Contrairement aux attentes du gouvernement français et de l'industrie touristique , les Jeux olympiques d'été de 2024 qui se déroulent à Paris n'ont pas créé d'« explosion » du nombre de touristes nationaux et étrangers.
Il existe une idée fausse répandue selon laquelle les villes hôtes des Jeux olympiques connaîtront une augmentation du tourisme pendant les Jeux, a déclaré John Grant, analyste en chef du cabinet de recherche aéronautique OAG.
Londres, Athènes et Atlanta ont toutes connu une baisse de fréquentation pendant les Jeux olympiques, a-t-il déclaré. Le plus grand événement sportif mondial est souvent davantage un événement « académique », pour les athlètes et leur entourage, qu'un événement récréatif, ce qui le rend moins susceptible d'attirer des touristes que les festivals et les événements de divertissement.
Les principales compagnies aériennes prévoient une baisse de leurs revenus pendant les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août). Le 25 juillet, Air France a annoncé une baisse de ses revenus de 150 à 179 millions d'euros (163 à 184 millions de dollars) au troisième trimestre 2024, en raison de la faible demande de passagers à destination de Paris cet été.
Plus tôt, le 1er juillet, Air France avait également évoqué ce problème en révélant que le trafic passagers à destination et en provenance de Paris était en baisse par rapport aux autres grandes villes européennes, témoignant d'un « évitement significatif de Paris ».
De même, Delta Air Lines prévoit une perte pouvant atteindre 100 millions de dollars en raison d'une baisse du trafic vers la France pendant les Jeux olympiques de 2024. « À moins d'aller aux Jeux olympiques, les gens ne viendront pas à Paris », a déclaré Ed Bastian, PDG de Delta Air Lines.
Dans un rapport publié en juin 2024, l'Office du Tourisme de Paris estimait que les arrivées aériennes internationales dans la ville pendant les Jeux olympiques diminueraient respectivement de 8 % en juin et de près de 15 % en juillet, par rapport à la même période en 2023.
Les hôtels sont également durement touchés par la baisse de fréquentation touristique cet été, avec un taux d'occupation qui devrait chuter à 60% début juillet, selon l'Office de Tourisme de Paris.
À l’instar des compagnies aériennes, de nombreux hôtels qui avaient prévu d’augmenter les tarifs des chambres pour profiter du boom touristique ont en réalité dû baisser leurs prix après le printemps, lorsque les réservations ont ralenti.
Les hôtes Airbnb tentent également de baisser les prix pour attirer les locataires, certains allant même jusqu'à réduire le prix de location de leurs appartements de plus de 50 %.
Airbnb a déclaré que de nombreux nouveaux hôtes s'étaient inscrits sur sa plateforme dans les mois précédant les Jeux, mais le nombre de séjours au cours des dernières semaines n'a « jamais été aussi élevé que les semaines précédentes ».
Le faible nombre de visiteurs se reflète également dans le nombre de billets vendus pour les matchs et événements avec des billets en vente dans le cadre des Jeux olympiques de 2024. Le bureau de presse de Paris a déclaré que sur les 10 millions de billets émis, au 25 juillet, 8,95 millions de billets avaient été vendus, mais il y avait un excédent de billets à prix élevé en raison de la faible demande.
À l'ère du tourisme sportif en plein essor, nombreux sont ceux qui s'étonnent qu'un événement sportif majeur comme les Jeux olympiques ne suscite pas un élan touristique important. Mais Grant explique que « les Jeux olympiques sont trop généraux ». Il ajoute : « Les Jeux olympiques sont trop vastes… ce n'est pas un événement spécifique » et « il y a peut-être des médailles d'or en tennis, mais ce n'est pas Wimbledon ».
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