« L’Europe est le pays qui définit les normes mondiales en matière d’IA », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, sur le réseau social X.
Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a déclaré que cette législation pionnière faciliterait l'innovation tout en protégeant les valeurs fondamentales. « L'intelligence artificielle est devenue un élément important de nos vies. Elle fera désormais partie intégrante du droit européen », a écrit la dirigeante européenne dans un message.
Prévue pour être élaborée en 2021, la loi européenne sur l’IA classe les technologies en fonction de leur niveau de risque, de « inacceptable » – signifiant une interdiction de diffusion – à un risque élevé, moyen et faible.
Certains pays européens, comme l’Allemagne et la France, soutiennent « l’autorégulation » des gouvernements membres dans leur gestion des entreprises d’IA, craignant qu’une réglementation trop stricte ne réduise la compétitivité avec les entreprises chinoises et américaines.
La semaine dernière, l'UE a présenté sa loi sur les marchés numériques, qui vise à limiter le pouvoir des géants technologiques américains comme Apple, Google, Amazon, Meta et Microsoft, ainsi que celui du chinois ByteDance. En vertu de cette loi, l'UE peut réprimer ce qu'elle considère comme des pratiques anticoncurrentielles et contraindre les entreprises à être plus « ouvertes » dans les secteurs où elles dominent, offrant ainsi un plus grand choix aux consommateurs.
Ces préoccupations se sont accrues avec l’explosion de l’IA, menée par des entreprises technologiques de premier plan comme Microsoft, Amazon, Google et le concepteur de puces Nvidia.
Contrôle humain de la technologie
« La loi sur l'IA a accéléré le développement de l'IA d'une manière qui donne aux humains le contrôle de la technologie et qui nous aidera à conduire de nouvelles découvertes pour la croissance économique , le progrès social et la libération du potentiel humain », a déclaré Dragos Tudorache, un député européen qui a supervisé la discussion du projet de loi au sein de l'UE.
En conséquence, l’adoption de la loi sur la gestion de l’IA n’est pas le « point final » pour ce secteur technologique, mais plutôt le point de départ d’un nouveau modèle de gouvernance construit sur la technologie.
Les experts juridiques affirment que cette loi constitue une étape importante dans la réglementation internationale de l’IA et pourrait ouvrir la voie à d’autres pays pour suivre son exemple.
L'adoption de la loi n'est qu'un début et les entreprises devront travailler en étroite collaboration avec les législateurs pour comprendre comment elle sera mise en œuvre, a déclaré Mark Ferguson, expert en politique publique chez Pinsent Masons.
« Une fois de plus, l'UE a pris les devants et élaboré un ensemble complet de réglementations », a déclaré Steven Farmer, associé et expert en IA au sein du cabinet d'avocats international Pillsbury. « L'Union a été parmi les premières à s'efforcer de réglementer les données, et il en va de même pour l'IA. »
Pourtant, cela n'est pas sans susciter des inquiétudes. Emma Wright, associée au cabinet Harbottle & Lewis, craint que les dispositions de la loi ne deviennent rapidement obsolètes dans un domaine en constante évolution.
« Compte tenu du rythme de l'évolution technologique, comme on l'a vu avec l'introduction de l'IA depuis la fin de l'année dernière, une complication qui pourrait survenir est que la loi européenne sur l'IA pourrait rapidement devenir obsolète, en particulier compte tenu du délai de mise en œuvre. »
Avec 523 voix pour, 46 contre et 49 abstentions, la loi européenne sur l'IA a été officiellement adoptée et devrait entrer en vigueur en mai prochain, une fois les dernières étapes législatives terminées. Son contenu sera mis en œuvre progressivement à partir de 2025.
(Selon CNBC)
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