Les instituts de sondage prédisent que le parti d'extrême droite Front national (RN) de Marine Le Pen a de bonnes chances de remporter pour la première fois la majorité à la chambre basse du Parlement, mais le résultat reste incertain compte tenu du système électoral complexe.
Au premier tour, le 30 juin, le RN était arrivé en tête avec environ un tiers des voix. L'alliance de gauche du Nouveau Front populaire est arrivée en deuxième position, devant l'alliance centriste du président Emmanuel Macron.
Place de la République (Paris), le 30 juin. Photo : AP
Comment fonctionnent les élections en France ?
L'élection pour les 577 sièges de l' Assemblée nationale française se déroule en deux tours. Dans les circonscriptions où aucun candidat n'est arrivé en tête au premier tour, les deux candidats arrivés en tête, ainsi que tout candidat recueillant plus de 12,5 % des voix des électeurs inscrits dans la circonscription, passent au second tour.
Le candidat qui obtient le plus de voix au second tour remporte la circonscription. La forte participation du 30 juin signifie que près de 300 circonscriptions sont désormais confrontées au risque d'une élection à trois tours, théoriquement favorable au RN.
Pour empêcher cette élection à trois et stopper le RN, les politiciens français de centre-droit et de centre-gauche ont depuis longtemps adopté ce qu’ils appellent un « front républicain », par lequel le candidat arrivé en troisième position se retire de la course et appelle les électeurs à soutenir le candidat arrivé en deuxième position.
D'ici le soir du 2 juillet, tous les candidats ayant atteint le second tour devront décider s'ils se retirent ou se présentent au second tour.
Qu'est-ce que la « cohabitation » ?
Si le Front national ou une autre force politique extérieure à la coalition centriste du président Macron remporte la majorité, il sera contraint de nommer un Premier ministre issu de cette nouvelle majorité.
Dans une telle situation – connue sous le nom de « coexistence » en France – le gouvernement mettrait en œuvre des politiques différentes de celles prévues par le président.
Jusqu'à présent, la France avait connu au total trois périodes de « coexistence » depuis la fondation de la Ve République en 1958, lorsque le président et le Premier ministre étaient issus de partis politiques différents.
Dans ce scénario, le président conserverait le leadership sur la défense en tant que commandant en chef et sur la politique étrangère, mais n’aurait aucun pouvoir pour définir la politique intérieure.
Le leader d'extrême droite Jordan Bardella, qui pourrait devenir Premier ministre si son parti remporte la majorité, a déclaré qu'il avait l'intention de « devenir un Premier ministre qui vit ensemble, respecte la Constitution et le rôle du président de la République mais qui est intransigeant sur les politiques ».
Que se passe-t-il s’il n’y a pas de majorité ?
Le président pourrait alors nommer un Premier ministre issu du groupe parlementaire disposant du plus grand nombre de sièges au Parlement. Cependant, le RN a déclaré qu'il rejetterait une telle option, car cela signifierait qu'un gouvernement d'extrême droite pourrait bientôt être renversé par une motion de censure si d'autres partis politiques s'unissaient.
Le président pourrait tenter de construire une large coalition de gauche à droite, une option qui semble peu probable compte tenu des différences politiques.
Une autre option complexe, selon les experts, consisterait à nommer un « gouvernement d'experts » indépendant des partis politiques, mais qui doit néanmoins être approuvé par une majorité parlementaire. Un tel gouvernement s'occuperait probablement principalement des affaires courantes plutôt que de mettre en œuvre des réformes majeures.
Si les négociations politiques s'éternisent pendant les vacances d'été et les Jeux olympiques, qui se déroulent du 26 juillet au 11 août à Paris, l'historien politique Jean Garrigues a estimé qu'une "période de transition" ne pouvait être exclue, au cours de laquelle le gouvernement centriste de M. Macron "resterait en charge des affaires courantes" jusqu'à ce que de nouvelles décisions soient prises.
Les négociations des prochaines 48 heures seront cruciales et pourraient modifier considérablement l'issue du scrutin, et potentiellement déterminer si le RN obtient une majorité absolue au Parlement. Il est donc extrêmement difficile de prédire l'issue du second tour.
Ngoc Anh (selon AP, Reuters)
Source : https://www.congluan.vn/cuoc-dua-tam-ma-bau-cu-quoc-hoi-phap-se-dien-ra-nhu-the-nao-post301874.html
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