Le 19 décembre (heure de Moscou), le président Poutine a donné son interview annuelle à la presse. Au cours de cet entretien, qui a duré plus de quatre heures, le conflit ukrainien a été un sujet fréquemment évoqué.
La scène d'un immeuble à Kyiv touché par un missile russe en novembre.
Des conditions pour l'Ukraine
M. Poutine a notamment souligné le « succès » de la Russie dans le conflit ukrainien. Il a expliqué qu'avant le lancement d'une campagne militaire contre l'Ukraine en février 2022, la Russie risquait de perdre son indépendance, mais que ce problème était désormais résolu.
M. Poutine s'est toutefois déclaré prêt à rencontrer le président élu des États-Unis, Donald Trump, pour discuter de plusieurs questions, notamment des négociations de paix avec l'Ukraine. Le chef du Kremlin a toutefois souligné qu'il n'accepterait aucune condition préalable de la part de Kiev pour s'asseoir à la table des négociations. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a depuis longtemps posé la restitution par Moscou des territoires ukrainiens occupés comme condition préalable aux négociations.
Ce n'est que le 29 novembre, dans une interview accordée à Sky News, que le président Zelensky a déclaré que s'il parvenait à rejoindre l'OTAN, afin que l'alliance puisse protéger les territoires encore occupés par l'Ukraine, Kiev pourrait parvenir à un accord de cessez-le-feu. Kiev a ainsi accepté de renoncer aux conditions préalables à la poursuite des négociations, ouvrant ainsi la voie à des négociations de paix entre les deux parties.
Cependant, dans l'interview ci-dessus, M. Poutine a posé une nouvelle condition à l'accord de négociation, s'il était conclu. Il a notamment souligné que la Russie ne signerait un accord qu'avec un « gouvernement légitime » ukrainien. Cette condition implique que Moscou ne reconnaît pas le gouvernement du président Zelensky. En réalité, le mandat de Zelensky aurait dû prendre fin, mais il a reporté les élections en raison du conflit en cours. Par conséquent, la condition posée par le Kremlin peut être interprétée comme signifiant que l'Ukraine doit organiser des élections et que la Russie accepte les résultats comme « valides ».
Ainsi, le processus de conclusion d’un accord de cessez-le-feu pourrait s’avérer difficile, même si Moscou et Kiev s’assoient à la table des négociations.
Pour défier l'Occident
Lors de son interview, le président Poutine a également évoqué le missile balistique hypersonique à moyenne portée (IRBM) Oreshnik et affirmé que l'Occident n'était pas en mesure de l'intercepter. Ce missile a une portée de 3 000 à 5 500 km, une vitesse de Mach 10 (dix fois la vitesse du son) et peut emporter une charge nucléaire.
« L'Occident pourrait fixer une cible, par exemple à Kiev, et y concentrer l'ensemble de son système de défense aérienne. Nous lancerions des Oreshniks là-bas et observerions le résultat », a suggéré Poutine.
Fin novembre 2024, après avoir reçu l'autorisation des États-Unis d'utiliser des armes à longue portée fournies par Washington pour attaquer le territoire russe, Kiev a lancé plusieurs missiles ATACMS sur la Russie. Moscou a alors riposté en lançant des missiles Oreshnik pour attaquer l'Ukraine. C'était la première fois que la Russie utilisait des missiles balistiques intercontinentaux hypersoniques pour attaquer l'Ukraine depuis le début du conflit ukrainien.
En réponse à Thanh Nien , évaluant la démarche russe, un expert du renseignement militaire américain a déclaré : « Il s'agit d'une riposte musclée de Moscou à l'attaque à longue portée de Kiev contre la Russie. C'est comme un navire de guerre tirant sur la proue de l'ennemi en guise d'avertissement. C'est un avertissement que l'ennemi ne doit pas reproduire un comportement similaire, sinon le prochain tir pourrait causer des dégâts plus importants. » Étant donné que le missile Oreshnik peut emporter une ogive nucléaire, le lancement de ce type de missile par la Russie implique également une attaque nucléaire.
En outre, la démarche de Moscou vise également à dissuader les membres de l’OTAN dans la région.
Le Portugal condamne les attaques russes à Kyiv
Hier (20 décembre), Reuters a rapporté que l'administration du président américain Joe Biden s'apprêtait à annoncer le dernier programme d'armement de son mandat pour l'Ukraine. Ce programme sera financé par les fonds restants du plan d'aide approuvé pour l'achat de nouvelles armes pour l'Ukraine. D'un montant d'environ 1,2 milliard de dollars, ce programme comprend des intercepteurs de défense aérienne et des obus d'artillerie, mais la liste détaillée devra attendre une annonce officielle.
Hier également, le Guardian citait les propos du ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel : « La Russie a mené une attaque très violente contre Kiev, qui a causé des dégâts matériels aux installations diplomatiques de plusieurs pays, dont l’ambassade du Portugal à Kiev. » M. Rangel a ainsi critiqué Moscou : « Il est absolument inacceptable d’attaquer et d’endommager ou de cibler des installations diplomatiques. »
Source : https://thanhnien.vn/the-kho-cho-hoa-dam-giai-quyet-xung-dot-ukraine-185241220230436723.htm
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