Comment Bamboo Airways va-t-elle se développer sous la direction du nouveau propriétaire ?

Him Lam, le nouveau propriétaire de Bamboo Airways, vise à construire un écosystème de nombreuses filiales dans la restauration, le carburant et l'ingénierie et exige du conseil d'administration qu'il « fasse du profit ».

Après un long scepticisme, Bamboo Airways a effectué son premier vol commercial début 2019. Avec l'ambition de devenir une compagnie aérienne 5 étoiles de l'ancien président de FLC, Trinh Van Quyet, la compagnie a rapidement développé sa flotte, son réseau de lignes et ses services associés. À la fin de sa première année d'exploitation, Bamboo Airways est devenue la première compagnie aérienne privée nationale à exploiter des gros-porteurs et a ensuite été pionnière dans l'introduction d'avions à réaction régionaux au Vietnam pour des lignes de niche.

À la fin de 2021 - avant que les hauts dirigeants de FLC ne soient impliqués dans des problèmes juridiques, avec une flotte de près de 30 avions, le réseau de vols de Bamboo Airways couvrait le marché intérieur avec près de 20 % de parts de marché et un certain nombre de routes internationales.

Avant l'annonce officielle du nouvel investisseur, les résultats de Bamboo Airways ont été annoncés avec une perte cumulée de plus de 19 300 milliards de VND jusqu'à fin 2022, soit neuf mois après l'arrestation de M. Quyet. Si l'on exclut la provision de près de 11 000 milliards de VND enregistrée dans le rapport financier de l'année dernière, la perte cumulée de la compagnie aérienne s'élevait à plus de 8 000 milliards de VND, et pour la seule année 2022, la perte d'activité s'élevait à environ 4 800 milliards de VND.

« Ces cinq dernières années ont été marquées par la formation et le développement de la marque de l'entreprise. Au cours des cinq prochaines années, Bamboo Airways se développera en profondeur, de manière plus professionnelle et plus efficace », a déclaré M. Nguyen Ngoc Trong, vice-président permanent du conseil d'administration et l'un des premiers à avoir planifié le projet Bamboo Airways avec M. Quyet, lors de l'assemblée générale des actionnaires du 21 juin.

Lors de cette réunion, Him Lam a annoncé publiquement être le nouvel investisseur de Bamboo Airways après la séparation de la compagnie aérienne et de FLC. Le groupe de M. Duong Cong Minh opère dans de nombreux secteurs tels que l'immobilier, les services hôteliers et les terrains de golf.

Nguyen Minh Hai, PDG de Bamboo Airways, a déclaré que les investisseurs lui avaient demandé, ainsi qu'à son conseil d'administration, de « bien faire les choses, vite, mais en réalisant des bénéfices ». Autrement dit, la compagnie aérienne prévoit de réduire ses pertes de 50 % par rapport à l'année dernière et d'atteindre l'équilibre financier l'année prochaine pour dégager des bénéfices d'ici 2025.

Pour répondre à ce souhait du nouvel investisseur, Bamboo Airways donne la priorité à l’augmentation de la production et de l’échelle commerciale et à la réduction des coûts.

En 2022, le chiffre d'affaires net de Bamboo Airways sera multiplié par 3,3, pour atteindre plus de 11 700 milliards de VND. Cependant, M. Hai a déclaré que la compagnie aérienne n'avait pas encore atteint son seuil de rentabilité. Il a expliqué qu'une compagnie aérienne ne peut atteindre le seuil de rentabilité qu'en considérant l'efficacité par siège fourni. L'année dernière, le coefficient de coût par siège fourni (CASK) de Bamboo Airways était de 6,96 cents (en baisse de 30 % par rapport à 2021), tandis que son coefficient de revenu par siège fourni (RASK) a augmenté de 20 % pour atteindre 5,25 cents. Par conséquent, dans les temps à venir, le conseil d'administration de Bamboo Airways doit tout mettre en œuvre pour augmenter l'indice RASK et réduire le CASK.

Afin d'accroître sa production et ses revenus, Bamboo Airways est également contrainte d'ajouter des appareils. M. Hai a en effet affirmé qu'avec sa flotte actuelle de 30 appareils, la compagnie aérienne continuera certainement à subir des pertes. Par conséquent, d'ici 2026, la compagnie prévoit d'ajouter 8 à 10 appareils par an. Parallèlement, elle devra s'efforcer d'augmenter les heures d'exploitation de ses appareils, au-delà de la moyenne actuelle de 10 heures par avion et par jour.

Concernant les coûts, le PDG de Bamboo Airways a indiqué qu'aux premiers stades de pénétration du marché, la faible production se traduit par des prix de certains services de la compagnie supérieurs de 20 à 30 % à ceux des compagnies aériennes traditionnelles. Cependant, M. Hai a déclaré que la production actuelle de Bamboo Airways lui donnerait un avantage lors des négociations de baisses de prix.

Parallèlement, Bamboo Airways peut également optimiser ses coûts en créant des filiales spécialisées dans le fret, l'ingénierie, les services au sol, la restauration, le carburant et la formation. C'est d'ailleurs la stratégie mise en œuvre par les deux géants de l'aviation nationale, Vietnam Airlines et Vietjet.

Selon M. Trong, la compagnie de fret Bamboo Airways est opérationnelle depuis le 1er janvier ; d'autres entreprises, comme l'ingénierie aéronautique, devraient démarrer à partir du 1er septembre ; la compagnie pétrolière lancera son premier produit à l'aéroport de Con Dao en septembre ; la restauration aérienne et les services au sol seront déployés dès le début de l'année prochaine. Récemment, Him Lam Land est également devenu un actionnaire majoritaire de Saigon Ground Services Company (SGN), une unité détenant une part de marché importante et fournissant des services logistiques à Tan Son Nhat et dans plusieurs autres aéroports.

Lors de la reprise de Bamboo Airways, M. Duong Cong Minh souhaitait en faire une compagnie aérienne d'envergure asiatique. Il a donc invité des experts japonais à rejoindre Bamboo Airways. C'est également ce groupe qui a restructuré avec succès Japan Airlines, compagnie aérienne en faillite au début des années 2010. Lors du nouveau mandat du conseil d'administration de Bamboo Airways, Oshima Hideki, ancien directeur général adjoint de Japan Airlines, en a assumé la présidence.

« Nous pouvons le faire nous-mêmes, mais cela prendra plus de temps. Forts de leur expérience, les experts aideront Bamboo Airways à rejoindre des alliances aéronautiques et à coopérer plus facilement avec les compagnies aériennes du monde entier », a déclaré M. Nguyen Minh Hai.

Concernant le projet d'introduction en bourse, le PDG de Bamboo Airways a déclaré que la compagnie aérienne prévoyait une introduction en bourse nationale d'ici fin 2026 si elle remplissait les conditions requises. Auparavant, la compagnie aérienne souhaitait s'introduire en bourse aux États-Unis. Le président du conseil d'administration de Bamboo Airways a déclaré qu'il ne considérait pas l'introduction en bourse comme un objectif, mais seulement comme un moyen de faciliter l'organisation et la mobilisation des ressources. L'objectif de Bamboo Airways est de bâtir une entreprise performante d'envergure continentale.

La compagnie aérienne devra faire face à de nombreux défis dans un contexte de reprise incertaine du marché aérien et de ralentissement économique général. Augmenter rapidement la taille de sa flotte s'avère complexe, car le monde manque d'avions. Alors que la demande de voyages s'est redressée depuis la fin de l'année dernière, le prix de location des appareils est élevé. M. Hai a également admis qu'il est désormais difficile de louer des avions au même prix que sous la direction précédente de la compagnie.

Sur le marché de l'aviation, outre la qualité du service, le prix et les heures de vol sont des facteurs importants qui déterminent le nombre de passagers et le chiffre d'affaires de l'entreprise. En tant que nouvelle venue, Bamboo Airways rencontre des difficultés pour obtenir des créneaux de vol (décollages/atterrissages), tant au niveau national qu'international.

La répartition des créneaux horaires est basée sur des facteurs historiques, et il faut du temps à une nouvelle compagnie aérienne pour obtenir le créneau approprié. M. Hai a donné l'exemple de l'aéroport de Pékin (Chine), où une nouvelle compagnie aérienne se voit attribuer un créneau de décollage de nuit. Après trois mois, une réévaluation est effectuée : si une compagnie aérienne ne fonctionne pas bien ou quitte son poste, le créneau de la compagnie arrivant en dernier peut décoller une heure plus tôt. Ainsi, pour passer d'un décollage de nuit à un décollage de jour, une nouvelle compagnie aérienne peut devoir attendre un à deux ans.

Sur le marché intérieur, sur la ligne privilégiée Hanoï-Hô-Chi-Minh-Ville, M. Hai a indiqué que Vietnam Airlines détient environ 64 % des meilleures heures de vol, contre seulement 10 % pour Bamboo Airways. Il a donc admis que l'optimisation des horaires de vol constituait également une difficulté pour la compagnie aérienne.

Anh Tu

Lien source: https://vnexpress.net/bamboo-airways-se-phat-trien-the-nao-duoi-thoi-chu-moi-4620400.html