Lors d'une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN à Bruxelles, en Belgique, le 14 février, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé une augmentation du budget de la défense du bloc, quelques jours seulement après que l'ancien président américain Donald Trump a sensiblement les pays de l'OTAN pour ne pas avoir consacré suffisamment de 2 % du PIB à la défense.
Actuellement, seuls 11 des 31 États membres de l'OTAN atteignent l'objectif de 2 % du PIB consacré à la défense en 2023. Ce chiffre pourrait atteindre 20 pays en 2024. Selon les observateurs, l'Europe était trop confiante dans l'établissement de la stabilité après des décennies de paix et a privilégié le développement économique, négligeant le secteur de la défense. Cependant, les inquiétudes et conflits géopolitiques récents ont réveillé l'Europe. La paix n'est plus garantie.
Selon les observateurs, tous les pays européens membres de l'OTAN ne sont pas prêts à riposter à une attaque, malgré leur réseau de défense commune et l'alliance militaire nord-atlantique. De nombreux experts estiment que l’Europe dépend encore trop des États-Unis pour sa défense. La menace de Donald Trump oblige les pays européens à imaginer un avenir sans le bouclier américain.
En fait, ces deux dernières années, l'Europe a proné une augmentation de son budget de défense, l'objectif de 2 % du PIB devant le plancher, et non le plafond. L'instabilité mondiale, conjuguée à l'incertitude quant au sort du Parti républicain ou du Parti démocrate aux États-Unis, a contraint l'Europe à envisager d'éviter une trop grande dépendance à Washington. Le chancelier allemand Olaf Scholz a évoqué l'« économie de guerre ». La Suède a une relance son service militaire. La Pologne a investi 3,9 % de son PIB dans la défense. Lors de la réunion du « triangle de Weimar » entre la France, l'Allemagne et la Pologne, ces pays ont tous appelé à un renforcement de la défense européenne…
Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la Mission militaire française auprès des Nations Unies et de l'OTAN, a souligné que, même si l'ambition d'autonomie stratégique européenne n'a pas encore été concrétisée, la plupart des pays d'Europe de l'Est et du Sud dépendent encore de la protection de Washington par l'achat d'équipements militaires. L'Europe doit encore se réarmer et se restructurer pour devenir autonome en matière de défense. Bien entendu, cela doit se faire dans le cadre de l'OTAN.
MINH CHAU
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