des limites claires
Alors que les générations précédentes avaient souvent une mentalité de « contribution inconditionnelle », la génération Z a une vision très claire des limites entre vie professionnelle et vie privée. Cette attitude est parfois perçue à tort comme « non professionnelle ».
Par exemple, ils ne répondent pas aux e-mails professionnels en dehors du travail et ne sont pas prêts à « mettre la main à la pâte » pour travailler 60 heures. Mais cela ne signifie pas qu'ils ne sont pas dévoués. Ils ne sacrifient simplement pas leur santé mentale à de vagues attentes de « passion » ou de « dévouement ».
« La génération Z change la donne », a souligné Birken. « Elle nous enseigne l'importance de la santé mentale, le droit au repos et à prendre soin de soi. »
L'état d'esprit financier de la génération Z : différent mais pas irresponsable
La génération Z est souvent qualifiée d'« accro à la dépense » car elle dépense en expériences, en produits de luxe, en voyages, etc., mais cette vision est partiale. Dans un contexte de hausse des prix et d'incertitude financière, elle a tendance à privilégier les expériences plutôt que l'accumulation matérielle, ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle n'épargne pas.
Selon une enquête de la Bank of America, plus de 70 % de la génération Z a commencé à épargner pour sa retraite avant l’âge de 25 ans, plus tôt que la génération Y et la génération X. C’est également la génération qui en apprend plus que jamais sur l’investissement, les crypto-monnaies et la liberté financière.
Comment tirer le meilleur parti de la génération Z au travail ?
Au lieu de reprocher à la génération Z de ne pas s'adapter, les managers devraient se demander : les politiques de l'entreprise sont-elles trop rigides ? La culture d'entreprise est-elle ouverte et transparente ? Les outils de gouvernance répondent-ils aux attentes d'une génération qui comprend la technologie et exige l'équité ?
« Si une génération continue d’avoir des problèmes avec l’ancien système, il est peut-être temps de revoir ce système au lieu de blâmer la génération », a déclaré Birken.

La génération Z n’est pas une génération « indifférente », mais elle est « sélective » (Photo : Getty).
Les entreprises ne devraient pas essayer de « plier la génération Z dans un moule », mais peuvent tirer parti de leur nouvelle énergie et de leur nouvelle réflexion pour développer l’organisation dans une direction plus flexible et plus humaine :
Communication transparente : la génération Z n’aime pas « dire une chose et en faire une autre ». Elle attend de la clarté dès le départ.
Feedback régulier : Au lieu d’attendre l’évaluation de fin d’année, créez un environnement de feedback continu et constructif.
Autonomisation et responsabilité : la génération Z aime les défis ; si on lui fait confiance, elle donnera tout ce qu’elle a.
Horaires de travail flexibles : pas nécessairement du « 9 à 17 heures », la génération Z valorise la flexibilité et mesure les performances en fonction des résultats, et non des heures.
Mettre l’accent sur la santé mentale : proposer des programmes de soutien en matière de santé mentale, des horaires flexibles et une culture de soutien sont essentiels pour retenir les talents de la génération Z.
La génération Z n'est pas la génération « à problèmes ». Elle est simplement le reflet honnête d'une nouvelle ère où les jeunes n'acceptent plus les stéréotypes dépassés. Au lieu de les blâmer, nous devrions nous inspirer de leur façon de fixer des limites, de prioriser leur santé mentale et d'exiger la transparence.
Comme le conclut Emily Guy Birken : « La génération Z ne veut pas détruire le monde du travail, elle veut le reconstruire pour l’époque. »
Source : https://dantri.com.vn/kinh-doanh/gen-z-di-lam-va-nhung-su-that-gay-bat-ngo-20250530192430858.htm
Comment (0)