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| Avec l'ajout du Royaume-Uni, le PIB total des pays membres du CPTPP représente 15 % du PIB mondial. (Source : popsci.com) |
La secrétaire britannique aux Affaires et au Commerce, Kemi Badenoch, a officiellement signé un accord pour rejoindre l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), faisant du Royaume-Uni le 12e membre du premier bloc commercial dynamique au monde.
En 2021, le Royaume-Uni a déposé sa demande d'adhésion au CPTPP, peu après avoir quitté l'UE (Brexit). Les négociations pour adhérer au CPTPP ont débuté en juin 2021. Après près de deux ans, le Royaume-Uni est parvenu à un accord de principe pour rejoindre l'Union le 31 mars et a officiellement signé l'accord d'adhésion le 16 juillet à Auckland (Nouvelle-Zélande).
Le gouvernement britannique a déclaré qu'il prendrait rapidement les mesures nécessaires pour ratifier l'accord, y compris le processus de contrôle parlementaire, tandis que les autres États membres du CPTPP achèveraient leurs processus de légalisation nationaux.
Message du Royaume-Uni
« Nous sommes une nation libre et ouverte au commerce et cet accord offre les réels avantages économiques de nos libertés post-Brexit », a souligné le chancelier Sunak.
Plus précisément, la ministre Kemi Badenoch a déclaré que le Royaume-Uni utilisait sa position de nation commerçante indépendante pour rejoindre un bloc commercial dynamique, en pleine croissance et tourné vers l'avenir. L'adhésion au CPTPP constituerait un formidable atout pour les entreprises britanniques et injecterait des milliards de livres sterling dans les échanges commerciaux, tout en ouvrant d'immenses opportunités et un accès sans précédent à un marché de plus de 500 millions de personnes.
Cependant, les avis restent partagés parmi les responsables et analystes britanniques. Certains affirment qu'il s'agit de l'accord commercial le plus important signé par Londres depuis le Brexit, susceptible d'accroître l'importance de ce pays dans le contexte de l'essor continu des économies de la région Asie-Pacifique.
D'autres estiment que le CPTPP n'est qu'un accord complémentaire aux accords de libre-échange que le Royaume-Uni a conclus avec la plupart des pays membres, et que l'avancée est donc limitée. Cependant, l'adhésion au CPTPP a envoyé un message fort quant aux efforts du Royaume-Uni pour s'ouvrir à de nouveaux marchés internationaux. Le gouvernement britannique estime que le CPTPP créera des avantages à long terme pour le Royaume-Uni et les pays membres, la valeur totale des échanges commerciaux du CPTPP devant atteindre 12 000 milliards de dollars.
Pour le Royaume-Uni, le CPTPP offre la perspective de stimuler la croissance économique, l'innovation et la création d'emplois. Les entreprises britanniques bénéficieront également d'un plus large choix d'opportunités commerciales et d'investissement futures. Les acteurs des secteurs juridique, financier et des services auront la possibilité de développer leurs activités sur les marchés en forte croissance des pays membres.
Comme l'a déclaré Ian Stuart, PDG de HSBC : « L'adhésion officielle du Royaume-Uni au CPTPP marque une étape importante pour le commerce britannique, permettant aux entreprises britanniques ambitieuses de se connecter aux marchés les plus prometteurs du monde en matière de start-up, d'innovation et de technologie. »
En effet, plus de 99 % des exportations britanniques vers les pays du CPTPP bénéficieront de droits de douane nuls. Cet accord leur permettra de réduire les droits d'importation sur les voitures, le vin et les produits laitiers. L'Institut britannique de l'exportation et du commerce international a souligné que grâce à cet accord, certains produits des pays membres du CPTPP deviennent moins chers pour les consommateurs britanniques, comme les fruits de Nouvelle-Zélande et du Chili.
En revanche, l'adhésion au CPTPP donnerait au Royaume-Uni accès à la région indo-pacifique, qui représente 60 % de la population mondiale. La suppression des droits de douane rendrait les meilleurs produits britanniques, tels que le whisky, la confiserie, les voitures, les bijoux et les vêtements, plus accessibles aux consommateurs de ce vaste marché.
Le gouvernement britannique estime que son PIB augmentera de 1,8 milliard de livres sterling (2,2 milliards de dollars) par an à long terme, et ce chiffre pourrait augmenter à mesure que le CPTPP continue de s’étendre.
De plus, si l'on fait abstraction des retombées économiques anticipées ou de sujets controversés comme la réduction des droits de douane sur l'huile de palme en provenance de Malaisie ou l'accès au marché britannique du bœuf canadien… le CPTPP est très apprécié par le gouvernement britannique en termes de stratégie. Il constitue également une opportunité pour le Royaume-Uni d'accroître sa présence économique dans la région Asie-Pacifique, en poursuivant sa présence sécuritaire grâce à l'accord AUKUS signé avec les États-Unis et l'Australie.
La décision de rejoindre le CPTPP devrait renforcer la présence économique du Royaume-Uni dans l’Indo-Pacifique – une région qui est au cœur de la stratégie « Global Britain » de Londres et qui connaît la montée en puissance de la Chine, qui a demandé à rejoindre l’accord.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné que d'ici 2050, la région indo-pacifique devrait contribuer à plus de la moitié de la croissance économique mondiale. Le Royaume-Uni souhaite approfondir ses relations avec cette région importante sur la carte géopolitique mondiale. Outre les avantages économiques concrets, l'adhésion au CPTPP est considérée comme une victoire politique pour Londres.
Une bouffée d’air frais pour le commerce mondial
Le CPTPP est un accord de libre-échange qui élimine les droits de douane entre les pays membres et établit des règles sur des questions telles que l’investissement transfrontalier, le commerce électronique, la propriété intellectuelle, les entreprises publiques et le travail.
Le fait que le Royaume-Uni soit devenu le premier membre non fondateur à rejoindre le CPTPP depuis sa signature en 2018 crée un « nouveau vent » pour le libre-échange mondial.
Comme l’a déclaré le Premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins, l’adhésion du Royaume-Uni au CPTPP est un chemin long et parfois difficile, mais l’ajout de grandes économies au CPTPP contribuera à relier l’Atlantique et l’Indo-Pacifique d’une manière qui renforce le système commercial fondé sur des règles de la région.
La sixième économie mondiale est censée non seulement contribuer à élargir l'espace économique, mais aussi à renforcer la cohésion économique de l'ensemble du bloc. De fait, depuis que Londres a annoncé son intention d'adhérer au CPTPP, de nombreux autres pays ont exprimé leur souhait et déposé leur candidature, continuant ainsi de promouvoir la tendance à la multilatéralisation et à la libéralisation du commerce mondial. Cela signifie également que l'accès aux marchés potentiels et les avantages des membres continueront de croître significativement dans les années à venir.
Le Fonds monétaire international (FMI) estime qu’avec l’ajout du Royaume-Uni, le PIB total des pays membres du CPTPP représentera 15 % du PIB mondial, contre 12 % actuellement.
En fait, bien que Londres ait des accords commerciaux bilatéraux avec de nombreux pays membres du CPTPP, l’adhésion du Royaume-Uni au CPTPP n’est pas seulement une démarche symbolique, elle a une grande importance stratégique et économique, contribuant à renforcer la chaîne de valeur et la chaîne d’approvisionnement du bloc ; tout en favorisant le processus de libéralisation des échanges dans la région.
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