L'abus de la technologie transforme les utilisateurs en secondes « machines »

Avec le développement rapide des sciences et technologies (S&T), l'IA est devenue un phénomène mondial, affectant profondément la vie humaine et mesurant le niveau de créativité et d'application des S&T dans chaque pays et territoire. Dans notre pays, l'IA est de plus en plus utilisée, contribuant à transformer la vie sociale. Personne ne nie la supériorité de la technologie, mais malgré ses remarquables utilités, la vie sociale et l'environnement de travail sont apparus dans une situation très préoccupante. Certains, au lieu de considérer l'IA comme un outil auxiliaire, l'ont abandonnée, voire « délirée », au point de se transformer en une seconde « machine ».

Photo d'illustration : laodong.vn

Lors de conférences et d'événements récents, des situations ridicules ont été observées. Certains intervenants sont montés à la tribune pour prendre la parole, ont mal interprété les données, se sont exprimés de manière stéréotypée et ont lu « comme une machine », ennuyant profondément le public. La raison ne réside pas dans le niveau technologique, mais dans la dépendance. Les personnes connaissant la technologie peuvent facilement reconnaître que, dans ces situations, le discours a été rédigé par l'IA. L'orateur était paresseux, dépendant, n'a pas fait de recherches, n'a pas révisé, n'a pas évalué et a lu tel quel. Résultat : le discours est devenu un « langage machine », stéréotypé, banal, éloigné de la réalité ; il contenait même des arguments erronés et s'écartait de la thèse…

La même situation existe dans la presse et les médias. Le public découvre et signale sans cesse des erreurs élémentaires, mais tout aussi préjudiciables, dans certains articles et produits médiatiques produits par l'IA, mais manquant d'inspection et d'évaluation. Il y a des manuscrits dont l'éditeur, lorsqu'il est consulté, doit s'exclamer amèrement : « Tellement embarrassant ! ». Il est légitime d'être gêné, car il s'agit de produits écrits par l'IA. Des articles qui reflètent des événements politiques mais décrivent la scène avec indifférence, décrivant la situation, « racontant des bêtises », aussi ringards qu'un devoir d'étudiant, menant au mensonge et à la flatterie grossière…

L'auteur de cet article a assisté à une conférence visant à élaborer un projet de rapport politique destiné au Congrès du Parti dans une localité. Ce projet, destiné uniquement à cette localité, comportait un contenu et des objectifs nationaux, loin de la réalité et totalement irréalisables. Après une enquête plus approfondie, il a été découvert que le produit avait été conçu par l'IA. Or, l'IA pense mécaniquement. Elle s'appuie sur des commandes utilisateur pour produire des résultats, qui ne sont souvent qu'un amalgame de langage préprogrammé.

L'abus excessif, allant jusqu'à l'abandon et la dépendance à l'IA, révèle une situation très inquiétante : une forme de pensée figée. Dans le processus de construction et de rectification du Parti, d'étude de la théorie politique, de compréhension approfondie et de mise en œuvre des résolutions, ce type de pensée figée est très néfaste. Car, lorsque l'on dépend de l'IA, le sujet refuse de réfléchir, est paresseux, et des produits tels que les rapports, les discours, voire les plans de cours, les projets de documents… sont autant de « produits industriels ». Ce sont des produits qui ne sont lus que pour le plaisir de lire, et qui n'ont absolument aucun effet sur la pensée, l'âme et le cœur des gens.

Pour être juste, la maladie de la paresse dans l'apprentissage, la lecture et la recherche n'est apparue qu'avec l'apparition de l'IA, mais existe depuis longtemps. La résolution 4 du Comité central (12e mandat) l'a clairement indiqué : « Un certain nombre de cadres et de membres du parti montrent des signes de dégradation idéologique politique, notamment une paresse dans l'étude et la recherche en théorie politique, une peur de réfléchir, un travail superficiel, approximatif et inefficace… La cause de cette situation provient en partie d'une mentalité subjective, satisfaite et stagnante. Un certain nombre de cadres et de membres du parti, après avoir été pleinement équipés de diplômes, de titres universitaires et de titres pour servir le besoin d'avancement, affichent un état d'esprit satisfait et, dans certains cas, souffrent même du syndrome du « héros communiste », devenant arrogants et complaisants. » Le secrétaire général To Lam a souligné dans l'article « L'apprentissage tout au long de la vie » : « Un certain nombre de cadres, de fonctionnaires et d'employés du secteur public se contentent des connaissances acquises à l'école, courent après des diplômes, ne sont pas disposés à faire des recherches et à étudier régulièrement pour améliorer leurs qualifications... ce qui conduit au conservatisme, ne s'adaptant pas au rythme rapide de la vie à l'ère de la science et de la technologie... »

Dans le contexte de l'explosion de l'IA, si des fonctionnaires, déjà paresseux pour apprendre, lire et faire des recherches, abusent désormais de l'IA, le danger sera considérablement accru. Pour les jeunes fonctionnaires, lorsqu'ils ne possèdent pas de fondements théoriques solides ni une volonté politique affirmée, mais abusent de la technologie, ils ne peuvent que se transformer en une seconde « machine », ni plus ni moins.

La technologie n'est qu'un outil. Quel que soit son développement et ses progrès, elle ne le restera jamais. Elle ne peut absolument pas remplacer la pensée du cerveau humain ; elle ne véhicule absolument pas les émotions de l'âme et du cœur humains. Mais, avec un mode de vie paresseux et préfabriqué, nombreux sont ceux qui ont « déifié » l'IA, la considérant comme une « baguette magique » capable de résoudre tous les problèmes. Les erreurs révélées au public ne sont que de très petits exemples, visibles par tous. Quant aux erreurs cachées, notamment l'érosion de la pensée, l'absence d'âme et l'apathie dans la gestion du travail… elles se produisent silencieusement, rendant très difficile pour l'opinion publique de les dénoncer. Il s'agit là d'une manifestation d'une forme de dégradation idéologique. Car la formation des qualités politiques et morales des cadres et des membres du parti n'est absolument pas « programmée », mais nécessite un processus d'apprentissage, de formation et de perfectionnement régulier et continu. Il est évident qu'une fois la pensée « figée », les fonctionnaires ne seront plus que des « haut-parleurs » reproduisant le langage de la technologie. Le public n’est pas seulement déçu de leurs capacités, mais perd également confiance dans l’engagement et la responsabilité des fonctionnaires dans la vie réelle...

La technologie n'est pas en cause, la faute incombe à l'utilisateur

La technologie n'est pas la cause de la récession, mais, par son intermédiaire, elle révèle la faiblesse des capacités et de la réflexion d'une partie des cadres et des membres du parti. Par conséquent, dans le contexte actuel de « littératie numérique », il est nécessaire de comprendre et de distinguer clairement l'IA comme un outil, et l'humain comme un facteur déterminant.

Si nous considérons la technologie comme un sauveur, nous tomberons dans un piège dangereux : la créativité sera remplacée par des stéréotypes, l’initiative par la passivité. Dans la direction, l’administration, la gestion… du système politique à tous les niveaux, en particulier dans la construction et la rectification du Parti, l’utilisation abusive de l’IA aura des conséquences évidentes. Les documents et les rapports deviendront alors arides, banals et ne refléteront plus la réalité. Les déclarations des responsables manquent d’âme, n’inspirent pas confiance et suscitent même des réactions négatives de l’opinion publique. La capacité de réflexion critique et créative – exigences fondamentales du leadership et de la gestion – est chaque jour érodée.

Dans la résolution du 4e Comité central (12e mandat), notre Parti a averti : « Si l’on n’enraye pas la dégradation de l’idéologie politique, de l’éthique et du mode de vie d’un certain nombre de cadres et de membres, elle entraînera une « auto-évolution » et une « auto-transformation » aux dangers imprévisibles. » De toute évidence, s’appuyer sur la technologie est non seulement une mauvaise habitude, mais peut aussi devenir une porte d’entrée vers une dégradation plus profonde. Si cette situation se propage, nous courrons le risque d’une « technologisation de la pensée », le travail étant réalisé par des copies sans âme de machines, au lieu de l’intelligence, de la vision, du courage et de l’émotion humaines. Cela va à l’encontre de l’esprit que le secrétaire général To Lam a mis en avant lors de la conduite des congrès du Parti à tous les niveaux pour la période 2025-2030 : les documents doivent puiser leur vitalité dans la pratique, dans le souffle de la vie sociale. »

La pratique a prouvé que la technologie ne révèle toute sa valeur que lorsqu'elle est utilisée par des personnes intelligentes, compétentes, courageuses et responsables. À l'inverse, lorsque les fonctionnaires sont paresseux et « sous-traitent » tout à des assistants, et que ces derniers dépendent de la technologie, « enseignants » comme « élèves » perdent leur capacité à penser de manière autonome.

À l'ère du numérique, l'application des technologies est une tendance inévitable. Cependant, aucune technologie ne peut remplacer l'humain dans le rôle central du leadership, de la gestion et de l'innovation. S'appuyer sur la technologie et négliger la réflexion sont des manifestations du déclin contre lequel notre Parti a mis en garde…

LU NGAN

    Source : https://www.qdnd.vn/phong-chong-tu-dien-bien-tu-chuyen-hoa/su-nguy-hai-cua-lam-dung-cong-nghe-coi-nhe-tu-duy-bai-1-bieu-hien-moi-cua-suy-thoai-tu-tuong-842326