(CLO) Après avoir limogé le ministre des Finances et mis fin à la coalition au pouvoir, le chancelier allemand Olaf Scholz a donné un calendrier possible pour des élections fédérales anticipées.
Le jour même où le candidat républicain Donald Trump a remporté la Maison Blanche lors de l’élection présidentielle américaine, la coalition au pouvoir en Allemagne s’est complètement désintégrée.
Le chancelier Olaf Scholz, du Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche, a limogé Christian Lindner, chef du Parti libéral-démocrate (FDP), de son poste de ministre des Finances, le 6 novembre en fin de journée, déclenchant une crise politique . Il a proposé la tenue d'une motion de censure en janvier.
Deux des trois ministres FDP restants au gouvernement fédéral ont décidé de suivre leur chef de parti et de démissionner. De son côté, le ministre des Transports, Volker Wissing, a déclaré qu'il resterait à son poste et quitterait le FDP.
L'accord de coalition entre les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux-démocrates est ainsi officiellement rompu. Une nouvelle feuille de route se dessine désormais, montrant comment l'Allemagne peut retrouver un gouvernement stable.
La loi controversée de réforme électorale adoptée plus tôt cette année réduira le nombre de sièges du Bundestag de 733 à 630. Photo : IMAGO
Travaux urgents complets
Dans les semaines à venir, les deux partenaires restants de la coalition, le SPD et les Verts, prévoient de maintenir un gouvernement minoritaire et de finaliser les dossiers en suspens. M. Scholz a évoqué l'adoption d'un plan de retraite, d'une législation sur un nouveau cadre européen en matière d'asile et d'un important programme d'aide pour soutenir l'économie allemande chancelante.
On ignore comment M. Scholz parviendra à réunir une majorité au Bundestag (la chambre basse du parlement allemand) pour faire adopter son budget. Le chancelier a annoncé des discussions prévues avec Friedrich Merz, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de centre-droit. M. Merz dirige également le principal groupe d'opposition au Bundestag, qui comprend la CDU et l'Union chrétienne-sociale (CSU).
Cependant, certains députés de l'opposition souhaitent que les élections aient lieu plus tôt plutôt que d'attendre janvier. M. Merz a demandé à M. Scholz d'organiser immédiatement une motion de censure, comme condition à sa coopération pour faire avancer les questions urgentes restantes au Parlement.
Étape 1 : Vote de défiance
M. Scholz espère organiser une motion de censure après la reprise des travaux du Bundestag l'année prochaine. Selon la Constitution allemande, le chancelier doit déposer une motion exigeant que les membres du Bundestag déclarent leur soutien. La Constitution prévoit 48 heures de consultation avant que le Parlement ne prenne une décision. Selon le calendrier de M. Scholz, cela signifierait que le vote aurait lieu le 15 janvier.
Si la majorité du Bundestag ne soutient pas la chancelière, cela ouvrirait la voie à des élections anticipées. Ce serait seulement la sixième fois dans l'histoire allemande qu'une chancelière appelle le Bundestag à manifester son soutien.
Étape 2 : Dissoudre l’Assemblée nationale
Si seule une minorité du Bundestag exprime son soutien à la chancelière, celle-ci devra proposer au président fédéral, actuellement Frank-Walter Steinmeier, de dissoudre le Parlement. Si le chef de l'État ne voit aucune perspective viable de formation d'un gouvernement stable dans les circonstances actuelles, elle dispose de 21 jours pour dissoudre le Parlement et ouvrir la voie à des élections anticipées.
Le 7 novembre, M. Steinmeier s'est déclaré prêt à le faire. La Loi fondamentale allemande stipule qu'une nouvelle élection doit être organisée dans les 60 jours suivant la dissolution du Parlement.
Étape 3 : Vote anticipé
Si les événements continuent de se dérouler selon le calendrier souhaité par M. Scholz, les Allemands éliront un nouveau parlement en mars. Si le président Steinmeier dissout le Bundestag le jour même de la motion de censure, la date limite pour des élections serait le 16 mars.
Les partis s’attendaient à organiser des élections générales régulières le 28 septembre 2025. Ils vont désormais devoir se démener pour désigner leurs principaux candidats et créer des listes de partis au niveau des États.
Il s'agira des premières élections organisées après une récente réforme de la loi électorale qui limitera le nombre de membres du prochain Bundestag à 630, contre 733 auparavant.
Étape 4 : Un nouveau gouvernement
Les derniers sondages suggèrent que le prochain parlement allemand aura une composition très différente. Le FDP, récemment exclu, ne devrait pas obtenir les 5 % des voix nécessaires pour se maintenir au parlement. La plupart des sondages prévoient une grande coalition entre la CDU/CSU et le SPD.
Après les élections de 2021, il a fallu 71 jours aux partis pour former un nouveau gouvernement, et il ne serait pas surprenant que le prochain gouvernement mette également des semaines à parvenir à un consensus.
Ngoc Anh (selon DW)
Source : https://www.congluan.vn/nuoc-duc-se-lam-gi-sau-khi-lien-minh-cam-quyen-tan-ra-post320525.html
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