Le Vietnam prévoit d'établir deux centres financiers internationaux à Hô-Chi-Minh-Ville et à Da Nang . Sur la photo : centre de Hô-Chi-Minh-Ville – Photo : QUANG DINH
Ce modèle, grosso modo un « marché » financier international, ne sera pas seulement une zone géographique avec des incitations, mais sera également lié aux besoins de développement de l’économie , favorisant l’innovation dans le secteur des services financiers, répondant aux besoins du monde des affaires, des investisseurs et des startups.
Mais pour que ce plan devienne bientôt réalité, le Vietnam doit franchir chaque étape avec certitude.
La première étape pour le Vietnam est d'assainir et d'embellir son « marché ». Cela implique de revoir la réglementation financière et d'éliminer les réglementations complexes. Les visiteurs internationaux ne se sentiront en sécurité que s'ils bénéficient de clarté et de transparence.
L’étape suivante consiste à ouvrir le « marché » et à inviter les clients à y entrer. Actuellement, les transferts d’argent internationaux à destination et en provenance du Vietnam passent encore par des procédures lourdes.
Pour attirer davantage de capitaux étrangers, certaines réglementations doivent être assouplies afin de faciliter les entrées et sorties de capitaux. Singapour a fait un excellent travail en créant son propre secteur financier ; par exemple, à Marina Bay, les devises sont facilement convertibles, ce qui est très apprécié des investisseurs.
Une fois ouvert, le « marché » doit proposer une variété de produits pour fidéliser sa clientèle. Actuellement, le marché vietnamien est principalement composé d'actions et d'obligations, avec très peu d'autres produits financiers.
Pour devenir un centre financier international, le Vietnam doit disposer de davantage d’obligations d’entreprises, d’investissements verts dans les énergies propres, de fonds d’investissement internationaux et d’échanges de droits d’émission de carbone – un domaine qui intéresse vivement le monde .
Tout comme un marché qui ne vend que du porc aura peu de clients, car certains n'aiment pas le porc. Il doit proposer des légumes frais, des fruits importés, des fruits de mer frais… pour attirer les clients en nombre et les inciter à rester plus longtemps.
Un autre facteur important est l'équité des règles du jeu et la rapidité de l'arbitrage. Les investisseurs redoutent avant tout les litiges longs et les procédures complexes. Londres dispose d'un arbitrage financier qui permet de résoudre les litiges aussi rapidement qu'une consultation médicale.
Au Vietnam, un mécanisme similaire est nécessaire pour qu'un litige entre une entreprise et un investisseur puisse être résolu en quelques mois, au lieu de traîner des années. Comme sur le marché, il existe un leader équitable : tout litige sera immédiatement arbitré, sans être traîné devant le comité populaire de la commune, ce qui représente une perte de temps.
Ensuite, le Vietnam doit moderniser son équipe bancaire nationale, car le secteur bancaire est l'« équipe de football » la plus importante dans le domaine financier.
Dans le même temps, les banques vietnamiennes devraient être cotées en bourse à l’international pour gagner plus de capital et améliorer leur réputation, comme une équipe de football de village qui va jouer dans un tournoi asiatique, à la fois pour apprendre et pour promouvoir son nom.
Le Vietnam doit également investir massivement dans les technologies, développer des infrastructures numériques, des réseaux 5G et des centres de données modernes pour des transactions financières rapides, précises et sécurisées. Singapour et Tokyo le font très bien, et le Vietnam doit s'inspirer d'eux pour être compétitif.
Une étape indispensable est de former les Vietnamiens à la finance. Si l'on souhaite créer un centre financier international, mais que l'on manque de ressources humaines et que l'on ne sait pas comment le gérer, la réussite sera difficile.
Il est nécessaire d’ouvrir de nombreuses classes de formation et d’inviter des experts étrangers pour enseigner tout, de la gestion de fonds à l’investissement en passant par la technologie financière, afin que l’équipe nationale soit suffisamment forte et confiante pour entrer sur la scène mondiale...
Bien sûr, tout cela ne se fera pas du jour au lendemain. Pour réussir à bâtir un centre financier international, le Vietnam a besoin de nombreuses années, d'une forte détermination de ses dirigeants, d'une coordination entre les ministères et les secteurs, et du soutien de la population.
Si tout va dans la bonne direction, le Vietnam deviendra la nouvelle star financière de l'Asie, attirant des capitaux du monde entier, des entreprises se développant à l'international, offrant à sa population davantage d'emplois de qualité et des revenus plus élevés. C'est non seulement le rêve du pays, mais aussi un avenir prometteur pour nous tous.
NGUYEN TUAN QUYNH
Source : https://tuoitre.vn/tung-buoc-lap-trung-tam-tai-chinh-quoc-te-20250725084207771.htm
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