Logo Google dans le centre de recherche de l'entreprise - Photo : CARLOS BARRIA
À l'ère de la numérisation et du fort développement de l'intelligence artificielle, Google Maps n'est pas seulement un simple outil de cartographie mais aussi une plate-forme technologique importante, aidant des milliards d'utilisateurs dans le monde à localiser, naviguer et analyser les données de trafic en temps réel.
Cependant, en Corée du Sud, l’exportation de données cartographiques détaillées devient un « point chaud » dans la confrontation entre les intérêts commerciaux des sociétés technologiques et les exigences strictes de sécurité nationale.
Début août 2025, le ministère sud-coréen du Territoire, des Infrastructures et des Transports a continué de retarder sa décision concernant la demande de Google d'exporter des données cartographiques détaillées pour traitement sur des serveurs internationaux. Il s'agit du dernier développement d'un litige qui dure depuis plus de 15 ans.
Depuis 2008, Google a demandé à plusieurs reprises la mise à niveau de Google Maps, mais les agences de sécurité et de défense sud-coréennes ont rejeté cette demande. En 2016, malgré une proposition de compromis du gouvernement , comme l'implantation de serveurs au niveau national ou le floutage des zones sensibles, Google a refusé, craignant une baisse des performances et de la synchronisation mondiale.
Données cartographiques des « zones interdites » de sécurité nationale
La situation politique sensible entre la Corée du Sud et la Corée du Nord fait des données cartographiques haute résolution un enjeu de sécurité crucial. Les informations relatives aux bases militaires, aux infrastructures stratégiques ou aux systèmes de défense sont strictement réglementées par la loi sur la sécurité de l'information géographique et la loi sur la topographie et la cartographie de la Corée du Sud.
Conformément à la réglementation, les données sensibles ne peuvent être stockées ou traitées à l’extérieur du pays sans l’approbation du gouvernement, afin d’éviter tout risque de fuite ou d’exploitation à des fins militaires .
Google Maps exploite un réseau mondial de centres de données nécessitant une récupération et une synchronisation ultra-rapides pour l'analyse des images satellite, la reconnaissance d'objets et les prévisions de trafic. Google estime que les limitations de traitement nationales dégraderont les performances et la précision du service.
En revanche, Séoul est déterminé à conserver les données cartographiques originales à l'intérieur de ses frontières afin de conserver un contrôle absolu. Les experts préviennent qu'avec des données à l'échelle 1:5 000, même une petite partie de la fuite suffirait à révéler l'emplacement et les caractéristiques d'installations militaires clés.
Défis techniques et de sécurité
Le gouvernement sud-coréen est confronté à deux défis majeurs s’il autorise l’exportation de données cartographiques : le risque de fuites lors de la transmission ou du stockage, et la perte de contrôle une fois que les données quittent le système national.
Pour y répondre, Séoul prévoit de mettre en place un mécanisme de sécurité multicouche, comprenant une surveillance stricte des requêtes provenant de serveurs internationaux, un cryptage combiné à une fragmentation des données pour empêcher la reconstruction complète de la carte en dehors du territoire, et un système d'alerte d'intrusion pour détecter rapidement les activités inhabituelles.
Actuellement, comme ces mesures ne sont pas encore totalement fiables, la possibilité que la Corée du Sud autorise les données cartographiques originales à quitter la frontière reste très faible.
Source : https://tuoitre.vn/han-quoc-tiep-tuc-chan-google-maps-20250812005021057.htm
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